Les clichés qui me hérissent sur le viol
Posté : mar. 16 oct. 2012 09:49
Bon. Histoire de ne pourrir le topic de personne, envie de faire une petite liste de clichés qui me gonflent quant au viol. Certains sont peut-être "dérangeants" pour une majorité, mais pas mal envie de lancer le débat là dessus, de voir ce que les gens en pensent.
Le viol, c'est grave. Très grave. Très très grave. Tragique. Affreux. Douleur suprême.
Je trouve que les lieux communs sur le viol dramatisent le viol.
Reconnaitre la souffrence, c'est bien.
Faire du viol "l'abomination suprêêêêêêêêêêêêêême" n'en parler qu'avec des mots choisis parce que c'est un sujet grave, tout ca, je trouve que c'est destructeur, pour plusieurs raisons.
Ca enfonce les victimes. Oui, être victime d'un viol c'est pas fun. Right. Tout comme c'est pas fun d'être victime d'un grave accident, tout comme c'est pas fun de perdre un proche, tout comme c'est pas fun de se faire casser la gueule.
Pourquoi une agression sexuelle serait forcément plus grave (et donc plus marquante) qu'une autre agression où notre intégrité physique est mise en péril ?
Tout le mélo qu'il y a autour du viol vient à mon sens largement du tabou qu'il y a autour de la sexualité. Et je suis pas mal certaine que le regard de la société sur "cet acte très très très grave" le fait aussi percevoir comme "très très très grave" par les victimes. Et donc augmente la souffrance.
Dire que la victime a une responsabilité, c'est vraiment très très méchant et ca donne raison au violeur
Combien de fois je me suis fait incendier parce que je secouais la face de nanas sur des forums qui arrivaient en expliquant qu'elles s'étaient fait violer plusieurs fois, en leur demandant ce qui dans LEUR attitude à elles avait rendu possibles cette répétition.
Eh les gens, y a une différence entre "responsabilité" et "culpabilité".
NON, rien ne légitime le fait de forcer qqun à avoir des rapports sexuels. Je suis entièrement d'accord là dessus, rangez vos boulets rouges.
Mais au même titre qu'un automobiliste est toujours supposé pouvoir éviter un piéton, mais qu'on encourage QUAND MEME les piétons à ne pas traverser la route comme des sauvages, je pars du principe qu'on est toujours supposé respecter le refus de l'autre, OUI, mais qu'on peut quand même encourager les gens à ne pas se mettre dans des situations à risque sans que ça ne soit "légitimer le viol".
Clairement oui, pour moi, une personne qui, par exemple, cumule les soirées totalement défoncé(e) (j'insiste sur le masculin possible, j'y reviendrai après) avec des inconnus se fout en situation à risque.
La personne qui se balade seule dans la rue en pleine nuit en mini-jupe-à-raz-la-touffe se fout en situation à risque.
La gamine qui va beaucoup plus loin que ce que sa maturité lui permet de gérer et d'assumer se fout en situation à risque.
La personne qui fait de l'auto-stop seule en pleine nuit se fout en situation à risque.
Et relever les facteurs de risques, c'est aussi permettre à la personne d'éventuellement ne pas se faire re-violer 6 mois après.
Le discours déresponsabilisant "Violeur grand méchant omnipotant vs victime impuissante et sans responsabilité", il est dangereux.
Violeur = homme. Victime = femme
Cliché de merde. Qui s'auto-entretient. Il y a probablement plus de victimes hommes qu'on le croit. Mais un homme qui se fait violer est aussi retenu par le fameux cliché de "violeur = homme, victime = femme" pour témoigner voire porter plainte. Parce que dans le regard des gens, un mec (pas un petit garçon, là on veut encore bien le croire) qui se fait abuser, c'est moins facile à croire qu'une nana.
Remettre en question le fait qu'une personne qui dit s'être fait violer se soit réellement fait violer, c'est très vilain moche pas beau
Ben ouais, mais première nouvelle, les mythos ça existe. A plus forte raisons sur ce sujet là, qui est tellement dramatisé (voir premier point de ce post) qu'il est garant de tout tout plein d'attention et de compassion.
Mythonner sur "on me prend la tête répétitivement pour rien au travail", c'est pas très vendeur. Mythonner sur un viol, c'est beaucoup plus efficace. Et donc le filon est nettement plus exploité.
Et deuxièmement, ce qui est PERCU comme un viol n'en est pas forcément un.
Des personnes qui ont une attitude peu claire, disent "non" tout en continuant d'allumer l'autre, ou disent "oui" en essayant de faire passer le "non" au travers de l'attitude physique, ou ne disent pas non et après reprochent à l'autre de ne pas avoir deviné le "non" implicite, y en a. Beaucoup.
Et désolé, mais c'est pas un viol.
Ca ne veut pas dire que le rapport sexuel qui en résulte ne peut pas être mal vécu. Mais la notion de "viol" implique qu'il y a un coupable, un "méchant" dans l'histoire. Et si c'est être méchant que de ne pas être télépathe, ou de ne pas savoir se démerder à la perfection quand le verbal dit noir et le non-verbal dit blanc, bah on peut mettre les 3/4 de la planète en prison sur le champ.
Dans ces cas là, dire "Ca n'est pas un viol, mais tu l'as mal vécu", ca n'est pas "minimiser la souffrence", c'est remettre la réalité à sa place et ne pas donner au vécu irrationnel d'une personne une valeur de vérité objective. Et c'est aussi lui donner le message que si elle ne veut pas que la situation se reproduise, miser sur la télépathie comme moyen de communication, c'est pas très payant.
Le viol, c'est grave. Très grave. Très très grave. Tragique. Affreux. Douleur suprême.
Je trouve que les lieux communs sur le viol dramatisent le viol.
Reconnaitre la souffrence, c'est bien.
Faire du viol "l'abomination suprêêêêêêêêêêêêêême" n'en parler qu'avec des mots choisis parce que c'est un sujet grave, tout ca, je trouve que c'est destructeur, pour plusieurs raisons.
Ca enfonce les victimes. Oui, être victime d'un viol c'est pas fun. Right. Tout comme c'est pas fun d'être victime d'un grave accident, tout comme c'est pas fun de perdre un proche, tout comme c'est pas fun de se faire casser la gueule.
Pourquoi une agression sexuelle serait forcément plus grave (et donc plus marquante) qu'une autre agression où notre intégrité physique est mise en péril ?
Tout le mélo qu'il y a autour du viol vient à mon sens largement du tabou qu'il y a autour de la sexualité. Et je suis pas mal certaine que le regard de la société sur "cet acte très très très grave" le fait aussi percevoir comme "très très très grave" par les victimes. Et donc augmente la souffrance.
Dire que la victime a une responsabilité, c'est vraiment très très méchant et ca donne raison au violeur
Combien de fois je me suis fait incendier parce que je secouais la face de nanas sur des forums qui arrivaient en expliquant qu'elles s'étaient fait violer plusieurs fois, en leur demandant ce qui dans LEUR attitude à elles avait rendu possibles cette répétition.
Eh les gens, y a une différence entre "responsabilité" et "culpabilité".
NON, rien ne légitime le fait de forcer qqun à avoir des rapports sexuels. Je suis entièrement d'accord là dessus, rangez vos boulets rouges.
Mais au même titre qu'un automobiliste est toujours supposé pouvoir éviter un piéton, mais qu'on encourage QUAND MEME les piétons à ne pas traverser la route comme des sauvages, je pars du principe qu'on est toujours supposé respecter le refus de l'autre, OUI, mais qu'on peut quand même encourager les gens à ne pas se mettre dans des situations à risque sans que ça ne soit "légitimer le viol".
Clairement oui, pour moi, une personne qui, par exemple, cumule les soirées totalement défoncé(e) (j'insiste sur le masculin possible, j'y reviendrai après) avec des inconnus se fout en situation à risque.
La personne qui se balade seule dans la rue en pleine nuit en mini-jupe-à-raz-la-touffe se fout en situation à risque.
La gamine qui va beaucoup plus loin que ce que sa maturité lui permet de gérer et d'assumer se fout en situation à risque.
La personne qui fait de l'auto-stop seule en pleine nuit se fout en situation à risque.
Et relever les facteurs de risques, c'est aussi permettre à la personne d'éventuellement ne pas se faire re-violer 6 mois après.
Le discours déresponsabilisant "Violeur grand méchant omnipotant vs victime impuissante et sans responsabilité", il est dangereux.
Violeur = homme. Victime = femme
Cliché de merde. Qui s'auto-entretient. Il y a probablement plus de victimes hommes qu'on le croit. Mais un homme qui se fait violer est aussi retenu par le fameux cliché de "violeur = homme, victime = femme" pour témoigner voire porter plainte. Parce que dans le regard des gens, un mec (pas un petit garçon, là on veut encore bien le croire) qui se fait abuser, c'est moins facile à croire qu'une nana.
Remettre en question le fait qu'une personne qui dit s'être fait violer se soit réellement fait violer, c'est très vilain moche pas beau
Ben ouais, mais première nouvelle, les mythos ça existe. A plus forte raisons sur ce sujet là, qui est tellement dramatisé (voir premier point de ce post) qu'il est garant de tout tout plein d'attention et de compassion.
Mythonner sur "on me prend la tête répétitivement pour rien au travail", c'est pas très vendeur. Mythonner sur un viol, c'est beaucoup plus efficace. Et donc le filon est nettement plus exploité.
Et deuxièmement, ce qui est PERCU comme un viol n'en est pas forcément un.
Des personnes qui ont une attitude peu claire, disent "non" tout en continuant d'allumer l'autre, ou disent "oui" en essayant de faire passer le "non" au travers de l'attitude physique, ou ne disent pas non et après reprochent à l'autre de ne pas avoir deviné le "non" implicite, y en a. Beaucoup.
Et désolé, mais c'est pas un viol.
Ca ne veut pas dire que le rapport sexuel qui en résulte ne peut pas être mal vécu. Mais la notion de "viol" implique qu'il y a un coupable, un "méchant" dans l'histoire. Et si c'est être méchant que de ne pas être télépathe, ou de ne pas savoir se démerder à la perfection quand le verbal dit noir et le non-verbal dit blanc, bah on peut mettre les 3/4 de la planète en prison sur le champ.
Dans ces cas là, dire "Ca n'est pas un viol, mais tu l'as mal vécu", ca n'est pas "minimiser la souffrence", c'est remettre la réalité à sa place et ne pas donner au vécu irrationnel d'une personne une valeur de vérité objective. Et c'est aussi lui donner le message que si elle ne veut pas que la situation se reproduise, miser sur la télépathie comme moyen de communication, c'est pas très payant.