Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Échanges et réflexions concernant vos éventuelles expériences médicales (médecins, médicaments, psychothérapies)

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Caramel2
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Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Caramel2 »

Titre un peu étrange, mais voilà.

Ca fait plusieurs années que j'ai du Xanax en "Si besoin", à prendre en cas de crise d'angoisse.
J'en prenais relativement souvent par le passé, et là vraiment de moins en moins.
Sur les 6 derniers mois, pourtant relativement rock n'roll, j'en ai pris en tout et pour tout deux ou trois fois. Et sur les deux ou trois fois, je n'en vois qu'une où franchement je ne sais pas comment j'aurais géré sans (quand jme suis prise un avertissement officiel au taf, que la directrice était tellement fermée à la discussion que jusqu'au lendemain je ne savais pas si j'allais être virée, mais que je devais néanmoins finir ma journée de taf). Les autres fois, sincèrement, je pense que j'aurais tout aussi bien pu aller me rouler en boule une demi heure sous ma couette et ca l'aurait fait pareil.

Du coup, je me suis posée la question de "j'arrête d'en prendre" ? D'autant que là je n'en ai quasi plus (mon stock ayant été écoulé par Isa, vu que son psy avait mis en place du Xanax en plus du Seroquel, et que ca la faisait chier d'acheter une boite si le test ne devait pas durer, vu que c'était pour voir si ca renforcait ou non l'effet du Seroquel. Donc au lieu d'aller chercher son ordonnance de Xanax à elle, elle s'est servie sur le mien - avec mon accord bien entendu).
Du coup, c'est le moment de choisir entre "aller en récupérer une boite à la pharmacie", ou pas.

D'un coté, j'ai l'impression qu'en avoir me "pousse à la consommation". Genre, comme je le disais, y a des fois où j'aurais tout aussi bien pu gérer avec des moyens naturels, et sur l'idée, ca me fait chier d'avoir eu recours au Xanax à ce moment là. Ok, c'est pas ultra souvent. Mais même. Ca me fait chier pareil.

D'un autre coté, l'idée de ne plus en avoir, même s'il peut se passer des mois sans que j'en prenne, me fait carrément flipper. Et j'ai franchement l'impression d'être dépendante à l'idée qu'il est là, comme j'ai pu être rassurée par le fait de trainer mes outils d'AM partout même sans m'en servir, "just in case".

Et je me demande si vous avez vécu le même genre de situation, et comment vous avez fait le pas de dire "fuck, non, je n'aurai plus ce médic chez moi".
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Meth en psychose
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Meth en psychose »

Franchement, vu le peu dont tu t'en sers, je pense que tu peux, dans l'instant, ne pas t'en occuper.
Je veux dire... C'est assez proche de garder ses lames près de soi, comme tu le dis, ou même de se dire "si jamais, je peux me lamer" dans sa tête. Ce serait un autre médoc, ou pris dans de grosses proportions, ça serait discutable, mais du Xanax pris 2-3fois en 6mois, c'est... pas trop gênant je dirais. Ça disparaîtra quand tu n'en auras plus besoin, comme le fait de traîner tes lames avec toi.
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Scholl
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Scholl »

J'ai pas mal le même fonctionnement. J'ai toujours dans mon sac à main une plaquette de xanax et des trucs pour mon oesophage. Et je sors pas sans. Même si comme toi, j'essaie au maximum de ne pas me servir du xanax. Et je sais que les rares fois où j'ai pu oublié ça m'a beaucoup stressée, donc ton titre, je le trouve très approprié ^^
Je vais pas aller dans le même sens que Meth, je pense que tu devrais aller chercher ta boite de xanax. Je sais que parfois, j'aurais pu m'attirer pas mal de merdes sans le xanax sur moi. Un peu le même exemple que toi, l'année dernière quand je faisais le ménage je me suis fait démontée la gueule par la directrice d'une boite, et je crois que j'aurais jamais réussi à reprendre mon aspirateur derrière, si j'étais pas passée par la case xanax. De même ça m'arrive souvent quand je suis chez mes beau parents et qu'il faut pas que ça pète. Je pense que c'est un poil mais définitif de prendre un xanax que de se virer ou se mettre un coup de lame.
Surtout que je pense que t'es assez responsable et à l'aise avec pour réussir à t'en servir qu'en cas de gros pépin. Donc pour moi, ça sert à rien de se mettre dans une situation de risque alors que tu gères bien la situation telle qu'elle est actuellement. Parce que même sans en prendre, le fait de savoir que tu peux le faire, c'est déjà anxiolytique..
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Anyway
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Anyway »

Si tu as la possibilité d'aller en chercher actuellement, tu auras la possibilité de le faire en cas d'urgence où vraiment tu ne peux pas faire sans. Suffit de dire à la pharmacie que tu en avais encore une boîte au moment où tu as eu l'ordonnance, et que tu as jugé qu'il valait mieux que tu n'en aies pas trop sur toi... (qu'en penses-tu ? ça marcherait, non ?)
Et dans ce cas, plutôt que de te rassurer par le fait d'en avoir sur toi, te dire que tu peux en avoir quoiqu'il en soit si besoin jouerait le même rôle de filet. Ça te détacherait plus sans toutefois te lâcher complètement dans le vide.

Voilà pour une esquisse de "solution" qui ne pousserait pas à la consommation.
Ceci-dit, tu n'en aurais pas sur toi lorsque tu es au taf et que tu ne peux pas bouger de là, par exemple. Aller chercher une seule boîte à la pharmacie et n'avoir que quelques cp dans ton sac peut être assumé comme une décision très saine et responsable et non pas comme une addiction à leur présence. C'est en tout cas comme ça que je le vois pour mon cas. j'ai toujours des comprimés (très peu) dans mon sac mais je considère ça comme un comportement responsable par rapport aux problèmes que ça pourrait engendrer dans une situation éventuelle rare où je serais à la fois ingérable et dans l'obligation de tenir le coup.
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Meth en psychose
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Meth en psychose »

Je vais pas aller dans le même sens que Meth
Soit tu vas dans le même sens que moi, et il manque un "mal" après le "pas", soit j'ai pas été clair, car on est d'accord.
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Anyway
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Anyway »

J'avais aussi compris ton "ne pas t'en occuper" comme un "ne pas t'occuper d'aller chercher tes boîtes". J'imagine que c'est surtout là que se situait le malentendu.
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Scholl
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Scholl »

Oui en effet, j'avais compris le "pas t'en occuper" comme un "ne pas aller chercher les boites et laisser tomber cette habitude". Et j'avais compris la suite de ton post dans le même sens aussi. Désolée
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Meth en psychose
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Meth en psychose »

Ah oui, non, c'était "ne pas t'occuper de ce problème", bref, garder le xanax et poursuivre la route, comme garder ses lames jusqu'au jour où, de soi-même ou même sans faire exprès, on les laisse derrière.
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

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DizzyDance
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par DizzyDance »

Honnêtement, je préférerais plutôt les lames que le Xanax. Au moins, il y a moins de risques d'addictions et les effets secondaires à long terme ne sont pas, contrairement au Xanax, avérés.

L'origine des problèmes pour lesquels on prescrit le Xanax actuellement... est parfois purement sociale! Donc, la médication ne sera pas adéquate, aussi reconnue la molécule soit-elle. Par contre, une TCC sera nettement plus efficace.

On ne sait pas si le modèle biomédical concernant les troubles et maladies mentales est pertinent, et différentes très grandes institutions médicales (le National Institute of Medical Health américain ou encore la division de psychologie clinique de la Société Britannique de Psychologie) émettent des doutes très sérieux et argumentés sur l'approche auto-engendrée par le DSM V, proposant d'autres grilles de lecture et d'analyse des troubles mentaux.

Et, je peux me planter car je ne suis qu'un néophyte en la matière, mais vouloir soigner par des médicaments des affections dont on ne connaît que les symptômes et non les causes biomédicales est pour moi l'équivalent d'un charlatanisme remontant à la poudre de perlimpinpin ou autres "snake oil".

Jamais plus un médicament psychomachin ne traversera mon corps tant que les recherches ne sont pas suffisamment avancées. Et si on me dit "Prenez ceci, cela", je préfère regarder tous les autres termes de l'alternative. L'Abilify a été un désastre, le tranxilium, si j'en prends un, c'est ma journée qui passe à la poubelle, donc niet.
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Anyway
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Re: Dépendance psychologique à la présence du Xanax

Message par Anyway »

DizzyDance a écrit :Et, je peux me planter car je ne suis qu'un néophyte en la matière, mais vouloir soigner par des médicaments des affections dont on ne connaît que les symptômes et non les causes biomédicales est pour moi l'équivalent d'un charlatanisme remontant à la poudre de perlimpinpin ou autres "snake oil".
Il n'est pas question de soigner des affections, mais de traiter une crise. C'est là que se joue la différence, je crois.
Quand on dit que les tranquillisants ne soulagent que les symptômes et non les causes, il est sous-entendu que les causes d'une anxiété plus ou moins généralisée sont psychologiques. Or on ne "soigne" les affections psychologiques que par une psychothérapie, la parole, etc. (Si c'est une cause bio-médicale, c'est encore autre chose.)
Par contre, les crises dues à l'anxiété sont très invalidantes parfois, et agir sur les nerfs allant aux cerveau en ralentissant un peu le rythme peut s'avérer nécessaire.
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