Put your lights on.
Posté : mer. 18 juin 2014 22:43
Tout d'un coup, c'est comme si tout revenait. Des fois, ça ne dure qu'une seconde, qu'une minute. Parfois, c'est une heure, deux, le temps d'une soirée, d'une nuit, de quelques jours. Je vais bien, mais soudain, il revient. Et tout d'un coup, c'est comme si tout revenait.
Je vais bien.
Je vais bien, vraiment.
La plupart du temps.
Mais des fois, je vais sans aller vraiment. Ce soir est un de ces soirs, un de ces soirs où c'est comme si tout revenait. Lui, il revient, en tout cas. Mon démon intérieur. Le vide. C'est comme une entité qui parfois se réveille. Je la sens sortir de son antre, se frayer un chemin, m'envahir petit à petit, parcelle après parcelle.
Ce vide, c'est à la fois le mien, et toujours un étranger. Il arrive, et mes pensées ralentissent, un brouillard intérieur se lève, et c'est comme si j'étais tétanisée, paralysée. Je vois, j'entends, je sens, mais de loin, comme à travers des filtres. Mon esprit se vide complètement, pas dans un sens positif comme avec la méditation ou le sport. Plutôt comme une carte mémoire qu'on efface. Alors qu'une minute ou une heure avant j'étais productive, réactive, passionnée, je ne suis maintenant plus intéressée par rien, chaque chose qu'on me dit entre par une oreille et ressort immédiatement par l'autre. Je ne retiens plus rien, je ne ressens plus rien, je ne fais que ce que mon mode automatique veut bien assurer à ma place.
C'est comme si je sortais de moi-même, comme si j'étais reléguée au second plan.
Anesthésiée.
Spectatrice impuissante.
Et alors, elle se réveille à son tour. La part de moi-même qui refuse ce vide, qui se révolte, qui hurle son besoin de ressentir à nouveau. Si elle ne ressent plus, autant mourir. A quoi bon vivre en mode automatique ?
Elle se réveille, et alors rien ne va plus. Car pour combler le vide, elle ne connait que la destruction. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, les sensations positives ne suffisent pas. Ça ne fonctionne simplement pas. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, il faut de la douleur, de l'intense, du flamboyant.
L'AM n'est pas suffisante, même si parfois elle fait office de cache-misère. L'AM est contrôlée. L'AM n'est jamais assez douloureuse. Il faut avoir mal jusqu'à l'indicible. Ressentir la souffrance dans chaque parcelle du corps et de l'esprit. Une douleur psychique tellement grande qu'on la ressentirait physiquement, ou alors une douleur physique tellement vive qu'elle en deviendrait aussi psychique.
Viennent alors les idées-obessions qui me suivent ensuite jusqu'à ce que j'en réalise une, ou que je parvienne à compenser avec du bricolage. Tant que je ne l'ai pas fais, le vide reste sous-jacent, il va et vient, toujours présent d'une façon ou d'une autre, tapi dans l'ombre. Le répit ne viendra qu'une fois que j'aurais réussi à le chasser, au moins pour quelques semaines, ou quelques mois.
Alors, je désire la douleur. Ou à défaut, l'intense, l'extrême. Un bon gros trip sous drogue/médocs, me faire humilier et baiser salement par un ou des inconnu(s), me faire casser la gueule, que quelqu'un qui me haïrais assez pour avoir la volonté de me détruire me rue de coups, être quittée par mon copain, je ne sais pas, quelque chose quoi. Toutes ces situations (et d'autres encore moins avouables), je les désire ardemment. C'est malsain, mais je les désire, elles m'obsèdent.
C'est mon schéma. Pour chasser le vide, il faut de l'extrême, des sensations intenses. Et je les obtiens par la douleur, l'errance et la destruction.
Mais à quoi bon, si pour parvenir à vivre je dois me détruire ?
Alors elle hurle, sans fin, elle m'insulte, cette partie de moi qui ne supporte pas de vivre si ce n'est pas dans l'éclat, dans le ressenti, cette partie de moi pour qui une vie qui n'est pas intense ne vaut pas la peine d'être vécue.
Et le vide est là, sous la surface, surgissant parfois pour une seconde, parfois pour une journée.
La lutte intérieure à commencé. Et d'un coup, c'est comme si tout revenait.
Mais je ne veux plus. Je ne veux plus appeler mes amis en larmes pour qu'ils viennent me récupérer après m'être faite sauter dans les toilettes d'un bar pourri ou dans l'appart d'un inconnu. Je ne veux plus repasser par les trithérapies préventives, les test de grossesses ou les dépistages en tout genre. Je ne veux plus me retrouver à sucer pour de un peu de drogue. Je ne veux plus me retrouver à provoquer un mec dans la rue dans l'espoir de me faire démonter la gueule à la ruelle suivante. Je ne veux plus être tellement défoncée que j'en perds mes souvenirs et tout ce qu'il me reste de dignité. Je ne veux plus perdre des amis parce qu'ils en auront eu marre de mes abus. Je ne veux plus finir en HP. Je ne veux plus me retrouver à errer dans la rue la nuit pendant des heures. Je ne veux plus être obsédée par l'idée de sauter dès que je suis sur un pont ou un quai.
Je ne veux plus, je ne veux plus, je ne veux plus.
Je veux continuer à prendre soin de moi. Je veux continuer à aller bien. Je veux suivre et réaliser mes projets. Je veux continuer à aller bien. Et je vous jure, je fais tout ce que je peux. Mais je sais pas comment faire pour la faire taire, et je sais pas comment accepter mon vide, ou le renvoyer dans sa caverne sans utiliser les mêmes méthodes qu'avant.
Je ne sais pas, mais je sais qu'il ne faut pas que ça dure, car je ne suis pas faite pour supporter les dissociations.
Et actuellement, je me sens vraiment écartelée entre mes différentes facettes. Je suis toutes et aucunes à la fois. Dedans et dehors. Je me sens flottante, irréelle.
Mais je ne veux pas, tellement pas.
Est-ce que mon démon ne me laissera donc jamais en paix ?
Je vais bien.
Je vais bien, vraiment.
La plupart du temps.
Mais des fois, je vais sans aller vraiment. Ce soir est un de ces soirs, un de ces soirs où c'est comme si tout revenait. Lui, il revient, en tout cas. Mon démon intérieur. Le vide. C'est comme une entité qui parfois se réveille. Je la sens sortir de son antre, se frayer un chemin, m'envahir petit à petit, parcelle après parcelle.
Ce vide, c'est à la fois le mien, et toujours un étranger. Il arrive, et mes pensées ralentissent, un brouillard intérieur se lève, et c'est comme si j'étais tétanisée, paralysée. Je vois, j'entends, je sens, mais de loin, comme à travers des filtres. Mon esprit se vide complètement, pas dans un sens positif comme avec la méditation ou le sport. Plutôt comme une carte mémoire qu'on efface. Alors qu'une minute ou une heure avant j'étais productive, réactive, passionnée, je ne suis maintenant plus intéressée par rien, chaque chose qu'on me dit entre par une oreille et ressort immédiatement par l'autre. Je ne retiens plus rien, je ne ressens plus rien, je ne fais que ce que mon mode automatique veut bien assurer à ma place.
C'est comme si je sortais de moi-même, comme si j'étais reléguée au second plan.
Anesthésiée.
Spectatrice impuissante.
Et alors, elle se réveille à son tour. La part de moi-même qui refuse ce vide, qui se révolte, qui hurle son besoin de ressentir à nouveau. Si elle ne ressent plus, autant mourir. A quoi bon vivre en mode automatique ?
Elle se réveille, et alors rien ne va plus. Car pour combler le vide, elle ne connait que la destruction. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, les sensations positives ne suffisent pas. Ça ne fonctionne simplement pas. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, il faut de la douleur, de l'intense, du flamboyant.
L'AM n'est pas suffisante, même si parfois elle fait office de cache-misère. L'AM est contrôlée. L'AM n'est jamais assez douloureuse. Il faut avoir mal jusqu'à l'indicible. Ressentir la souffrance dans chaque parcelle du corps et de l'esprit. Une douleur psychique tellement grande qu'on la ressentirait physiquement, ou alors une douleur physique tellement vive qu'elle en deviendrait aussi psychique.
Viennent alors les idées-obessions qui me suivent ensuite jusqu'à ce que j'en réalise une, ou que je parvienne à compenser avec du bricolage. Tant que je ne l'ai pas fais, le vide reste sous-jacent, il va et vient, toujours présent d'une façon ou d'une autre, tapi dans l'ombre. Le répit ne viendra qu'une fois que j'aurais réussi à le chasser, au moins pour quelques semaines, ou quelques mois.
Alors, je désire la douleur. Ou à défaut, l'intense, l'extrême. Un bon gros trip sous drogue/médocs, me faire humilier et baiser salement par un ou des inconnu(s), me faire casser la gueule, que quelqu'un qui me haïrais assez pour avoir la volonté de me détruire me rue de coups, être quittée par mon copain, je ne sais pas, quelque chose quoi. Toutes ces situations (et d'autres encore moins avouables), je les désire ardemment. C'est malsain, mais je les désire, elles m'obsèdent.
C'est mon schéma. Pour chasser le vide, il faut de l'extrême, des sensations intenses. Et je les obtiens par la douleur, l'errance et la destruction.
Mais à quoi bon, si pour parvenir à vivre je dois me détruire ?
Alors elle hurle, sans fin, elle m'insulte, cette partie de moi qui ne supporte pas de vivre si ce n'est pas dans l'éclat, dans le ressenti, cette partie de moi pour qui une vie qui n'est pas intense ne vaut pas la peine d'être vécue.
Et le vide est là, sous la surface, surgissant parfois pour une seconde, parfois pour une journée.
La lutte intérieure à commencé. Et d'un coup, c'est comme si tout revenait.
Mais je ne veux plus. Je ne veux plus appeler mes amis en larmes pour qu'ils viennent me récupérer après m'être faite sauter dans les toilettes d'un bar pourri ou dans l'appart d'un inconnu. Je ne veux plus repasser par les trithérapies préventives, les test de grossesses ou les dépistages en tout genre. Je ne veux plus me retrouver à sucer pour de un peu de drogue. Je ne veux plus me retrouver à provoquer un mec dans la rue dans l'espoir de me faire démonter la gueule à la ruelle suivante. Je ne veux plus être tellement défoncée que j'en perds mes souvenirs et tout ce qu'il me reste de dignité. Je ne veux plus perdre des amis parce qu'ils en auront eu marre de mes abus. Je ne veux plus finir en HP. Je ne veux plus me retrouver à errer dans la rue la nuit pendant des heures. Je ne veux plus être obsédée par l'idée de sauter dès que je suis sur un pont ou un quai.
Je ne veux plus, je ne veux plus, je ne veux plus.
Je veux continuer à prendre soin de moi. Je veux continuer à aller bien. Je veux suivre et réaliser mes projets. Je veux continuer à aller bien. Et je vous jure, je fais tout ce que je peux. Mais je sais pas comment faire pour la faire taire, et je sais pas comment accepter mon vide, ou le renvoyer dans sa caverne sans utiliser les mêmes méthodes qu'avant.
Je ne sais pas, mais je sais qu'il ne faut pas que ça dure, car je ne suis pas faite pour supporter les dissociations.
Et actuellement, je me sens vraiment écartelée entre mes différentes facettes. Je suis toutes et aucunes à la fois. Dedans et dehors. Je me sens flottante, irréelle.
Mais je ne veux pas, tellement pas.
Est-ce que mon démon ne me laissera donc jamais en paix ?