Enfant d'une génération ratée
Posté : dim. 4 déc. 2011 00:46
On a tous appris notre leçon comme des grands. On a vu la douleur, le sexe et le sang. On veut des bombes dans le RER. On se branle devant les bombardements, ouais. Mais pas d'excitation. D'ennui. On a appris à fermer les yeux, à renifler comme les taureaux pour signifier notre mépris. On est blasé avant la révolte, on avance dans l'échiquier de la vie comme un feuille dans un torrent.
On en est là, n'est-ce pas ? On a vu les politiques qui jouent avec nos vies, on a vu les statistiques des viols, mais pire, on a vu les victimes, à côté de nous, une là, un autre ici, tiens, t'as perdu ton père ? Et lui ? Ah, dépression. Ok. C'est triste ? Rien que poser la question nous ferait presque sourire. C'est qu'on est blasé nous. On a bien appris à l'être.
Parce qu'on a trop peur de ne pas être blasé.
Parce qu'on croit qu'une armure c'est ce qui permet de se protéger.
Parce qu'on croit qu'en faisant fermant les yeux, on va oublier ce que fait la réalité.
On en est là, n'est-ce pas ?
Et on les voit, ceux-là qui s'agitent. Ceux-là qui sont prêts à se battre. On les voit. Ils sont dans la rue, et on leur sourit, ce sourire en coin, qui veut dire "tiens, lui il y croit". Parfois, on se surprend à se dire qu'on aimerait bien y croire nous aussi. Mais non. En fait, on n'aimerait pas. Parce qu'au fond, tes anciens idéaux sont aussi puissants que l'est ta blase d'aujourd'hui. Ouais, tout ça. Tout ces moments où tu te dis "putain de vie" en buvant ton café. Tout ces moments où tu vois des gens et tu te dis "pas de bol". Mais faudrait pas avoir l'envie de se battre hein ? Parce que si on se bat, on peut échouer. Et si on échoue, on ne supportera pas. Et puis, on ferait comment déjà, avec notre coeur remplit d'idéaux, rempli de tendresse, rempli de douceur, pour supporter le monde autour de nous ? Les autres, ils riraient. Ils riraient autant que n nous on rit actuellement.
Alors on fait quoi ?
On reste là. De toute manière, ça va bien finir par s'effondrer. Les masques sociaux voleront en éclat; Attends, c'est quoi ce que j'ai sur le visage là. Ah, ouais. Ouais, mais c'est pas pareil. Moi je suis blasé. Ce monde, cette vie, tout ça... C'est triste, mais ça craint.
Bah, faudrait boire un peu. On va oublier. Ou alors écouter de la musique. Ça nous fera oublier. Ou alors juste remettre le petit masque, celui avec les yeux à demi ouvert et le regard par en-dessous. Celui qui fait un sourire quand une personne parle d'amour. Parce que si tu souris pas, tu pleures.
Et puis tu te dis qu'un jour, ça va changer. Ouais. Tu n'auras plus le masque. Mais peut-être que t'as pas envie que le masque s'en aille. Parce que tu supporterais pas ton propre regard. Tu sais, celui-là, dans la glace, qui te rappelle à quel point ton air blasé, tu le méprises. Et à quel point tout ça encore c'est faux, mais vaut mieux que ce soit vrai, sinon ce sera trop douloureux.
Alors parle moi d'amour, parle moi des oiseaux, et parle moi des idéaux. parle moi du monde qu'on peut changer et de quelle manière on va le changer. Parle m'en que je puisse avoir un petit sourire, et je te promets que le jour où tu voudras m'en parler, je t'offrirais le même;
Parce que sinon, on ne tiendrait plus debout.
On en est là, n'est-ce pas ? On a vu les politiques qui jouent avec nos vies, on a vu les statistiques des viols, mais pire, on a vu les victimes, à côté de nous, une là, un autre ici, tiens, t'as perdu ton père ? Et lui ? Ah, dépression. Ok. C'est triste ? Rien que poser la question nous ferait presque sourire. C'est qu'on est blasé nous. On a bien appris à l'être.
Parce qu'on a trop peur de ne pas être blasé.
Parce qu'on croit qu'une armure c'est ce qui permet de se protéger.
Parce qu'on croit qu'en faisant fermant les yeux, on va oublier ce que fait la réalité.
On en est là, n'est-ce pas ?
Et on les voit, ceux-là qui s'agitent. Ceux-là qui sont prêts à se battre. On les voit. Ils sont dans la rue, et on leur sourit, ce sourire en coin, qui veut dire "tiens, lui il y croit". Parfois, on se surprend à se dire qu'on aimerait bien y croire nous aussi. Mais non. En fait, on n'aimerait pas. Parce qu'au fond, tes anciens idéaux sont aussi puissants que l'est ta blase d'aujourd'hui. Ouais, tout ça. Tout ces moments où tu te dis "putain de vie" en buvant ton café. Tout ces moments où tu vois des gens et tu te dis "pas de bol". Mais faudrait pas avoir l'envie de se battre hein ? Parce que si on se bat, on peut échouer. Et si on échoue, on ne supportera pas. Et puis, on ferait comment déjà, avec notre coeur remplit d'idéaux, rempli de tendresse, rempli de douceur, pour supporter le monde autour de nous ? Les autres, ils riraient. Ils riraient autant que n nous on rit actuellement.
Alors on fait quoi ?
On reste là. De toute manière, ça va bien finir par s'effondrer. Les masques sociaux voleront en éclat; Attends, c'est quoi ce que j'ai sur le visage là. Ah, ouais. Ouais, mais c'est pas pareil. Moi je suis blasé. Ce monde, cette vie, tout ça... C'est triste, mais ça craint.
Bah, faudrait boire un peu. On va oublier. Ou alors écouter de la musique. Ça nous fera oublier. Ou alors juste remettre le petit masque, celui avec les yeux à demi ouvert et le regard par en-dessous. Celui qui fait un sourire quand une personne parle d'amour. Parce que si tu souris pas, tu pleures.
Et puis tu te dis qu'un jour, ça va changer. Ouais. Tu n'auras plus le masque. Mais peut-être que t'as pas envie que le masque s'en aille. Parce que tu supporterais pas ton propre regard. Tu sais, celui-là, dans la glace, qui te rappelle à quel point ton air blasé, tu le méprises. Et à quel point tout ça encore c'est faux, mais vaut mieux que ce soit vrai, sinon ce sera trop douloureux.
Alors parle moi d'amour, parle moi des oiseaux, et parle moi des idéaux. parle moi du monde qu'on peut changer et de quelle manière on va le changer. Parle m'en que je puisse avoir un petit sourire, et je te promets que le jour où tu voudras m'en parler, je t'offrirais le même;
Parce que sinon, on ne tiendrait plus debout.