Je n'arrive à rien
Posté : mer. 24 oct. 2012 12:04
A rien, je n'arrive plus à rien.
Je n'arrive plus à aller en cours, même à ceux que j'aime. Lundi matin je me suis forcée pour aller au moins en Neuro, espérant que ma matière préférée me ferait au moins oubliée durant 2 petites heures ce qui tourne dans ma tête, incessamment : Cindy, sur les rails, le feu du train arrivant droit sur elle, le choc, le bruit assourdissant, le déchirement de son corps, sa mort, sa décision... Impossible. Mode automatique enclenché. Ecriture sans réflexion, notes sans intégration. Physiquement présente. Spirituellement absente.
Mardi : pas été en cours, pouvais pas. Aucun interêt, aucun goût, aucune motivation. Y aller pour quoi ? Se retenir pendant 2x2 h pour pleurer, faire "bonne figure", se retenir se retenir.
Aujourd'hui : ai essayé. Un TD ce matin. J'ai tenu une heure. Me suis barrée à la pause, pouvais pas, pouvais plus... Le monde continue de tourner pour les autres. Pas pour moi. Pas pour tous ceux qui la connaissaient. Honte à moi. HONTE A MOI ! D'autres ont des raisons de pleurer davantage.
Je fond en larmes 20 fois par jour, même dans les endroits incongrus : métro, rue, fac (quand je trouve le courage d'y aller), supermarché...
J'ai été à la gare ce matin, pour régler quelques détails de billets faisant référence à la grêve SNCF de jeudi prochain. Dans la file d'attente pour le guichet, j'ai soudain entendu un crissement de frein d'un train. ...et c'est reparti, un flot de larmes, incontrôlable. Je l'ai imaginée, Cindy, sous les roues, le pourquoi du crissement de frein. Intolérable. INTOLERABLE !
Je dois prendre un train bientôt, vendredi. Je ne sais pas comment je vais faire. Je sais pas comment. J'adorais les trains. J'adorais cette machine incroyable et esthétiquement belle qui pouvait faire voyager les gens. Une véritable fascination. Qui s'est transformée en machine à mourir. Une véritable horreur.
Je sais pas comment je vais faire. C'est con.
Je ne peux plus sortir de chez moi, je ne veux pas voir la populace, souriante, vivant comme si il ne s'était rien passé. BORDEL NON IL NE S'EST PAS RIEN PASSÉ ! Cindy est morte, elle est MORTE !
Et moi, et moi, je sais pas comment gérer ça. A coup d'alcool, de médoc, de fumette, à fumer clope sur clope, tous les moyens sont bon pour s'échapper de cette... réalité ? Non, ce n'est pas une réalité. Du moins pas une réalité que je ne peux gérer.
On me dit que c'est le deuil, que ça prend du temps. MAIS COMBIEN DE TEMPS ? J'ai jamais eu à faire ça. Et je le voulais pas. Dieu sait que non je ne le voulais pas.
Mais je dois faire avec. C'est son foutu choix.
Comment je fais maintenant moi ? Reprendre le dessus ? Comment ? Comment peux-t'on survivre à ça ?
Je m'étais promis de ne pas poster un sujet perso ici avant un long moment, parce que je sais qu'ici chacun essaie de gérer sa peine comme il peut. Et je ne voulais/veux pas me plaindre quand d'autres ici la connaissait mieux que moi et souffre encore davantage.
Mais je ne peux pas, je ne peux plus. Je n'ai jamais eu à faire face à un deuil. Et je n'en voulais pas. ça non alors je n'en voulais pas.
Alors ? Comment passer au dessus ? Parce que je perds pied, je n'arrive à rien.
J'oscille entre l'envie de la rejoindre (et c'est terrible à dire), mais aussi entre l'envie de rester, rester et continuer à me battre. Parce que ce qui m'arrive je ne le souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi. C'est trop dur, trop difficile.
Continuer à vivre ? Mais comment ? Comment reprendre pied après ça ?
Comment imaginer que cela peut se reproduire ? Je ne veux pas. JE NE VEUX PAS !
Je suis perdue, je perds pied.
Je n'arrive plus à rien.
Cindy est morte. Physiquement.
Mais peut-t'on être morte intérieurement ?
Je n'arrive plus à aller en cours, même à ceux que j'aime. Lundi matin je me suis forcée pour aller au moins en Neuro, espérant que ma matière préférée me ferait au moins oubliée durant 2 petites heures ce qui tourne dans ma tête, incessamment : Cindy, sur les rails, le feu du train arrivant droit sur elle, le choc, le bruit assourdissant, le déchirement de son corps, sa mort, sa décision... Impossible. Mode automatique enclenché. Ecriture sans réflexion, notes sans intégration. Physiquement présente. Spirituellement absente.
Mardi : pas été en cours, pouvais pas. Aucun interêt, aucun goût, aucune motivation. Y aller pour quoi ? Se retenir pendant 2x2 h pour pleurer, faire "bonne figure", se retenir se retenir.
Aujourd'hui : ai essayé. Un TD ce matin. J'ai tenu une heure. Me suis barrée à la pause, pouvais pas, pouvais plus... Le monde continue de tourner pour les autres. Pas pour moi. Pas pour tous ceux qui la connaissaient. Honte à moi. HONTE A MOI ! D'autres ont des raisons de pleurer davantage.
Je fond en larmes 20 fois par jour, même dans les endroits incongrus : métro, rue, fac (quand je trouve le courage d'y aller), supermarché...
J'ai été à la gare ce matin, pour régler quelques détails de billets faisant référence à la grêve SNCF de jeudi prochain. Dans la file d'attente pour le guichet, j'ai soudain entendu un crissement de frein d'un train. ...et c'est reparti, un flot de larmes, incontrôlable. Je l'ai imaginée, Cindy, sous les roues, le pourquoi du crissement de frein. Intolérable. INTOLERABLE !
Je dois prendre un train bientôt, vendredi. Je ne sais pas comment je vais faire. Je sais pas comment. J'adorais les trains. J'adorais cette machine incroyable et esthétiquement belle qui pouvait faire voyager les gens. Une véritable fascination. Qui s'est transformée en machine à mourir. Une véritable horreur.
Je sais pas comment je vais faire. C'est con.
Je ne peux plus sortir de chez moi, je ne veux pas voir la populace, souriante, vivant comme si il ne s'était rien passé. BORDEL NON IL NE S'EST PAS RIEN PASSÉ ! Cindy est morte, elle est MORTE !
Et moi, et moi, je sais pas comment gérer ça. A coup d'alcool, de médoc, de fumette, à fumer clope sur clope, tous les moyens sont bon pour s'échapper de cette... réalité ? Non, ce n'est pas une réalité. Du moins pas une réalité que je ne peux gérer.
On me dit que c'est le deuil, que ça prend du temps. MAIS COMBIEN DE TEMPS ? J'ai jamais eu à faire ça. Et je le voulais pas. Dieu sait que non je ne le voulais pas.
Mais je dois faire avec. C'est son foutu choix.
Comment je fais maintenant moi ? Reprendre le dessus ? Comment ? Comment peux-t'on survivre à ça ?
Je m'étais promis de ne pas poster un sujet perso ici avant un long moment, parce que je sais qu'ici chacun essaie de gérer sa peine comme il peut. Et je ne voulais/veux pas me plaindre quand d'autres ici la connaissait mieux que moi et souffre encore davantage.
Mais je ne peux pas, je ne peux plus. Je n'ai jamais eu à faire face à un deuil. Et je n'en voulais pas. ça non alors je n'en voulais pas.
Alors ? Comment passer au dessus ? Parce que je perds pied, je n'arrive à rien.
J'oscille entre l'envie de la rejoindre (et c'est terrible à dire), mais aussi entre l'envie de rester, rester et continuer à me battre. Parce que ce qui m'arrive je ne le souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi. C'est trop dur, trop difficile.
Continuer à vivre ? Mais comment ? Comment reprendre pied après ça ?
Comment imaginer que cela peut se reproduire ? Je ne veux pas. JE NE VEUX PAS !
Je suis perdue, je perds pied.
Je n'arrive plus à rien.
Cindy est morte. Physiquement.
Mais peut-t'on être morte intérieurement ?