C'est juste hallucinant. J'espère que le mec s'en est tiré, qu'il était pas seul une fois rentré chez lui et que quelqu'un a pu le ramener fissa aux urgences, parce que ouais, c'est juste gerbant l'attitude des pompiers.
De ce qu'il m'en a dit, justement si, il vivait seul, et je l'ai vu rentrer chez lui, donc je sais que personne sur le chemin n'aura appelé les secours une deuxième fois.
Personnellement, je suis quasiment convaincue qu'il est mort. Et c'est peut être ça qui fait que ça me marque et me traumatise autant comme expérience.
Car j'ai passé plus d'une demi-heure avec lui pour essayer d'aller au-delà de son état de choc et me laisser appelé le samu, et par leur attitude passive-agressive ("venez avec nous monsieur, vous pouvez pas rester dans la rue comme ça, vous faites peur aux gens" le ton de la voix à la limite du cassant et du désagréable, lui parler debout alors qu'il est assis en l'encerclant, etc) les pompiers ont tout foutu en l'air. Et franchement, au vu de son état et de mes connaissances à ce moment là et de mes nouvelles connaissances depuis deux mois, je ne pense pas qu'il ait pu survivre seul.
Donc maybe, il a rappelé lui-même les secours, mais étant donné qu'il était déjà pas connecté à la réalité quand j'étais avec lui, et qu'il avait la plupart du temps les yeux fermés en position plus ou moins recroquevillée, je doute que son état est évolué positivement en rentrant chez lui. Au contraire même.
Donc voilà, je saurais jamais j'imagine, mais dans ma tête, dans mon ressenti, il est mort et ça ne fait aucun doute. J'essaye de rationaliser mais au final, mon esprit le perçoit comme ça. Et finalement, il a pas complètement tort car étant le scénario le plus probable, même si ça a évolué différemment ça aurait tout à fait pu avoir cette conséquence mortelle.
Sinon, après, il y a pas non plus à s'inquiéter outre mesure parce qu'au delà de ça, tout va bien.
J'veux dire, je m'éclate dans mes études, dans mon stage, dans mon boulot de secouriste, ma vie sociale se porte mieux (bien qu'elle reste restreinte en dehors de mes collègues de promo/boulot), j'ai un copain génial, enfin bref, tous les autres aspects de ma vie vont bien, et continuent d'évoluer positivement au fil du temps.
Donc ouais, sincèrement, globalement je vais bien.
Ce stress, cette peur est une des rares tâches noires sur mon tableau actuellement.
Et bien que je sache qu'enterrer les trucs bien profond ne fonctionne pas toujours, ou pas vraiment, je ne sais juste pas comment affronter ça. En tout cas pour le moment, parce que je ne doute pas vraiment d'y arriver un jour.
Les psys, les thérapies, toussa, au final ça n'a jamais fonctionné pour moi. Ça a toujours été un gaspillage de temps et d'énergie. J'ai toujours fini par trouver mes propres arrangements, mes propres mécanismes de reconstruction pour dépasser ce qui n'allait pas chez moi ou dans ma vie. Et honnêtement, je ne sais pas si j'ai envie d'autre chose. Je ne suis pas sûre d'avoir vraiment envie de m'investir dans une thérapie quelle qu'elle soit.
Ça peut paraître bête, mais je retire beaucoup de satisfaction à m'en être finalement sortie par mes propres moyens, avec l'aide de quelques ressources comme les forums ou mes amis bien sûr, mais sans avoir recours à une tierce personne que je rémunère ou une béquille médicamenteuse sur le long terme.
Je ne sais pas si je suis claire, mais en gros, je crois que les psys ne m'aideront pas, parce que je n'ai pas envie que les psys m'aident.
Bon. C'est peut être pas super intelligent.