Surréalisme socialiste
Posté : ven. 6 mai 2011 13:13
Texte pour un cours.
A : Salut, B!
B (bas, la tête dans un livre) : Hum.
(Pause)
A : Ça va?
B : Hum hum.
A : Oui?
B : Hum hum.
(Pause)
A : Aurais-tu vu mon livre?
B : (lève la tête) Hum? (baisse la tête) Non.
A : Tu le lis.
B (lève la tête) : Hum?
A : Mon livre. Tu le lis. (Pause) Je t’ai demandé si tu l’avais vu. Tu le lis. Donc tu l’as vu.
B : Hum? Non, pas vu. (Baisse la tête)
A (insistant, amusé) : Non, vraiment, tu l’as entre les mains.
B : (lève la tête) Hum? (baisse la tête) Non.
A (s’approche, baisse le livre dans les mains de B) : Tu tiens mon livre entre les mains.
B (irrité) : Quoi encore?
A : Je t’ai prêté ce livre, le livre que tu tiens. Je te l’ai prêté pour un mois, je te l’ai prêté il y a deux mois, j’en ai besoin maintenant. Veux-tu me le rendre?
B : Oh. Bah… C’est pas ton livre. C’est le mien. Je sais pas ce qu’il lui est arrivé, à ton livre. Bye!
A : (amusé) Sérieusement? (exaspéré) Il est entre tes mains. Donc tu me le rends, maintenant.
B : J’te dis, c’est le mien.
A : Mon nom est sur la quatrième de couverture. Tu l’y a mis?
B : Oh. J’ai dû prendre le mauvais.
A : Bon.
B : Je te le rends… demain, disons. J’ai presque terminé.
A (simplement) : Non, j’en ai besoin maintenant.
B : Ça peut pas être si urgent, je l’ai depuis deux mois!
A : (soupir amusé, puis, sérieusement) Non, j’en ai besoin maintenant.
B : Ça peut sûrement attendre, au moins quelques —
A (le coupe) : « Aujourd’hui », je te rappelle, est une façon de dire que si je ne l’ai pas dans, disons… dix minutes, tu seras métamorphosé en être post-vivant.
B : Bon, d’accord… Je finis, et je te le donne. Reviens dans… quatre heures? Je viens tout juste de commencer.
A (insistant) : Non. Maintenant. Maintenant, c’est d’ici zéro seconde.
B : Je ne comprends pas le problème.
A : Le problème, c’est que tu essaies de… voler mon livre.
B (insulté) : Quoi! Jamais!
A : Disons… (pause, puis, très rapidement) Tu tentes de t’approprier un bien dont la propriété ne t’est pas accordée par des moyens extralégaux, ce contre l’avis et le gré déclaré de celui à qui la possession dudit bien est généralement reconnue, en l’occurrence ton interlocuteur, qui te demande d’accepter l’idée dominante sur le sujet des présentes discussions.
B : Oh… euh… (pause) Quoi?
A : Tu essaies (pause) de voler (pause) mon livre.
B : Mais non, je te le rends demain, je te l’ai déjà dit.
A : Non, tu me le rends, maintenant.
B : Hum?
A : Maintenant. Tout de suite. Sans attendre. À l’instant. Sans délai. Sur-le-champ. Avec un délai d’exécution nul.
B : Pourquoi?
A : Ce dialogue commence à être long. Il faut une conclusion, sinon le récit supposé dans lequel cette conversation est placée risque de stagner, et l’échange risque de briser le rythme général et la cadence de développement de l’œuvre — hypothétique, toujours, marquons-le. En conséquence… (arrache le livre) Merci!
A : Salut, B!
B (bas, la tête dans un livre) : Hum.
(Pause)
A : Ça va?
B : Hum hum.
A : Oui?
B : Hum hum.
(Pause)
A : Aurais-tu vu mon livre?
B : (lève la tête) Hum? (baisse la tête) Non.
A : Tu le lis.
B (lève la tête) : Hum?
A : Mon livre. Tu le lis. (Pause) Je t’ai demandé si tu l’avais vu. Tu le lis. Donc tu l’as vu.
B : Hum? Non, pas vu. (Baisse la tête)
A (insistant, amusé) : Non, vraiment, tu l’as entre les mains.
B : (lève la tête) Hum? (baisse la tête) Non.
A (s’approche, baisse le livre dans les mains de B) : Tu tiens mon livre entre les mains.
B (irrité) : Quoi encore?
A : Je t’ai prêté ce livre, le livre que tu tiens. Je te l’ai prêté pour un mois, je te l’ai prêté il y a deux mois, j’en ai besoin maintenant. Veux-tu me le rendre?
B : Oh. Bah… C’est pas ton livre. C’est le mien. Je sais pas ce qu’il lui est arrivé, à ton livre. Bye!
A : (amusé) Sérieusement? (exaspéré) Il est entre tes mains. Donc tu me le rends, maintenant.
B : J’te dis, c’est le mien.
A : Mon nom est sur la quatrième de couverture. Tu l’y a mis?
B : Oh. J’ai dû prendre le mauvais.
A : Bon.
B : Je te le rends… demain, disons. J’ai presque terminé.
A (simplement) : Non, j’en ai besoin maintenant.
B : Ça peut pas être si urgent, je l’ai depuis deux mois!
A : (soupir amusé, puis, sérieusement) Non, j’en ai besoin maintenant.
B : Ça peut sûrement attendre, au moins quelques —
A (le coupe) : « Aujourd’hui », je te rappelle, est une façon de dire que si je ne l’ai pas dans, disons… dix minutes, tu seras métamorphosé en être post-vivant.
B : Bon, d’accord… Je finis, et je te le donne. Reviens dans… quatre heures? Je viens tout juste de commencer.
A (insistant) : Non. Maintenant. Maintenant, c’est d’ici zéro seconde.
B : Je ne comprends pas le problème.
A : Le problème, c’est que tu essaies de… voler mon livre.
B (insulté) : Quoi! Jamais!
A : Disons… (pause, puis, très rapidement) Tu tentes de t’approprier un bien dont la propriété ne t’est pas accordée par des moyens extralégaux, ce contre l’avis et le gré déclaré de celui à qui la possession dudit bien est généralement reconnue, en l’occurrence ton interlocuteur, qui te demande d’accepter l’idée dominante sur le sujet des présentes discussions.
B : Oh… euh… (pause) Quoi?
A : Tu essaies (pause) de voler (pause) mon livre.
B : Mais non, je te le rends demain, je te l’ai déjà dit.
A : Non, tu me le rends, maintenant.
B : Hum?
A : Maintenant. Tout de suite. Sans attendre. À l’instant. Sans délai. Sur-le-champ. Avec un délai d’exécution nul.
B : Pourquoi?
A : Ce dialogue commence à être long. Il faut une conclusion, sinon le récit supposé dans lequel cette conversation est placée risque de stagner, et l’échange risque de briser le rythme général et la cadence de développement de l’œuvre — hypothétique, toujours, marquons-le. En conséquence… (arrache le livre) Merci!