Vital

Aurore, ta blague ma bien faire rire, je t'avoue.
En tout cas, merci pour ton message. Me fait du bien à lire, surtout quand je me rends compte qu'il est pas mal vrai : l'été dernier ça aurait juste été im-po-ssible à ne serait-ce qu'envisager.

Scholl : Idem qu'Aurore, merci beaucoup pour ton message. C'est ptet pas une si mauvaise méthode de le mettre sur OFF alors, ce foutu cerveau... ?
J'en profite pour te dire "bravo !" à toi aussi.

C'est jamais la voie la faciliter se défaire d'une addiction quelle qu'elle soit. Moi je lutte pour ne plus me mutiler à chaque tuile, et je te promets que je me sens fier quand je me résiste.

Après je sais aussi que rien n'est jamais acquis !

Vert-Clair a écrit :C'est jamais la voie la faciliter se défaire d'une addiction quelle qu'elle soit. Moi je lutte pour ne plus me mutiler à chaque tuile, et je te promets que je me sens fier quand je me résiste.

Oh oui, je te comprends (je suis passée par là aussi).

c'est parce que je suis malade

Que quoi ?

Que j'ai vomi.

J'ai résisté. Vraiment. Mais j'étais malade (probablement une gastro d'ailleurs), j'avais mal, j'étais nauséeuse, je sentais que mon corps avait besoin d'expulser ce que j'avais ingérer. Mais il y arrivait pas, mon angoisse de vomir bloquait tout (NB : je suis émétophobe).
Ce qui est important, par contre, c'est que ce n'est pas ma psyché qui en avait besoin, ce n'était pas pour contrer l'angoisse de grossir, ni pour perdre du poids, ni pour éliminer des calories ou autre de ce genre. Y'avait rien de tout ça dans ma tête à ce moment là. ça compte ça, hein ? ça peut compter pour dire que ce n'est pas un échec dans le processus de guérison ?

Par contre ; et c'est ça qui m'a fait ultra peur - et poster ici - ; une fois que j'ai enclenché le processus, tout est redevenu comme avant : laver les mains, attacher les cheveux, étendre la serviette par terre pour les genoux, poser le rouleau de PQ du côté droit... Tous mes rituels... un truc de dingue ! Comme si ça ne faisait pas 6 mois que je ne m'étais pas fait vomir.

J'ai chialé, j'ai cru que j'avais replonger un moment. Mais en fait, ptet pas. A la réflexion quoi.
Je sais pas... Je crois que j'ai surtout poster pour me rassurer, en fait.

Le rituel c'est normal à mon sens; c'est implanté, et relié à l'acte, pas forcément, à mon sens, à la pensée qui va avec.


et franchement, j'ai envie de dire: on s'en fiche que ce soit un trébuchement (?) ou pas. Dans le sens que... tu as l'intention de continuer. Alors bon; continue

C'est très compliqué (enfin pour moi) de gérer les maladies liées au système digestif surtout après la boulimie en fait. Si ça te fait comme moi, à chaque fois je me sens fautive. D'une part je n'arrive quasiment plus à vomir sans me faire vomir, ce qui fait qu'à chaque fois que j'ai envie de vomir en raison d'un mal corporel je dois me faire vomir et quelque part le fait de devoir prendre la décision fait que je me sens fautive. Je me dis que peut-être je le fais parce qu'au fond j'ai "envie" de le faire etc, de même que c'est toujours compliqué par rapport aux autres qui sont soupçonneux. Pour le rituel c'est pareil, et à ta place je me dirais que ça témoigne du fait que tu n'es pas bête du tout. Je veux dire que ce rituel à la base n'a rien de farfelu, si on fait ça (j'ai le même) c'est parce que c'est logique: on a pas envie de se mettre des microbes dans la bouche, de se salir les cheveux (et au passage qu'ils puent après), de mettre du vomis partout si on ne peut pas se nettoyer rapidement avec le papier toilettes. Alors pourquoi tu perdrais ta logique quand tu vomis en raison d'une maladie?
Tu ne devrais pas le voir comme une rechute selon moi, mais une manière de t'adapter à tes progrès, d'affronter les difficultés d'essayer de vivre comme tout le monde après avoir vécu des TCA.

Meth en psychose a écrit :Le rituel c'est normal à mon sens; c'est implanté, et relié à l'acte, pas forcément, à mon sens, à la pensée qui va avec.

C'est vrai. Les rituels sont vachement relié à l'acte associé (ici vomir). Et ce qui me rassure beaucoup c'est que ; comme tu dis ; il n'y avait pas la pensée habituelle qui allait avec. Au contraire, je ne voulais pas le faire. Mais je sentais que mon corps le réclamait, en avait besoin. Et c'est parce que l'angoisse était devenue tellement insupportable que j'ai décidé de reprendre le contrôle : seule façon pour moi de m'en sortir rapidement et sans trop de dommage. Sinon ça aurait duré, duré, duré... j'avais beau pleurer, hyperventiler, trembler et crier "non non, je veux pas, il faut pas" en me réfugiant dans le coin de la pièce, en fait il fallait que je le fasse. Et c'est en ça que Scholl a raison : j'ai culpabilisé. Parce que je ne voulais pas vomir, mais j'ai dû prendre la décision de le faire. C'était la seule solution pour arrêter cet enfer. Et, franchement, je crois que c'était la meilleure si l'on considère les options que j'avais à ce moment là.
Au final, si l'on relie tous les éléments, j'ai plutôt pas mal géré je crois.

Meth en psychose a écrit :et franchement, j'ai envie de dire: on s'en fiche que ce soit un trébuchement (?) ou pas. Dans le sens que... tu as l'intention de continuer. Alors bon; continue

Oui, je continue mes efforts, très clairement. Je ne vais pas arrêter en si bon chemin, quand même. ^^