Et si ?

[Mélancolie]

Des doutes m'assaillent.

On m'a toujours dit que je ne ferais pas une bonne psychologue, infirmière (il fut un temps) alors que j'étais borderline, que j'étais atteinte de problèmes psy. Qu'allant mal moi-même j'allais forcément faussé mon travail, être trop empathique, trop proche des patients, ne pas être professionnelle, ne serait pas d'une aide éfficace.

J'ai peur. Et si j'y arrivais pas ?
Non, pire ! Et si j'y arrivais mais qu'au terme de ces études, ces diplomes, la DDASS ou je ne sais quoi m'interdit d'exercer pour la sécurité des patients ?
Et si je pouvais exercer mais que je râtais tout ? Qu'ils aient raison et que je ferais une mauvaise psychologue ?

Mon Dieu... mes études c'est ce qui me raccroche à la vie, la SEULE chose qui me fait tenir. Si on m'enlève ça, je n'ai plus rien, je ne suis plus rien.

J'ai peur.

Je veux pas tout râter. Je veux réussir. Je veux pouvoir faire ce métier. Mais je doute, je doute si fort. De mes capacités, de ma force... de moi.

C'est celui là que je veux, et pas un autre !

[Anyway]

Garde en tête que la majorité des actuels aides pour des patients à problèmes psy ont eu eux-mêmes des problèmes psy ; ou du moins y ont été confrontés.
Donc, non, je ne vois pas en quoi tu serais moins capable que n'importe qui.

T'es intelligente, sensible, et tu aimes ça.
Après, je ne juge que là-dessus. Je ne sais pas ce qui d'autre ferait de toi une possible bonne ou mauvais psy.
Mais pour ces arguments, non. Non.

[Meth en psychose]

Ajoutons à ça que tu l'as dit toi-même: dans ta promo de psycho, il y en a d'autres qui ont des problèmes psys.
Je ne sais pas si tu feras un bon psychologue. Je n'en sais rien. Mais je sais clairement que tu peux être une bonne psychologue.

Alors vas-y.


À côté de ça, je ne pense pas que ce soit bon de t'accrocher à tes études comme tu le fais, mais tu l'as dit toi-même, tu en as besoin à l'heure actuelle. Bah... Continue alors. C'est possible. On verra plus tard pour que tu trouves d'autres raisons de te sentir bien et de continuer à vivre. Pour l'instant, continue ton année, passe la, et montre toi à toi-même que tu en es capable.

[Soyuz nerushimy]

Le cliché est : « On ne va pas en psycho par hasard. »

[---]

Tt a fait d accord avec mes compatriotes
Et si tu reussissais
Et si tu arrivais a etre une bonne professionelle
Et si tu emmerdais ceux qui te decouragent
C est ton avenir et c est a toi de choisir
Ne te met pas en échec des maintenant
Rapelles toi ce qui te pousse a faire ce taff
Accroches toi a tes reves

Perso je doute au quotidien vis a vis de mon statut de soignante mais je. N ai jamais eut de mal a avoir et conserver un poste.c est que je ne dois pas etre incompatible ac cette profession

Il n y a pas de mauvaise association

Il n y a que des choix et de la perseverance

[Anachronie]

Je pense que tout a été dit quoi.

Un psy pour comprendre et aider il doit se mettre dans la peau du patient, si il a aucune idée de comment le patient peu vivre dans son mal-être .. Je vois pas comment le psy peut aider.

C'est même un plus, je dirais, dans ton cas. C'est ce qui fait ta force.

[Iriz]

Voulant aller dans une filière d'aide à la personne, on m'a très souvent soumise à la même problématique. La psychiatrie et moi sommes trop proches pour faire de moi une bonne psy... (Je ne veux pas devenir psychologue au sens courant du terme, mais la question se pose quand même).

Mais je les emmerde.
D'ailleurs, deux psychologues qui m'ont suivie m'ont dit que je ferais une excellente professionnelle.

Pourquoi lier forcément problèmes psy = empathie excessive ?

Comment te sens-tu face à tes cours ?
Est-ce que quand tes amis viennent te demander de l'aide, que ce soit irl ou ivl, tu parviens à rester un maximum objective ? A ne pas te laisser envahier par tes émotions ?

Le tpl n'est pas évident au quotidien - je ne le vis pas, mais je suis hypersensible, entre autres - mais est-ce que ça va diriger ta vie ?

Tu n'es pas réductible à tes problèmes psys, même dans le milieu psy. Et si tu parviens à devenir pote avec tes problèmes, tu seras invincible.

Regarde : j'ai des tendances sacrément schizophrènes, régulièrement des délires pouvant devenir mortels, plein de merdes dans ce genre. Et pourtant ? Je ferais une excellente professionnelle, m'a-t-on dit.

Je ne sais pas pour toi, je ne te connais pas et ça serait hasardeux de prédire quoi que ce soit.
Juste : ne perds pas espoir parce que tu as des soucis psy. Si tu dois perdre espoir, ça serait parce que tu ne sais pas passer outre ces problèmes - ce qui relève d'une autre question. C'est cela aussi qui peut affecter n'importe qui. Même quelqu'un qui n'a pas de problèmes psy... quelqu'un qui ne sait pas passer outre ses problèmes ne pourra jamais aider les autres.

Or je pense sincèrement pour avoir croisé ta vie à un moment que tu en es capable. Tu as une lucidité qui, certes douloureuse, peut aussi se révéler extrêmement utile.

As-tu déjà entendu parler de la résilience ?

[Anyway]

note: L'objectif n'est pas de devenir invincible, hein.

[Iriz]

Invincible dans le sens : pas s'effondrer dès qu'il y a un accroc quelque part.

[DizzyDance]

Sais-tu pourquoi les livres sur le développement personnel sont tellement vendus? Parce qu'ils ne sont pas efficaces. Les gens sont appâtés par des promesses que ces bouquins ne peuvent tenir en raison même de leur structure figée.

De même, un psy appliquant une grille de lecture, quelle qu'elle soit, ne pourra jamais faire un bon psy.

Au moins, toi, je sais que tu ES à l'écoute des gens. Et je ne croirai jamais, au grand jamais un psy s'accordant à dire qu'il n'a pas de problème. Cette recherche de la santé de soi à tout prix est un déni de réalité qui va influencer son écoute et donner un biais fâcheux à ses diagnostics.

Et, s'ils sont erronés, ces diagnostics, en psychiatrie plus encore que dans d'autres branches médicales, se révèleront pires que la pathologie qu'ils tentent de nommer car induisant des traitements à long termes médicamenteux et surtout thérapeutiques qui vont dégrader progressivement la santé du patient qui, par définition même du lien thérapeutique, peut se trouver en situation de dépendance par rapports aux médicaments et, pire encore, à un thérapeute qui s'obstine dans son erreur.

Tu seras vigilante pour les deux, j'en suis convaincu.

Surtout que tu fais des efforts pour balayer devant ta porte et qu'ils portent leurs fruits.