Bref, le voici :
Source OF : http://www.ouest-france.fr/ambulancier- ... mes-126519Ambulancier poussé par un malade : 2 victimes
SAINT-BRIEUC.
« C'est une histoire hors norme. Avec cette affluence sur la RN12, on a frôlé une catastrophe plus grande encore. » Le procureur adjoint, Bastien Diacono et les secouristes restent marqués par la scène qu'ils ont découverte, samedi, peu après 13 h, à la hauteur de Plérin (Côtes-d'Armor). « Deux corps allongés de chaque côté de la quatre voies, il nous a fallu un peu de temps pour comprendre. »
Quelques dizaines de minutes plus tôt, une ambulance de la toute jeune société Urge ambulances revenait du centre hospitalier de Saint-Brieuc pour véhiculer un patient vers l'hôpital psychiatrique de Bégard, à 50 km. Un homme âgé de 27 ans doit y être transféré à la demande de sa famille. Quelques heures auparavant, il a tenté de mettre fin à ses jours, en voulant sauter d'un pont.
Alors que le véhicule est en route, le malade bouscule l'ambulancier installé à l'arrière. Les deux hommes sont projetés, par l'arrière, sur la voie express. Lourde chute pour l'ambulancier Cyrille Haquevaux, 24 ans, qui reste à terre. Le patient, lui, se relève et entreprend de traverser la route. « Un témoin l'a saisi par le bras pour l'arrêter dans son élan », raconte un automobiliste. Mais l'homme réussit à traverser le rail de sécurité et à se lancer dans le flot de circulation. Une voiture le heurte brutalement. L'intervention des secours ne permettra pas de le réanimer.
Le jeune ambulancier est, lui, transporté au centre hospitalier de Saint-Brieuc puis à Pontchaillou, à Rennes, où il était dimanche en état de mort cérébrale. Sa conjointe doit accoucher dans quelques jours. Son collègue, conducteur, a, lui aussi, été hospitalisé, en état de choc.
Pour Bastien Diacono, le représentant du parquet, « cela pose la question de la condition de transport de l'individu atteint de pathologie psychologique ». Pourquoi le malade n'a-t-il pas été attaché ? Sa dose de tranquillisants était-elle suffisante ?
« Nous ne sommes que des exécutants, témoigne Yann Kerleau, président du syndicat départemental des ambulanciers. Le transport est prescrit par un médecin avec consignes particulières. » Mais l'évaluation n'est pas toujours aisée.
« Ce sont des transports à haut risque, estime-t-il. Il n'est pas rare que nous ayons des problèmes avec des malades agités. » Son équipe a déjà été confrontée à une tentative d'étranglement, une agression... «Quand c'est une hospitalisation contre la volonté de la personne, j'oblige mes collègues à attacher les chevilles et les poignets. C'est plus délicat quand la personne est sensée et volontaire.»
Sébastien GROSMAITRE.