Vital

Du mieux. Pas fabuleux mais du mieux. Je commence à accepter mon poids, même si j'ai repris. Je me trouve encore des bourrelets là où apparemment il n'y en a pas, mais j'arrive à ne pas me traiter de grosse truie intérieurement. Je sais pas comment l'expliquer, mais toujours est-t'il que ça me prends moins la tête, le poids, la bouffe, les calories, manger, ne pas manger, toussa...
Du mieux.
Pas encore sortie de là. Je le sais.
Mais du mieux.
Je le ressens, intérieurement.
Plus calme par rapport à la nourriture.

Et je suis contente.
Fin une partie de moi est contente.
L'autre me traite de conne et de faible. Et m'incite à reprendre un régime dès que je serais de retour à Rennes. Pour faire comme l'année dernière à la même époque, tout le premier semestre où je ne bouffais pas, faisais du sport, étudiais, sortais et perdait, perdait...

Mais faut pas que j'écoute cette voix là. Je le sais. Rationnellement je le sais.

J'ai quand même peur.
De craquer. De céder.

De mourir...

Je suis contente de lire ça, c'est quand même une grosse avancée. Même si une partie de toi n'est pas d'accord, il y a pas si longtemps, c'était toi tout entière qui n'était pas d'accord.
So, ouais, impression que tu avances par rapport à tout ça, et ça fait plaisir à voir. Certes je te vois pas au quotidien donc je peux pas me baser là-dessus, mais l'évolution tous les 2/3/4 mois où on se voit, bah elle est là. Je sais pas si ma phrase est française mais je pense que tu as compris l'idée.

Ça se voit que petit à petit tu avances, et franchement tu peux être contente et fière de toi.

Franchement contente de et pour toi, là. Vraiment.

Et je pense qu'il vaut mieux une avancée petit à petit, mais ancrée en toi, décidée et construite par toi, qu'un truc que tu aurais fait "pour redresser la barre parce qu'il le faut" mais sans le ressentir profondément.

Je ne sais pas si mon idée est très claire, je commence à fatiguer. Si non, bah demande.

Ce que je trouve génial, c'est qu'une part en toi se sente mieux. De manière progressive et constante. Bravo, surtout du fait que tu le fais pour toi, que tu e réalise et ça sera bien plus efficace que si tu le faisais à cause de pressions extérieures (Un surmoi envahissant "Il faut, tu dois" ou simplement d'autres personnes).

Parfois, on peut être son meilleur médecin.

Vos messages me font plaisir. Me font peur aussi, je sais pas trop pourquoi. Ptet parce qu'il me mettent la réalité (qui me fout la trouille) en face des trous. Mais le plaisir, et la fierté également je l'avoue, sont là. Alors merci. Et merde. Mais merci surtout.

Ai vue une femme toute mince hier à la gare. Manifestement anorectique.
Magnifique ! Tout belle, toute fine.
Elle est passée devant moi, assise par terre à attendre un train pour Arcachon avec les autres de l'IRL. Et je l'ai observée. Détaillée. Tout à loisir. Pas pu m'en empêcher. J'en ai été subjuguée. Des petits bras. Des jambes fines comme pas. Une silhouette incroyable.
J'en étais toute retournée pendant encore 5 minutes après son passage. Me suis crier dessus intérieurement. De pas être comme elle. De l'envier. De la regarder aussi intensément et avec tant de plaisir. Me suis rappelée que ça devait être un enfer pour elle. Comme pour moi.
Un mélange de plaisir et de honte je crois bien.
Mais ça m'a marquée, ça c'est sûr.

C'est super cette évolution, vraiment, et ça me semble d'autant plus sincère quelle est lente. Dans ce genre de troubles ça ne peut pas aller mieux du jour au lendemain.

Pour cette fille, à la gare, je comprends pas mal ce que tu ressens, m'arrive souvent d'envier la silhouette de gamins de 5 ans donc bon, je serais assez mal placée pour te dire que c'est "pas bien" ou "anormal".
Qu'est-ce qui t'attires dans la minceur ?

Merci beaucoup. Venant de toi je le prends très positivement.

Ordalie a écrit :Pour cette fille, à la gare, je comprends pas mal ce que tu ressens, m'arrive souvent d'envier la silhouette de gamins de 5 ans donc bon, je serais assez mal placée pour te dire que c'est "pas bien" ou "anormal".

Oh putain... c'est con mais moi aussi je regarde les jambes toutes fines des gosses. Tain je me reconnais trop dans ce que t'as répondu...

Ce qui m'attire dans la minceur ?
Difficile à dire... Tellement de choses et rien à la fois.
Je crois quand même que "sans formes" me vient le plus à l'esprit. Sans pouvoir l'expliquer davantage.

Sans forme = sans existence physique ?

Sans forme = pas adulte ?

ça me semble pertinent.
Ou alors sans forme = pas désirable ?

En sais rien.

A travailler. Clairement.