Existe-t-il encore quelque chose?

Pour parler de tristesse, d'envies suicidaires, d'anxiété, etc.

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Scholl
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Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Scholl »

Je n'écoute pas mon coeur battre. Je ne m'écoute pas. Je fais le ménage. C'est impeccable. C'est récurré. Rien ne traine. Il faut que rien ne traine. Et je suis déçue. Je suis déçue de ne pas arriver dans un manoir avec un nombre de metres carrés incalculables recouverts de choses à ranger, à nettoyer. Déçue de ne pas arriver après une orgie. Déçue de ne pas voir quelque chose qui semble interminable à nettoyer. Parce que quand j'ai fini de nettoyer, il n'y a plus rien. La vie à l'intérieur s'éteint. Et je devient une sorte de chat. Un chat vide. Un chat cherche qui cherche juste le contact et la chaleur. J'ai commencé à faire le ménage quand j'ai eu des petits soucis de poids. A l'heure des repas pour ne pas ressentir le manque d'une habitude. Pendant que les autres mangeaient pour ne pas les envier. Puis la nuit, quand l'adrénaline était si forte que le sommeil devenait impossible. Et puis après mon intoxication alimentaire, parce que j'ai peur des maladies. Et puis pour m'occuper. Et puis pour calmer mes nerfs. Et puis pour que ce soit parfait. Mais j'ai toujours préferer faire le ménage des autres que le mien. Peut-être parce que l'équilibre est trop fragile et qu'il ne faut pas que je me bouscule. Peut-être parce que c'est plus facile de voir le bordel des autres que mon bordel intérieur que je préfère ranger dans des boites. Et puis, c'est plus facile de vous parlez du ménage que de ce qui me fait mal. Parce que tant que je ne parle pas de moi, de ce qui me fait mal, de ce qui me fait vivre; je ne prends pas de risque. Pas le risque de vous perdre. Pas le risque de me noyer en y pensant.
Les boites, c'est bien pour commencer à parler du problème. C'est bien et ça me permet de ne pas penser que ce que je vais dire est ininteressant. Que ma vie n'interesse personne. Ca me permet de ne pas penser que vous ne m'aimez pas. Ca me permet de ne pas penser que vous pensez du mal de moi. Ca me permet de ne pas penser que ce que je dis semble être de la paranoia. Ca me permet de ne pas penser aux réponses. Si je continue de penser aux boites, j'arriverai peut-être à ne pas supprimer ce post et à l'écrire en entier.
Je me rappellerai toujours de la premiere fois. On était assis sur un banc, en sixième. Evidemment, mes amies étaient amoureuses de mecs de troisième. Ces mêmes mecs étaient surement flattés et en tout cas, ça les amusaient. Je n'y voyais pas l'interet. Alors je me taisais. Puis ce jour là, j'ai dit quelque chose. J'ai voulu participer à la conversation. On m'a dit "toi ta geule, on t'a pas parlé". Mes amies ont ri. J'ai eu mal. Alors je me suis tue. Mon pouce gauche est entrée entre mon pouce droit et son index. Et mon pouce droit a commencé a arraché la peau de ma main gauche frenetiquement. Ils étaient autours de moi, ils riaient et je n'existais pas. Ma douleur n'existait pas. Et ma gorge s'est serrée. La douleur empechait les larmes de couler. Et j'étais ailleurs. Passionnée par la douleur, par la frenésie. Alors, j'ai rangé le sentiment d'humiliation dans la boite et j'ai continué de vivre.
De ce jour à la fin du lycée, on m'a toujours traité comme une merde. Mes amies les plus proches, ma famille et tous les autres. Parce que j'étais bizarre et que je ne disais rien. J'ai toujours réussi à encaisser la chose, parce que j'avais les boites. Je rangeais les blessures dans les boites. Je les remplaçais par les blessures réelles qui je m'infligeais moi même. Et plus je rangeais dans les boites, plus j'apprenais à ne pas ressentir, plus je devenais dure. A force de ne pas ressentir les choses, à force de ne pas les vivre, c'est comme si on ne ressentait plus rien. Comme si il y avait une barrière infranchissable entre le monde et moi. Et que moi même, j'étais passé du côté du monde. Mes emotions sont restées de l'autre côté. Je suis sure qu'elles existent, j'espère qu'elles existent. Sinon, je ne suis qu'un monstre.
Je crois qu'on a arrêté de m'emmerder durant la terminale. Le jour où Flora a depassé les bornes que je pouvais supporter à l'époque.
Pour se marrer avec Gaël, elle m'a balancé une brosse à chiotte dessus alors que j'étais aux toilettes. Ca aurait pu être pas grave. Mais Flora faisait sans cesse ce genre de chose avec moi. Et Flora savait que j'avais peur d'aller aux toilettes parce qu'au collège Laure s'amusait toujours à grimper sur la porte pendant que j'y étais pour m'embeter. Et elle savait que j'avais une peur monstre des microbes. A partir de ce jour là, j'ai plus jamais parlé à Flora autrement que comme à une voisine de table quelqu'onque. Et j'ai coupé les ponts après le bac. A vrai dire, j'ai jamais parlé à quelqu'un après ça differement que comme à une connaissance. (ne pas effacer ce post. ne pas effacer ce post.)
Bref.
Je crois que les gens n'aiment pas les boulimiques qui se font vomir. Même ceux qui ont des troubles comme l'auto-mutilation ou l'anorexie. C'est vrai que c'est degueulasse. Le vomis est deja degueulasse en lui même mais le comportement qui va avec aussi. C'est vrai, quelle personne normale irait se faire vomir dans une douche parce que dans les toilettes ça fait trop de bruit? Qu'elle personne normale serait angoissée à l'idée de ne pas pouvoir vomir dans l'heure qui suit? Pendant plus de trois ans, je me suis faite vomir au moins sept fois par jour. Et à partir de 17h30, je vomissais de le lavabo de la salle de bain. Parce que mes parents écoutaient aux portes et que vomir dans les toilettes faisaient trop de bruit. Le lavabo se bouchait à chaque fois. Alors je devissais le syphon. Je le vidais dans un récipient caché sous le lavabo et je transvaser en silence jusqu'aux toilettes. C'est repugnant de tripoter autant de gerbe dans une seule journée. Et puis j'éssuyais tout ça dans des serviettes que je planquais, que ma mère finissait par trouver. Sans suivait des crises, des baffes, des pleurs et tout le tralala. Et puis, toute cette obsession de la bouffe. Et cacher les dechets derrière les peluches. Jusqu'au jour où mamant les trouve.
Aujourd'hui, je ne me fais plus vomir et pourtant je ressens encore le dégout des autres. La méfiance des autres. Je les dégoute, je ne leur inspire pas confiance. Une chose est sure, c'est que je ne les attire pas. Et c'est pas facile pour se faire des amis. J'ai même essayer les trucs debiles genre sourire tout le temps parce qu'il parait qu'on fait meilleure impression. Alors le mieux, entre le fait de ne pas avoir d'amis et le fait de s'attirer les foudres des autres, c'etait d'être invisible. Mais c'est pas si évident. L'égo se point parfois, alors on joue sur l'invisible derangeant pour exister quand même un peu.

Je peux rester des heures sans parler. Il a longtemps été entendu que je ne parle pas. A l'époque ou j'avais des grands revirrements j'ai compris qu'il fallait que je me taise. J'étais morbide mais il y avait ces quelques fois "coup de coeur" ou quelque chose m'emplissait tellement de joie que j'étais euphorique. Et au début, il fallait que je le dise à tout le monde. "C'est bon, je vais mieux!" "Le mal est derrière nous!" "Youpi tralala". Sauf que ça durait trois jours, et que les gens notamment mes parents, se prennaient en pleine face un down encore pire qu'avant. Alors au bout d'un moment, j'ai compris qu'il fallait taire mes moments de joie, car ils étaient ephemères et engendraient de la souffrance.
Puis, y'a eu le jour où ma mère a décidé que j'étais guerrie et qu'il fallait que j'arrête ma thérapie. Et après cinq ans quand même, j'étais censée aller mieux! Il fallait rentabiliser tous les euros dépensés. Interdiction de faiblir. Interdiction d'avoir mal. Se forcer à ressentir des choses qu'on ne ressent pas. Et puis, y'a eu Jim. Il n'était pas possible d'être heureuse en couple et malheureuse à côté. Alors il fallait aller bien. Et puis "si tu te fais vomir encore une fois, c'est fini". Alors, on -je- me tais. Je souffre en silence, et puis j'arrête de souffrir.
Quelque part, la disparition de la boulimie et de l'AM, la disparition des TS, de l'alcool auraient du être compensées par un certain bonheur? Un certain bien-être, non? Me suis-je fais avoir sur la marchandise? Parce qu'il n'y a rien. Le vide. Je suis privée de mes distractions et je n'ai rien.




Je fais encore plus souvent le ménage depuis quelque chose qui s'est passé fin octobre. C'est loin, mais ça me revient en pleine tronche régulièrement. Souvent la nuit. Et j'arrive pas à en parler. A personne. Parce qu'il faudrait que je dise tout ce que je sais. Comment je le sais. Que ce serait mechant, culpabilisant. Et que ça risque de me faire souffrir encore plus. Je crois que ça a enterré la confiance en moi qu'il me restait. Que ça a coupé l'herbe sous le pied à mon nouveau moi que je commençais à apprecier. Et c'est difficile à expliquer le fait que ça me mette dans des états pareils. Mais oui, depuis ça, y'a plus rien. J'ai arrêté de travailler sur moi même pour devenir quelqu'un de meilleur. J'ai arrêté de chercher à aller vers les autres. J'ai arrêté de chercher à m'exprimer. J'arrive plus à poster. Je suis sur pause. J'ai plus d'emotion à part celle qui me prend la gorge actuellement. Et j'ai beau savoir qu'il va falloir que j'en parle pour ne pas m'enfoncer et tout perdre. Mais ça reste bloqué. Je suis vide, passive. Parler de la pluie et du beau temps me coute. Voir des gens me coute. J'ai l'impression que mon couple va s'ecrouler à cause de ça. Parce que oui il me le dit toutes les semaines "tu es passive", "parle un peu", "tu ne parles jamais de toi", "tu pourrais réagir". Et c'est ça qui est le plus dur, c'est que même lui va finir par croire que je ne ressens rien.

Mais est-ce que je ressens quelque chose? C'est vrai, peut-être qu'à force de barricader tout ça, il n'y a plus rien.
Elle était la preuve vivante que l'espoir existe tant qu'on ne renonce pas. 2046

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Caramel2
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Caramel2 »

Scholl a écrit :Je n'écoute pas mon coeur battre. Je ne m'écoute pas. Je fais le ménage. C'est impeccable. C'est récurré. Rien ne traine. Il faut que rien ne traine. Et je suis déçue. Je suis déçue de ne pas arriver dans un manoir avec un nombre de metres carrés incalculables recouverts de choses à ranger, à nettoyer. Déçue de ne pas arriver après une orgie. Déçue de ne pas voir quelque chose qui semble interminable à nettoyer. Parce que quand j'ai fini de nettoyer, il n'y a plus rien. La vie à l'intérieur s'éteint. Et je devient une sorte de chat. Un chat vide. Un chat cherche qui cherche juste le contact et la chaleur. J'ai commencé à faire le ménage quand j'ai eu des petits soucis de poids. A l'heure des repas pour ne pas ressentir le manque d'une habitude. Pendant que les autres mangeaient pour ne pas les envier. Puis la nuit, quand l'adrénaline était si forte que le sommeil devenait impossible. Et puis après mon intoxication alimentaire, parce que j'ai peur des maladies. Et puis pour m'occuper. Et puis pour calmer mes nerfs. Et puis pour que ce soit parfait. Mais j'ai toujours préferer faire le ménage des autres que le mien. Peut-être parce que l'équilibre est trop fragile et qu'il ne faut pas que je me bouscule. Peut-être parce que c'est plus facile de voir le bordel des autres que mon bordel intérieur que je préfère ranger dans des boites. Et puis, c'est plus facile de vous parlez du ménage que de ce qui me fait mal. Parce que tant que je ne parle pas de moi, de ce qui me fait mal, de ce qui me fait vivre; je ne prends pas de risque. Pas le risque de vous perdre. Pas le risque de me noyer en y pensant.
Les boites, c'est bien pour commencer à parler du problème. C'est bien et ça me permet de ne pas penser que ce que je vais dire est ininteressant. Que ma vie n'interesse personne. Ca me permet de ne pas penser que vous ne m'aimez pas. Ca me permet de ne pas penser que vous pensez du mal de moi. Ca me permet de ne pas penser que ce que je dis semble être de la paranoia. Ca me permet de ne pas penser aux réponses. Si je continue de penser aux boites, j'arriverai peut-être à ne pas supprimer ce post et à l'écrire en entier.
Je me rappellerai toujours de la premiere fois. On était assis sur un banc, en sixième. Evidemment, mes amies étaient amoureuses de mecs de troisième. Ces mêmes mecs étaient surement flattés et en tout cas, ça les amusaient. Je n'y voyais pas l'interet. Alors je me taisais. Puis ce jour là, j'ai dit quelque chose. J'ai voulu participer à la conversation. On m'a dit "toi ta geule, on t'a pas parlé". Mes amies ont ri. J'ai eu mal. Alors je me suis tue. Mon pouce gauche est entrée entre mon pouce droit et son index. Et mon pouce droit a commencé a arraché la peau de ma main gauche frenetiquement. Ils étaient autours de moi, ils riaient et je n'existais pas. Ma douleur n'existait pas. Et ma gorge s'est serrée. La douleur empechait les larmes de couler. Et j'étais ailleurs. Passionnée par la douleur, par la frenésie. Alors, j'ai rangé le sentiment d'humiliation dans la boite et j'ai continué de vivre.
De ce jour à la fin du lycée, on m'a toujours traité comme une merde. Mes amies les plus proches, ma famille et tous les autres. Parce que j'étais bizarre et que je ne disais rien. J'ai toujours réussi à encaisser la chose, parce que j'avais les boites. Je rangeais les blessures dans les boites. Je les remplaçais par les blessures réelles qui je m'infligeais moi même. Et plus je rangeais dans les boites, plus j'apprenais à ne pas ressentir, plus je devenais dure. A force de ne pas ressentir les choses, à force de ne pas les vivre, c'est comme si on ne ressentait plus rien. Comme si il y avait une barrière infranchissable entre le monde et moi. Et que moi même, j'étais passé du côté du monde. Mes emotions sont restées de l'autre côté. Je suis sure qu'elles existent, j'espère qu'elles existent. Sinon, je ne suis qu'un monstre.
Je crois qu'on a arrêté de m'emmerder durant la terminale. Le jour où Flora a depassé les bornes que je pouvais supporter à l'époque.
Pour se marrer avec Gaël, elle m'a balancé une brosse à chiotte dessus alors que j'étais aux toilettes. Ca aurait pu être pas grave. Mais Flora faisait sans cesse ce genre de chose avec moi. Et Flora savait que j'avais peur d'aller aux toilettes parce qu'au collège Laure s'amusait toujours à grimper sur la porte pendant que j'y étais pour m'embeter. Et elle savait que j'avais une peur monstre des microbes. A partir de ce jour là, j'ai plus jamais parlé à Flora autrement que comme à une voisine de table quelqu'onque. Et j'ai coupé les ponts après le bac. A vrai dire, j'ai jamais parlé à quelqu'un après ça differement que comme à une connaissance. (ne pas effacer ce post. ne pas effacer ce post.)
Bref.
Je crois que les gens n'aiment pas les boulimiques qui se font vomir. Même ceux qui ont des troubles comme l'auto-mutilation ou l'anorexie. C'est vrai que c'est degueulasse. Le vomis est deja degueulasse en lui même mais le comportement qui va avec aussi. C'est vrai, quelle personne normale irait se faire vomir dans une douche parce que dans les toilettes ça fait trop de bruit? Qu'elle personne normale serait angoissée à l'idée de ne pas pouvoir vomir dans l'heure qui suit? Pendant plus de trois ans, je me suis faite vomir au moins sept fois par jour. Et à partir de 17h30, je vomissais de le lavabo de la salle de bain. Parce que mes parents écoutaient aux portes et que vomir dans les toilettes faisaient trop de bruit. Le lavabo se bouchait à chaque fois. Alors je devissais le syphon. Je le vidais dans un récipient caché sous le lavabo et je transvaser en silence jusqu'aux toilettes. C'est repugnant de tripoter autant de gerbe dans une seule journée. Et puis j'éssuyais tout ça dans des serviettes que je planquais, que ma mère finissait par trouver. Sans suivait des crises, des baffes, des pleurs et tout le tralala. Et puis, toute cette obsession de la bouffe. Et cacher les dechets derrière les peluches. Jusqu'au jour où mamant les trouve.
Aujourd'hui, je ne me fais plus vomir et pourtant je ressens encore le dégout des autres. La méfiance des autres. Je les dégoute, je ne leur inspire pas confiance. Une chose est sure, c'est que je ne les attire pas. Et c'est pas facile pour se faire des amis. J'ai même essayer les trucs debiles genre sourire tout le temps parce qu'il parait qu'on fait meilleure impression. Alors le mieux, entre le fait de ne pas avoir d'amis et le fait de s'attirer les foudres des autres, c'etait d'être invisible. Mais c'est pas si évident. L'égo se point parfois, alors on joue sur l'invisible derangeant pour exister quand même un peu.

Je peux rester des heures sans parler. Il a longtemps été entendu que je ne parle pas. A l'époque ou j'avais des grands revirrements j'ai compris qu'il fallait que je me taise. J'étais morbide mais il y avait ces quelques fois "coup de coeur" ou quelque chose m'emplissait tellement de joie que j'étais euphorique. Et au début, il fallait que je le dise à tout le monde. "C'est bon, je vais mieux!" "Le mal est derrière nous!" "Youpi tralala". Sauf que ça durait trois jours, et que les gens notamment mes parents, se prennaient en pleine face un down encore pire qu'avant. Alors au bout d'un moment, j'ai compris qu'il fallait taire mes moments de joie, car ils étaient ephemères et engendraient de la souffrance.
Puis, y'a eu le jour où ma mère a décidé que j'étais guerrie et qu'il fallait que j'arrête ma thérapie. Et après cinq ans quand même, j'étais censée aller mieux! Il fallait rentabiliser tous les euros dépensés. Interdiction de faiblir. Interdiction d'avoir mal. Se forcer à ressentir des choses qu'on ne ressent pas. Et puis, y'a eu Jim. Il n'était pas possible d'être heureuse en couple et malheureuse à côté. Alors il fallait aller bien. Et puis "si tu te fais vomir encore une fois, c'est fini". Alors, on -je- me tais. Je souffre en silence, et puis j'arrête de souffrir.
Quelque part, la disparition de la boulimie et de l'AM, la disparition des TS, de l'alcool auraient du être compensées par un certain bonheur? Un certain bien-être, non? Me suis-je fais avoir sur la marchandise? Parce qu'il n'y a rien. Le vide. Je suis privée de mes distractions et je n'ai rien.




Je fais encore plus souvent le ménage depuis quelque chose qui s'est passé fin octobre. C'est loin, mais ça me revient en pleine tronche régulièrement. Souvent la nuit. Et j'arrive pas à en parler. A personne. Parce qu'il faudrait que je dise tout ce que je sais. Comment je le sais. Que ce serait mechant, culpabilisant. Et que ça risque de me faire souffrir encore plus. Je crois que ça a enterré la confiance en moi qu'il me restait. Que ça a coupé l'herbe sous le pied à mon nouveau moi que je commençais à apprecier. Et c'est difficile à expliquer le fait que ça me mette dans des états pareils. Mais oui, depuis ça, y'a plus rien. J'ai arrêté de travailler sur moi même pour devenir quelqu'un de meilleur. J'ai arrêté de chercher à aller vers les autres. J'ai arrêté de chercher à m'exprimer. J'arrive plus à poster. Je suis sur pause. J'ai plus d'emotion à part celle qui me prend la gorge actuellement. Et j'ai beau savoir qu'il va falloir que j'en parle pour ne pas m'enfoncer et tout perdre. Mais ça reste bloqué. Je suis vide, passive. Parler de la pluie et du beau temps me coute. Voir des gens me coute. J'ai l'impression que mon couple va s'ecrouler à cause de ça. Parce que oui il me le dit toutes les semaines "tu es passive", "parle un peu", "tu ne parles jamais de toi", "tu pourrais réagir". Et c'est ça qui est le plus dur, c'est que même lui va finir par croire que je ne ressens rien.

Mais est-ce que je ressens quelque chose? C'est vrai, peut-être qu'à force de barricader tout ça, il n'y a plus rien.
Ce post a une gueule de truc qui va être possiblement édité sur un coup de nerfs, un coup de bad à la "merde j'ai vraiment dit tout ca ?". Du coup je le cite, comme ca il ne disparait pas. Si tu veux que je le vire, MP, je le ferai. Mais ca évite le coup de nerfs dans l'immédiat, éventuellement regretté 40 secondes après.

Sinon...

Bah une seule question : il s'est passé quoi en octobre.

Parce que oui, tu as pas mal tourné autour du pot là, mais à un moment donné, t'as pas tort, va bien falloir le poser, le sortir.

Alors envie de dire écris, réfléchis pas des plombes et vide ce que tu as à vider...
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Scholl
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Scholl »

J'essaie d'en parler des fois. Je prépare des posts, des lettres que j'éfface. Je contacte les personnes et puis finalement je ne dis rien.
Il s'est passé trois fois rien dans l'absolu. C'est moi qui suis trop sensible. Et quelque part, c'était surement mérité. Et quelque part, c'est surement vrai.
J'arrive pas à trouver de bonne façon d'aborder le sujet sans faire de casse.
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Caramel2
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Caramel2 »

Peux imaginer que c'est de ca que tu voulais me parler une fois ou tu m'as dit "Je veux te parler d'un truc" sur le chat de FB, et où je devais partir, et où quand je suis revenue, tu avais totalement zappé ce dont tu voulais me parler... ou pas zappé m'enfin...

Me trompe ?
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Scholl »

Je sais pas si je voulais vraiment en parler ou pas à ce moment, mais oui j'y ai pensé même si je ne sais pas si je l'aurais fait si tu avais eu le temps.
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par invite »

Je sais que ce post ne sert pas à grand chose, et je sais qu'on est assez loin d'être les meilleures amies du monde parce qu'on a déjà eu des différents et tout et tout, mais je voulais que tu saches que je t'apprécie, mine de rien, et que je ne pense pas vraiment de mal de toi.

Et aussi que je me reconnais à plusieurs points de vues dans ce post. Ça fait bizarre d'ailleurs, de lire quelque chose qu'on aurait pu écrire.

Enfin bref, j'ai pas forcément de réponse à apporter, ni de piste à donner qui pourrait t'aider, mais voilà, j'avais tout de même envie de dire ça.
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Scholl »

Ca me fait enormément de bien de savoir ça. Je crois que quelque part ça fait partie des choses que j'attendais.
Et je devrais peut-être te le dire par mp, mais je regrette les fois où j'ai été agressive envers toi. Je me suis excusée une fois, mais la deuxième fois j'étais bloquée. J'ai pas réussi à le faire, parce que j'arrivais pas à en parler. Je pense qu'on a pas mal de choses en commun dans la façon de ressentir les choses, et oui, je trouve ça dommage que y'ait ça entre nous.
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Caramel2 »

Tu as peur de casser quoi, si tu abordes le sujet ?
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Scholl
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Scholl »

J'ai peur de blesser les personnes. J'ai peur de ne pas savoir m'y prendre et d'empirer les choses. J'ai peur d'être blessée. J'ai peur que ce ne soit pas le moment.
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Re: Existe-t-il encore quelque chose?

Message par Caramel2 »

Y a jamais de bon moment je crois.

Et aussi... Je pense que ca t'empoisonne pas mal, ce truc. et que donc ca te bousille plus de ne pas en parler que de prendre le risque d'en parler.
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