Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Pour discuter des différentes dépendances que l'on peut avoir.

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Mélancolie
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Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par Mélancolie »

J'ai compris un truc ce soir. Enfin, je ne l'ai pas découvert, j'hypothésais dessus depuis un petit moment, y'avait toujours un doute. Ce soir, c'est clair, c'est sûr.

Alors qu'en même temps d'inaugurer la section addictions, je me suis créer un topic pour en parler.

Pas de titre en tête encore pour le moment. Pas de ligne directrice. Pas de thème précis. Je voudrais juste lâcher ici ce que je comprends au fur et à mesure de mon addiction à la drogue, au médoc ou à l'alcool. Ou les trois ensemble. Possible aussi que j'en élargisse à d'autres mais plus tard. Drogue et alcool surtout, pour le moment.

J'étais sur mon lit, l'ordi devant moi. Je savais pas quoi faire. Je n'avais pas rempli tous les objectifs de la journée que je m'étais fixée, et je ne me sentais pas de les terminer ce soir.
Je n'avais envie de rien, je n'avais aucun besoin à combler, je ne ressentais rien de particulier. J'étais vide. Le néant était revenu me laissant perdue.
Alors je me suis tournée vers ma table de nuit à la recherche de mes bout de shit. Horreur ! Il n'en restait que 2 petits morceaux. J'ai eu beau faire tous les calculs dans ma petite tête, pas moyen de faire + que 4 joints pour la soirée.
Il m'a fallu une heure pour trancher entre mon envie de ressentir quelquechose, n'importe quoi pourvu que ce putain de vide... Et entre ma non-motivation extrême de devoir s'habiller puis sortir dans le froid à la recherche d'un dealer.
Mais je l'ai fait. Parce qu'à la simple idée de passer une soirée comme celle qui s'annonçait, à se sentir vidée viscéralement....J'ai eu peur.


Je veux remplir mon vide parce qu'il me fait peur. Et ça fonctionne avec la drogue et l'alcool. A ces moments je me sens pleine, de vie, d'exaltation, de joie, d'angoisse, de colère... Mais je préfère mille fois les désagrément que peuvent avoir les joints et l'alcool, tant que mon vide ne soit pas... vide.
Ma vie entière tourne autour de la recherche de cette intensité. C'est pour combler ce vide.

Logique. Tout con. Tout bête. Mais moi, pas vu. POUF y'a de l'intensité par là bas. Je me pose pas la question du pourquoi, je fonce, BAM.

Si ce vide perdure je mourrais. Parce qu'alors mon coeur ne ressentirais plus rien. Mon corps ne serait plus le reflet de mon esprit puisque celui ci aura l'air aussi vide.
Je veux encore vivre, alors je fonce !

Au final, le pourquoi était bien légitime, mais je ne voulais pas le voir. Pour ne pas avoir à y répondre. Et enfin que voilà, j'ouvre les yeux :

Oui, y'a un problème.


Et j'en fait quoi moi maintenant ?
Un nouveau problème sous les bras, félicitation. Mais heu, faut assumer maintenant, donc à moi de démêler les noeuds.
Je veux pas, je ne peux pas, je ne peux plus.

Trop, trop de problèmes à régler en ce moment. Je ne suis plus, je ne peux travailler sur tout ça en même temps.

Alors... gardez ce truc de pondu ici, et j'y reviendrais plus tard.

Vacances.
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Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.
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Mélancolie
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par Mélancolie »

Tu parles de vacances toi... Nouvelle révélation ce soir ? Non, juste envie de poser une bonne fois pour toute ce que je pense depuis longtemps, et qui, sans aller jusqu'à contredire, ne va pas forcément dans le même sens que la version du dessus. En fait, je crois qu'elle pourrait toutes deux ne pas s'entrechoquer.

Pour moi c'était évident depuis un moment : si je fume, c'est pour m'évader, fuir cette réalité qui ne me convient pas. Si le concept de fuite est tout à fait recevable, il pourrait exister mille raisons de fuite dans ma vie. Pourquoi la réalité ? Je l'avoue, je ne sais pas. Il s'est imposé à moi tout seul. Mais si pour une fois je ne devais pas faire confiance à mon instinct pourri ? Et si je devais voir au delà que ce qui est définissable ?

Moi et ma manie de tout vouloir comprendre...
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DizzyDance
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par DizzyDance »

Je préfère largement quelqu'un qui cherche à comprendre que quelqu'un en fuite perpétuelle. Et tu sais, ton ancienne attitude est en partie un sous-produit de cette société axée sur l'avoir (et parfois le faire, à condition que ce soit utile à la société), mais pas sur l'être.

Savoir s'ennuyer, rien faire et réfléchir, c'est non seulement salutaire, mais ça emmerde les manipulateurs qui croient régenter nos désirs!

Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !... et le dealer dans le feu!
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
manu
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par manu »

Salut
Pourquoi avoir peur de ton vide intérieur?
Le silence de ton mental est la condition première à l'acceuil de la pleine conscience. C'est en tout cas ce que cherchent les bouddhistes et bien d'autres 'ésoterismes', le 'petit moi' aime pas cet état qu'il assimile à l'ennui et cherche vite un 'problème' à résoudre, vu qu'il désire s'identifier à ce que tu es.
Tu pourrais écouter Eckarth Tollé qui explique ca très bien pour un occidental.

Edition:
http://www.youtube.com/watch?v=mq53Msi- ... re=related < celui-ci me parait pas mal
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Mélancolie
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par Mélancolie »

manu a écrit :Salut
Pourquoi avoir peur de ton vide intérieur?
ça c'est la question à 1000 points. :P
Plus sérieusement, le vide et la peur de ce vide, sont au centre de ma problématique existentielle. Et malheureusement je n'ai pas de réponse à t'apporter. J'aimerais bien, mais sincèrement je ne vois pas. Peut-être en rapport avec l'abandon/la peur de l'abandon, mais là j'hypothèse sur aucune base donc... *bruit de langue qui claque sur le palais*
Le silence de ton mental est la condition première à l'acceuil de la pleine conscience. C'est en tout cas ce que cherchent les bouddhistes et bien d'autres 'ésoterismes', le 'petit moi' aime pas cet état qu'il assimile à l'ennui et cherche vite un 'problème' à résoudre, vu qu'il désire s'identifier à ce que tu es.
Tu pourrais écouter Eckarth Tollé qui explique ca très bien pour un occidental.

Edition:
http://www.youtube.com/watch?v=mq53Msi- ... re=related < celui-ci me parait pas mal
Merci pour ce lien. ;) Je vais y faire un tour mais je ne suis pas sûre d'y trouver quelque chose qui pourra m'interesser. Je tente tout de même. ^^
Pourrais-tu expliciter la phrase en gras ? Car je ne la comprends pas. :|
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DizzyDance
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par DizzyDance »

Je crois comprendre.

Mieux vaut un truc complètement inventé où tu as une prise directe dessus que quelque chose d'impalpable, de fuyant, qui demande énormément de concentration ne serait-ce que pour NOMMER la chose, puis trouver des parades ou des remèdes (pas des esquives, hein!!!).

Y en a, c'est les étrangers, y en a, c'est la crise, y en a, c'est les problèmes psys.

Pas que tu n'en aies pas. J'ai l'habitude de dire à mon psy, quand il me pose une question et que je lui répond assez rapidement, que ma réponse est trop rapide et trop construite pour qu'elle soit entièrement sincère, où qu'elle colle parfaitement à mon ressenti.

'Tain d'armure à la noix!
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
manu
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par manu »

'petit moi' aime pas cet état qu'il assimile à l'ennui et cherche vite un 'problème' à résoudre, vu qu'il désire s'identifier à ce que tu es.

petit moi c'est toutes les identités 'factices' que tu endosses de manière opportuniste (la femme, la fille, la mère, la caissière, la voisinne etc), c'est l'égo (mais ce terme est faussé) opposé à ta nature profonde, et les 2 ne peuvent pas cohabiter.
La conscience peut observer 'je' s'inventer des psychodrames (c'est sa nourriture en quelque sorte) afin de rester en place dominante.
S'il est mis à jour, il aimera pas ça, il inventera un autre stratagème... mais c'est trop tard si tu as laissé de la place à la 'présence' de la conscience qui ne vit que 'maintenant' et pas sur les fardeaux du passé ou les projections du futur.
Cette vacuité que tu fuis c'est le recipient qui signe l'arrêt de mort du 'petit moi', d'ou la peur/impression de mourir alors que c'est l'inverse.
La société occidentale (capitaliste marchande) a poussé les apparences à 'être' du moins de représenter jusqu'a l'hypertrophie de ce mécanisme, hors il maintenant évident que l'homme n'est pas ça et que sa perception de la 'réalité' qui découle de cette position ideologique n'est pas tenable puisque même 'ceux qui ont tout' sont en face du même problème.

'tain d'armure? =)
1 - une forteresse peut devenir un tombeau
2 - pourquoi pas une chrisalyde?
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DizzyDance
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par DizzyDance »

'Xact, poto! Le chevalier à l'armure rouillée: ça le protège, mais quand il veut en sortir, owned.
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Mélancolie
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par Mélancolie »

J'ai lu le mot "vodka" tout à l'heure, et depuis ça tourne en rond dans ma ptite tête. Ma teille est posée à 2 mètres de moi, il me suffit de me lever pour que je la choppe et me verse un verre. Je n'ai qu'à ouvrir le tiroir de la table de chevet pour y trouver mont et merveilles qui me feront partir ailleurs en accompagnant mon verre.

Mais je tiens...

Je m'autorise juste les joints. En quantité limité. Parce que je me dis que quitte à fumer à en avoir mal, autant que ce soit du shit (ce qui bizarrement me fait moins mal que la clope :shock: ). Mais bon.

Je tiens sinon.

Difficilement.
Mais oui, je me répète, parce qu'il faut que ça s'imprime dans mon petit cerveau : je tiens.

Une seule chose me tiens, en fait. Mes études. Et si je veux aller aux examens cela passe par ma santé. Et si je veux être un minimum en santé correcte... ben faut limiter la fumette et l'alcool, surtout mélangé aux médocs.

C'est ptet ridicule. J'en sais rien.
Mais ça me fait tenir.
Je crois qu'au final, là est le plus important.

Non ?
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Meth en psychose
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Re: Mon vide, mon intensité, et ma drogue au milieu !

Message par Meth en psychose »

Clairement si, mais fait aussi en sorte de ne pas tourner en rond dans la frustration. Je me doute que tu y fais déjà gaffe, mais vaut toujours mieux le rappeler.
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

Demain est un cercueil, hier un vomissement d'entrailles.
Aujourd'hui, c'est soi.
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