Vital

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Je crois que je l'ai fait une dizaine de fois, j'ai pas compté.

Bon.

Je crois que j'aurais des trucs à poser.
Mais que je n'arrive pas à les aligner dans ma tête.
C'est emmerdant, pour écrire un post.

Alors je vais écrire ces conneries là, peut-être qu'elles vont s'enchainer avec des trucs plus constructifs, peut-être que commencer à écrire fera qu'une idée en amène une autre.
Oui ? Non ? Eh, 'tain de cerveau, tu peux arrêter d'être aux abonnés absents trois minutes ? Oui ? Non ? Y a quelqu'un ?

Elle me manque ?
C'est bateau, recuit et ca n'apporte rien. Oui mais elle me manque, quand même.
Oui mais ca n'est pas constructif et ca m'énerve quand c'est pas constructif.
Oui mais elle me manque, quand même.

(Oh mais ta gueule, on a compris qu'elle te manque, tu voudrais pas dire quelque chose de plus intelligent, ouais ?)

J'crois que y aura plus jamais rien d'autre qu'amical entre nous.
J'crois qu'elle est en train de tomber amoureuse de R.
J'crois que je suis en train de paranoyer.
J'crois que peut-être y aura quand même une chance, un jour.
J'crois que je ne veux pas renoncer à me dire que y aura quand même une chance avant d'être certaine que y en aura pas. Parce que je ne veux pas regretter, me dire que si j'avais pas renoncé aussi vite, ben y aurait eu une chance peut -être et que je suis passée à coté.
J'crois que je suis complètement dingue amoureuse d'elle (non ca je ne crois pas, je suis sure).

C'est génial en fait. De l'aimer. De l'aimer sans avoir besoin d'elle pour respirer.
Ca me rassure. Ca me rassure, parce que j'étais tellement empêtrée dans ma dépendance que j'en étais à me demander si une fois la dépendance erradiquée, je l'aimerais encore. Et bien ouais. Je l'aime encore. Autant qu'avant. Plus qu'avant je crois en fait. Parce que c'est elle, et pas "ma béquille". Elle est géniale cette putain de conne.

Oh. 'tain mais qu'est ce que c'est pathétique les posts post-rupture.
Ouais mais qu'est ce que c'est sincère aussi.

Mais 'tain qu'est ce que la vie est tordue. Madame la vie, faut arrêter le LSD, urgemment. Parce que c'est quand même particulièrement con ce que vous m'avez fait faire. Bousiller une histoire magnifique parce que vous n'aviez pas daigné me mettre dans les mains les cartes pour casser mes fonctionnements foireux avant ca, c'est vraiment tordu. Connasse, tiens.

Non sérieusement, je ne comprends pas. J'ai esquinté combien de relations à cause de ma dépendance affective ? Hein ? Ah. Ne pas compter, parce que sinon je vais encore avoir envie d'insulter Dame La vie.

Cerveau de mouche, tu n'aurais pas pu intégrer ce genre d'information, j'sais pas moi, AVANT D'AVOIR FOUTU EN L'AIR CETTE HISTOIRE ?!

Non parce que bon, c'est pas comme si j'avais la certitude que c'est la femme de ma vie, mais c'est tout comme hein.
'tain je n'ai jamais vécu ca. Cette impression de se comprendre si ... 'fin... tout ca. Les valeurs partagées, tout ca. Les trucs construits.

Et j'ai pas été foutue de rectifier la trajectoire, alors qu'une partie de moi hurlait "MUR EN APPROCHE, JE REPETE, MUR EN APPROCHE. EH, Y A QUOI QUE TON COMPRENDS PAS DANS MUR EN APPROCHE ?". Bah je sais pas ce que je comprenais pas, mais j'ai continué comme un bon petit robot à foncer vers le mur. Qui s'est avéré bétonné, muni de crépi, blabla.

Booon... On fait quoi maintenant ? On envoie ? On n'envoie pas ?

Il veut rien dire ton post.

Oh, allez, envoie. Ca te fera dja un topic ouvert, si une fois l'idée te prend de reposter. Ouais. Go.

C'est juste... uh uh je suis désolée, ça m'a fait rire parce que c'est exactement le genre de post que je peux pondre. On retrouve d'ailleurs cette dualité, ce "dialogue intérieur" comme j'aime à me l'appeler. Du coup, ça fait que j'ai parfaitement capté ton message, et qu'il en est d'autant plus touchant.

C'est bien d'écrire, de poser tout ça. J'ai toujours pensé que ça soulageait, même si le post en lui meme n'appelle pas forcément de réponse.

Take care.

Une image alacon qui s'impose à moi. Oui, il est tard, c'est l'heure des métaphores foireuses, enjoy.

J'ai raté le train. Le train de ce changement, de ces prises de consciences sur mon fonctionnement. Le train s'est barré, Isa dedans agitant un joli mouchoir blanc, moi comme une conne à chialer sur le quai de gare.

J'ai pris le train d'après. Plutôt cool, parce que je voyage. J'aurais tout aussi bien pu rester à chialer avec mes valises sur le quai de gare, ou décider de me balancer sous le prochain train qui arrivait en gare.

Je voyage, et il est vachement sympa, le voyage.

Mais 'tain, qu'est ce que c'est rageant d'avoir réussi à le prendre, ce train, en même temps. Parce que ca me fait putainement regretter de ne pas avoir pris celui d'avant. Vu que manifestement, preuve en est faite, j'étais capable de monter dans un train. Alors pourquoi j'ai pas réussi à monter dans celui d'avant. Celui qui m'aurait permis de faire ce voyage avec une passagère génialement et magnifiquement casse couille et en même temps merveilleuse à mes cotés ?

Là, j'rencontre des gens dans le train. Des gens que je connaissais dja pour certains, des nouvelles personnes pour d'autre. Mais il manque quelqu'un.

Alors oui, il fallait ca pour apprendre et comprendre, semble-t-il. Mais n'empêche, je rage. Parce que je l'aime cette putain de conne. Et que j'en suis consciente jusqu'au bout des orteils (pourquoi les orteils ? 'tain mais tes metaphores elles sont vraiment merdiques faut arrêter l'ibuprofen ma grosse, ca te réussit pas !).

Et j'sais pas. Est-ce qu'un jour elle descendra de son train pour attendre la conne qui voyage dans celui d'après ? Est-ce qu'on va juste continuer d'être dans deux trains qui se suivent sans jamais se rattraper ?

Qui sait.

Est-ce que son train va bifurquer, et qu'on va se perdre de vue ?
Est-ce que...

'tain mais non, c'est trop absurde.

*croise les doigts pour une panne du train précédent, pour que celui ci le rattrape*.

Gaffe ceci dit à attendre le train quand c'est une gare, et non dans un aéroport ou en pleine campagne. Attendre pour attendre... On l'a tous fait.

Euh... Je sais que je n'ai rien à dire en terme de métaphore foireuse vu ce que j'ai pondu hier soir, mais si tu pouvais expliquer un poil plus clairement où tu veux en venir... Serait apprécié !

J'aurais traduit ça (maintenant c'est mon truc, pas celui de Dizzi hein) par "et s'il fallait regarder les autres moyens d'avancer ? Si celui que tu attends, celui dont tu te préoccupes, c'est justement pas le bon ?"
En d'autres termes: Regardes tout autour. Si le train ne passe pas, t'as peut-être un avion, ou un bus dans le secteur qui peut t'emporter loin. Faut pas rester centré.

J'arrive pas à me dire que c'est pas le bon. C'est juste particulièrement absurde de me dire que c'est mort. C'est comme une putain de division par zero. Un complet non sens dans ma tronche. Jveux dire... On s'est connue dans une merde opaque. Pour elle comme pour moi. La merde s'est un peu éclaircie pour moi (retrouver un taf, tout ca). Puis elle est venue ici en vacances. Puis ... Bah elle est restée. Plus en vacances.
On a construit un truc on ne peut plus improbable, entre deux nanas cabossées par la vie trimbalant toutes les deux leurs lots de merdes et de passé qui nous collaient (collent ?) à la peau. Les flash back de ses viols, les flash back du beau père, découvrir qu'elle était "trois en un", apprendre à vivre avec ca, mes dettes, mon besoin de tout savoir, nos merdes de communication parce que pour elle "communiquer/se livrer = danger", et que pour moi "pas communiquer = danger". On a surmonté ca un truc après l'autre. Il en restait un à dégager : la dépendance affective, et son cortège d'angoisse, de crises, de peurs, de jalousie, de tout ca. Ouais. Moi jalouse. Ahah. Le truc sur lequel j'ai probablement le plus chié dans ma vie, et ben rigole ma grosse, tu as mis les deux pieds dans la merde. Moi jalouse. Tout le reste, on l'a surmonté parce qu'on s'aimait comme des dingues, et qu'on refusait dur comme fer de laisser les merdes avoir raison de ca.

Et paf, le mur au dernier obstacle. Putain c'est juste trop absurde quoi !

Et me dire que tout ca, bah c'est juste mort, que tout ce temps à se battre ensemble contre nous même, il nous a certes fait grandir, mais il a eu raison de cette force qui nous tenait ensemble et nous faisait nous battre ensemble, putain c'est juste un foutu non sens.

Alors ouais, là j'ai du mal à croire que y aura un avion, un parapente, un tapis volent ou quelque chose d'autre. J'ai juste envie de remonter dans ce putain de train, plus forte de ce que j'ai appris en bouffant ce putain de mur qui m'a fait grandir autant que tous les autres trucs qu'on a surmonté ensemble.

Après, on verra bien. Je ne suis pas devin. Peut-être que des extraterrestres viendront m'enlever, et que je découvrirais que Mars, c'est aussi sympathique que ce train. Mais pour le moment, je ne vois pas d'avion, de soucoupe volante, de vélo ou de quoi que ce soit d'autre. Je vois juste que je suis dans le train derrière le sien. Et que j'espère très fort que nos trains vont finir par se rejoindre.

S'il ne se rejoignent pas, bah... Je me démerderai, je ferai avec, je resterai dans mon train, je prendrai l'avion, je ne sais pas, j'suis pas medium pour prédire l'avenir. Je ne doute pas que je ferai avec, j'ai TOUJOURS fait avec les murs. Je n'ai pas crevé à la mort de mon père, je n'ai pas crevé à d'autres relations qui se sont barré en couille, je ne vais pas crever pour celle là non plus à priori.

Mais pour le moment, bah... Je ne peux pas ne pas espérer une 2ème chance, une chance de reconstruire quelque chose avec cette fois ci les cartes en main pour éviter le mur.
Je ne dis pas qu'on ne croiserait pas d'autre mur, là non plus je ne suis pas medium.

Mais avoir une carte de bonne taille de plus en main, et regarder la personne qui a contribué à me la fournir se barrer, ouais, ca a juste une sale gueule de non sens.

C'est pas pour autant que je ne vais pas l'utiliser, cette carte. C'est pas pour autant que je vais me laisser crever dans un coin. Je vais continuer à construire ma vie, mes loisirs, mes intérêts. Ca, y a pas de doute. Avec ou sans elle. Mais ca serait quand même salement plus agréable si c'était avec elle.

J'en ai ma claque de me relever. De me casser la gueule, d'apprendre des choses de la chute, de soigner les blessures, de me relever, de continuer.
J'en ai ma claque, bordel.
Je me suis cassée la gueule combien de fois au juste ? J'ai eu mal à avoir l'impression d'en crever combien de fois, au juste ?

Je sais que je ne me butterai jamais. C'est pas pour moi, la fuite en bas d'un pont. Mais putain qu'est ce que ca serait réconfortant de me dire que oui, je me butterais une fois ou l'autre, en fait. Je sais que je ne le ferai pas. Genre jamais. Je ne comprends pas forcément pourquoi, mais c'est juste une putain d'évidence pour moi.

Mais je vais me casser la gueule combien de fois encore ?

Oui, je me relèverai d'avoir perdu Isa. Bien sur que je m'en relèverai. Et derrière, quoi ? Je me prendrai les pieds dans quelle connerie, encore ? Je vais devoir encore tomber combien de fois, en chier combien de fois, chialer comme une conne devant un PC combien de fois, avant que j'aie fait le tour de toutes les racines dans lesquelles je peux me prendre les pieds pour les virer de mon chemin ?

Et putain là ca fait juste mal. Je ne veux pas crever, je veux juste que ca arrête de faire mal bordel. N'importe quoi pour que ca arrête de faire mal sans me faire crever.

J'en ai ma claque. Je sais que j'apprends à chaque gamelle que je me prends, je sais que je me relève toujours en ayant appris quelque chose... Je suis contente d'avoir appris quelque chose, mais bordel de merde, ca pourrait pas ne pas faire aussi mal ?

C'est difficile de répondre quelque chose de sensé après ce que tu viens de déverser. Et sérieux, j'imagine combien tu dois être désemparée. Mais ça ne m'aide pas pour autant à trouver les mots juste, ceux qui apaiseront ta peine. Existent t'ils d'ailleurs ? Y'a t'il des mots en ce monde qui pourraient t'aider ?

J'voudrais que t'aille mieux. Durablement mieux.

Je sais que ça ne résout rien, mais je te prends (virtuellement) dans mes bras et te serre fort.