Put your lights on.
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- Layla
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- Enregistré le : jeu. 22 mai 2014 20:37
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Put your lights on.
Tout d'un coup, c'est comme si tout revenait. Des fois, ça ne dure qu'une seconde, qu'une minute. Parfois, c'est une heure, deux, le temps d'une soirée, d'une nuit, de quelques jours. Je vais bien, mais soudain, il revient. Et tout d'un coup, c'est comme si tout revenait.
Je vais bien.
Je vais bien, vraiment.
La plupart du temps.
Mais des fois, je vais sans aller vraiment. Ce soir est un de ces soirs, un de ces soirs où c'est comme si tout revenait. Lui, il revient, en tout cas. Mon démon intérieur. Le vide. C'est comme une entité qui parfois se réveille. Je la sens sortir de son antre, se frayer un chemin, m'envahir petit à petit, parcelle après parcelle.
Ce vide, c'est à la fois le mien, et toujours un étranger. Il arrive, et mes pensées ralentissent, un brouillard intérieur se lève, et c'est comme si j'étais tétanisée, paralysée. Je vois, j'entends, je sens, mais de loin, comme à travers des filtres. Mon esprit se vide complètement, pas dans un sens positif comme avec la méditation ou le sport. Plutôt comme une carte mémoire qu'on efface. Alors qu'une minute ou une heure avant j'étais productive, réactive, passionnée, je ne suis maintenant plus intéressée par rien, chaque chose qu'on me dit entre par une oreille et ressort immédiatement par l'autre. Je ne retiens plus rien, je ne ressens plus rien, je ne fais que ce que mon mode automatique veut bien assurer à ma place.
C'est comme si je sortais de moi-même, comme si j'étais reléguée au second plan.
Anesthésiée.
Spectatrice impuissante.
Et alors, elle se réveille à son tour. La part de moi-même qui refuse ce vide, qui se révolte, qui hurle son besoin de ressentir à nouveau. Si elle ne ressent plus, autant mourir. A quoi bon vivre en mode automatique ?
Elle se réveille, et alors rien ne va plus. Car pour combler le vide, elle ne connait que la destruction. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, les sensations positives ne suffisent pas. Ça ne fonctionne simplement pas. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, il faut de la douleur, de l'intense, du flamboyant.
L'AM n'est pas suffisante, même si parfois elle fait office de cache-misère. L'AM est contrôlée. L'AM n'est jamais assez douloureuse. Il faut avoir mal jusqu'à l'indicible. Ressentir la souffrance dans chaque parcelle du corps et de l'esprit. Une douleur psychique tellement grande qu'on la ressentirait physiquement, ou alors une douleur physique tellement vive qu'elle en deviendrait aussi psychique.
Viennent alors les idées-obessions qui me suivent ensuite jusqu'à ce que j'en réalise une, ou que je parvienne à compenser avec du bricolage. Tant que je ne l'ai pas fais, le vide reste sous-jacent, il va et vient, toujours présent d'une façon ou d'une autre, tapi dans l'ombre. Le répit ne viendra qu'une fois que j'aurais réussi à le chasser, au moins pour quelques semaines, ou quelques mois.
Alors, je désire la douleur. Ou à défaut, l'intense, l'extrême. Un bon gros trip sous drogue/médocs, me faire humilier et baiser salement par un ou des inconnu(s), me faire casser la gueule, que quelqu'un qui me haïrais assez pour avoir la volonté de me détruire me rue de coups, être quittée par mon copain, je ne sais pas, quelque chose quoi. Toutes ces situations (et d'autres encore moins avouables), je les désire ardemment. C'est malsain, mais je les désire, elles m'obsèdent.
C'est mon schéma. Pour chasser le vide, il faut de l'extrême, des sensations intenses. Et je les obtiens par la douleur, l'errance et la destruction.
Mais à quoi bon, si pour parvenir à vivre je dois me détruire ?
Alors elle hurle, sans fin, elle m'insulte, cette partie de moi qui ne supporte pas de vivre si ce n'est pas dans l'éclat, dans le ressenti, cette partie de moi pour qui une vie qui n'est pas intense ne vaut pas la peine d'être vécue.
Et le vide est là, sous la surface, surgissant parfois pour une seconde, parfois pour une journée.
La lutte intérieure à commencé. Et d'un coup, c'est comme si tout revenait.
Mais je ne veux plus. Je ne veux plus appeler mes amis en larmes pour qu'ils viennent me récupérer après m'être faite sauter dans les toilettes d'un bar pourri ou dans l'appart d'un inconnu. Je ne veux plus repasser par les trithérapies préventives, les test de grossesses ou les dépistages en tout genre. Je ne veux plus me retrouver à sucer pour de un peu de drogue. Je ne veux plus me retrouver à provoquer un mec dans la rue dans l'espoir de me faire démonter la gueule à la ruelle suivante. Je ne veux plus être tellement défoncée que j'en perds mes souvenirs et tout ce qu'il me reste de dignité. Je ne veux plus perdre des amis parce qu'ils en auront eu marre de mes abus. Je ne veux plus finir en HP. Je ne veux plus me retrouver à errer dans la rue la nuit pendant des heures. Je ne veux plus être obsédée par l'idée de sauter dès que je suis sur un pont ou un quai.
Je ne veux plus, je ne veux plus, je ne veux plus.
Je veux continuer à prendre soin de moi. Je veux continuer à aller bien. Je veux suivre et réaliser mes projets. Je veux continuer à aller bien. Et je vous jure, je fais tout ce que je peux. Mais je sais pas comment faire pour la faire taire, et je sais pas comment accepter mon vide, ou le renvoyer dans sa caverne sans utiliser les mêmes méthodes qu'avant.
Je ne sais pas, mais je sais qu'il ne faut pas que ça dure, car je ne suis pas faite pour supporter les dissociations.
Et actuellement, je me sens vraiment écartelée entre mes différentes facettes. Je suis toutes et aucunes à la fois. Dedans et dehors. Je me sens flottante, irréelle.
Mais je ne veux pas, tellement pas.
Est-ce que mon démon ne me laissera donc jamais en paix ?
Je vais bien.
Je vais bien, vraiment.
La plupart du temps.
Mais des fois, je vais sans aller vraiment. Ce soir est un de ces soirs, un de ces soirs où c'est comme si tout revenait. Lui, il revient, en tout cas. Mon démon intérieur. Le vide. C'est comme une entité qui parfois se réveille. Je la sens sortir de son antre, se frayer un chemin, m'envahir petit à petit, parcelle après parcelle.
Ce vide, c'est à la fois le mien, et toujours un étranger. Il arrive, et mes pensées ralentissent, un brouillard intérieur se lève, et c'est comme si j'étais tétanisée, paralysée. Je vois, j'entends, je sens, mais de loin, comme à travers des filtres. Mon esprit se vide complètement, pas dans un sens positif comme avec la méditation ou le sport. Plutôt comme une carte mémoire qu'on efface. Alors qu'une minute ou une heure avant j'étais productive, réactive, passionnée, je ne suis maintenant plus intéressée par rien, chaque chose qu'on me dit entre par une oreille et ressort immédiatement par l'autre. Je ne retiens plus rien, je ne ressens plus rien, je ne fais que ce que mon mode automatique veut bien assurer à ma place.
C'est comme si je sortais de moi-même, comme si j'étais reléguée au second plan.
Anesthésiée.
Spectatrice impuissante.
Et alors, elle se réveille à son tour. La part de moi-même qui refuse ce vide, qui se révolte, qui hurle son besoin de ressentir à nouveau. Si elle ne ressent plus, autant mourir. A quoi bon vivre en mode automatique ?
Elle se réveille, et alors rien ne va plus. Car pour combler le vide, elle ne connait que la destruction. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, les sensations positives ne suffisent pas. Ça ne fonctionne simplement pas. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, il faut de la douleur, de l'intense, du flamboyant.
L'AM n'est pas suffisante, même si parfois elle fait office de cache-misère. L'AM est contrôlée. L'AM n'est jamais assez douloureuse. Il faut avoir mal jusqu'à l'indicible. Ressentir la souffrance dans chaque parcelle du corps et de l'esprit. Une douleur psychique tellement grande qu'on la ressentirait physiquement, ou alors une douleur physique tellement vive qu'elle en deviendrait aussi psychique.
Viennent alors les idées-obessions qui me suivent ensuite jusqu'à ce que j'en réalise une, ou que je parvienne à compenser avec du bricolage. Tant que je ne l'ai pas fais, le vide reste sous-jacent, il va et vient, toujours présent d'une façon ou d'une autre, tapi dans l'ombre. Le répit ne viendra qu'une fois que j'aurais réussi à le chasser, au moins pour quelques semaines, ou quelques mois.
Alors, je désire la douleur. Ou à défaut, l'intense, l'extrême. Un bon gros trip sous drogue/médocs, me faire humilier et baiser salement par un ou des inconnu(s), me faire casser la gueule, que quelqu'un qui me haïrais assez pour avoir la volonté de me détruire me rue de coups, être quittée par mon copain, je ne sais pas, quelque chose quoi. Toutes ces situations (et d'autres encore moins avouables), je les désire ardemment. C'est malsain, mais je les désire, elles m'obsèdent.
C'est mon schéma. Pour chasser le vide, il faut de l'extrême, des sensations intenses. Et je les obtiens par la douleur, l'errance et la destruction.
Mais à quoi bon, si pour parvenir à vivre je dois me détruire ?
Alors elle hurle, sans fin, elle m'insulte, cette partie de moi qui ne supporte pas de vivre si ce n'est pas dans l'éclat, dans le ressenti, cette partie de moi pour qui une vie qui n'est pas intense ne vaut pas la peine d'être vécue.
Et le vide est là, sous la surface, surgissant parfois pour une seconde, parfois pour une journée.
La lutte intérieure à commencé. Et d'un coup, c'est comme si tout revenait.
Mais je ne veux plus. Je ne veux plus appeler mes amis en larmes pour qu'ils viennent me récupérer après m'être faite sauter dans les toilettes d'un bar pourri ou dans l'appart d'un inconnu. Je ne veux plus repasser par les trithérapies préventives, les test de grossesses ou les dépistages en tout genre. Je ne veux plus me retrouver à sucer pour de un peu de drogue. Je ne veux plus me retrouver à provoquer un mec dans la rue dans l'espoir de me faire démonter la gueule à la ruelle suivante. Je ne veux plus être tellement défoncée que j'en perds mes souvenirs et tout ce qu'il me reste de dignité. Je ne veux plus perdre des amis parce qu'ils en auront eu marre de mes abus. Je ne veux plus finir en HP. Je ne veux plus me retrouver à errer dans la rue la nuit pendant des heures. Je ne veux plus être obsédée par l'idée de sauter dès que je suis sur un pont ou un quai.
Je ne veux plus, je ne veux plus, je ne veux plus.
Je veux continuer à prendre soin de moi. Je veux continuer à aller bien. Je veux suivre et réaliser mes projets. Je veux continuer à aller bien. Et je vous jure, je fais tout ce que je peux. Mais je sais pas comment faire pour la faire taire, et je sais pas comment accepter mon vide, ou le renvoyer dans sa caverne sans utiliser les mêmes méthodes qu'avant.
Je ne sais pas, mais je sais qu'il ne faut pas que ça dure, car je ne suis pas faite pour supporter les dissociations.
Et actuellement, je me sens vraiment écartelée entre mes différentes facettes. Je suis toutes et aucunes à la fois. Dedans et dehors. Je me sens flottante, irréelle.
Mais je ne veux pas, tellement pas.
Est-ce que mon démon ne me laissera donc jamais en paix ?
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”
royal-fuck-deluxe.tumblr.com
Une œuvre d'art n'est jamais immorale. L’obscénité commence où l'art finit.
royal-fuck-deluxe.tumblr.com
Une œuvre d'art n'est jamais immorale. L’obscénité commence où l'art finit.
- Mélancolie
- fondatrice du forum
- Messages : 7463
- Enregistré le : mer. 6 avr. 2011 16:14
- Localisation : Roazhon
Re: Put your lights on.
ça me remue les tripes. ça me prends au bide et au coeur.
Ce que t'as écris, ce que t'as lâché dans ce post.
C'est dingue comme je me sens bizarrement connectée à toi en cet instant.
Je sais, j'ai rien d'intéressant ou de réconfortant à dire.
C'est juste que tous ces mots alignés forment un sens terriblement cruel pour moi. Mais un sens, un putain de sens.
J'ai quand même envie de dire (et j'espère que tu me pardonneras pour ce manque de tact) : merci. Merci d'avoir livré autant d'intensité ce soir. Je me sens moins seule, je me sens mieux, comme si c'est moi qui avait expulsé ce qui m'habitait depuis des années.
Merci. Pardon. Courage.
Ce que t'as écris, ce que t'as lâché dans ce post.
C'est dingue comme je me sens bizarrement connectée à toi en cet instant.
Je sais, j'ai rien d'intéressant ou de réconfortant à dire.
C'est juste que tous ces mots alignés forment un sens terriblement cruel pour moi. Mais un sens, un putain de sens.
J'ai quand même envie de dire (et j'espère que tu me pardonneras pour ce manque de tact) : merci. Merci d'avoir livré autant d'intensité ce soir. Je me sens moins seule, je me sens mieux, comme si c'est moi qui avait expulsé ce qui m'habitait depuis des années.
Merci. Pardon. Courage.
- Lola Valérie
- Messages : 166
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2013 18:13
Re: Put your lights on.
Je voulais te répondre, parce que, comme Mélancolie, ton texte m'a remuée, touchée...
Je n'aurais pas de solutions concrètes à proposer, ça me paraîtrait dérisoire face à cette douleur que tu ressens. Le vide, j'ai du mal à le gérer aussi mais ce qu'on sent dans ton texte c'est aussi un refus en bloc, une envie de vivre malgré tout, malgré le vide, malgré l'envie d'atteindre la douleur pour combler le manque, pour atteindre cette intensité noire qui fascine. Je comprends, du moins, je crois comprendre ce que tu éprouves, la paralysie qui entraîne à s'éprouver d'une autre manière, plus destructrice, pour se sentir moins flottant, moins irréel pour reprendre tes mots.
Mais tu luttes et c'est ce qui ressort et malgré la souffrance, ça demeure positif, parce que la lutte finalement, c'est aussi une forme d'intensité, c'est aussi une manière de clamer que tu es vivante, que toutes tes tripes se révoltent à l'idée de céder au vide qui te ronge. Ce qui ressors de ton message, c'est aussi beaucoup de ténacité et de courage, du moins, c'est ce que j'ai pensé en lisant ton message la première fois.
Je n'apporte rien de vraiment utile, j'ai peur d'être maladroite et de faire des impairs, J'espère que rien dans mon message ne t'aura dérangée, je l'espère vraiment mais je voulais répondre. J'aurai pu juste dire "des pensées de soutien", parce que c'est ce que j'ai envie de signifier. Et que j'espère de tout coeur que le vide te laissera un peu tranquille aujourd'hui.
Je n'aurais pas de solutions concrètes à proposer, ça me paraîtrait dérisoire face à cette douleur que tu ressens. Le vide, j'ai du mal à le gérer aussi mais ce qu'on sent dans ton texte c'est aussi un refus en bloc, une envie de vivre malgré tout, malgré le vide, malgré l'envie d'atteindre la douleur pour combler le manque, pour atteindre cette intensité noire qui fascine. Je comprends, du moins, je crois comprendre ce que tu éprouves, la paralysie qui entraîne à s'éprouver d'une autre manière, plus destructrice, pour se sentir moins flottant, moins irréel pour reprendre tes mots.
Mais tu luttes et c'est ce qui ressort et malgré la souffrance, ça demeure positif, parce que la lutte finalement, c'est aussi une forme d'intensité, c'est aussi une manière de clamer que tu es vivante, que toutes tes tripes se révoltent à l'idée de céder au vide qui te ronge. Ce qui ressors de ton message, c'est aussi beaucoup de ténacité et de courage, du moins, c'est ce que j'ai pensé en lisant ton message la première fois.
Je n'apporte rien de vraiment utile, j'ai peur d'être maladroite et de faire des impairs, J'espère que rien dans mon message ne t'aura dérangée, je l'espère vraiment mais je voulais répondre. J'aurai pu juste dire "des pensées de soutien", parce que c'est ce que j'ai envie de signifier. Et que j'espère de tout coeur que le vide te laissera un peu tranquille aujourd'hui.
Anywhere out of the World
- Amande
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- Enregistré le : mar. 4 oct. 2011 19:48
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Re: Put your lights on.
Je me reconnais totalement dans ce que tu livres. Ce besoin d'intensité pour se sentir revivre. Ce besoin de se faire casser la gueule, d'avoir mal, de se mettre dans un état pitoyable pour enfin ressentir quelque chose d'autre que ce putain de vide...
Combien de fois ai-je espéré trouver quelqu'un qui accepterai de me filer une bonne trampe.
J'ai pas de remède miracle. Parfois je me tape la tête contre un mur jusqu'à en avoir trop mal. Ou bien je sors des glaçons que je me mets dans le visage...
Mais ça résout rien. J'essaye alors de m'occuper... série, film, bricolage, écriture. Ou bien prendre ma bagnole et aller m'isoler dans la forêt et hurler, frapper les arbres...
Combien de fois ai-je espéré trouver quelqu'un qui accepterai de me filer une bonne trampe.
J'ai pas de remède miracle. Parfois je me tape la tête contre un mur jusqu'à en avoir trop mal. Ou bien je sors des glaçons que je me mets dans le visage...
Mais ça résout rien. J'essaye alors de m'occuper... série, film, bricolage, écriture. Ou bien prendre ma bagnole et aller m'isoler dans la forêt et hurler, frapper les arbres...
J'étais une actrice muette, un corps. J'appartenais aux rêves, à ceux que l'on ne peut briser.
- Layla
- Messages : 333
- Enregistré le : jeu. 22 mai 2014 20:37
- Sexe : Femme
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Re: Put your lights on.
Je sais pas quoi répondre, mais j'ai lu et merci pour les réponses.
C'est plus ou moins passé finalement. Je sais pas.
C'est le brouillard dans ma tête, mais c'est bien comme ça, j'ai pas très envie de penser.
C'est plus ou moins passé finalement. Je sais pas.
C'est le brouillard dans ma tête, mais c'est bien comme ça, j'ai pas très envie de penser.
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”
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- Lola Valérie
- Messages : 166
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2013 18:13
Re: Put your lights on.
Je me réjouis que ce soit plus ou moins passé et que tu te sentes un peu mieux, le brouillard a du bon parfois...
Anywhere out of the World
- Layla
- Messages : 333
- Enregistré le : jeu. 22 mai 2014 20:37
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Re: Put your lights on.
Je ne vais pas bien. Je ne suis pas au fond du gouffre mais je ne vais pas bien.
Ma formation est devenue le centre de ma vie. Je passe 50h par semaine à l'institut, 1h30 par jour dans les transports en commun, et quand je rentre c'est pour bosser, bosser encore, ou me prendre la tête avec divers membres de ma famille. Et c'est tout. C'est à peu près tout ce qu'il en est de ma vie depuis septembre.
Fini les soirées, les sorties entre potes, les voyages, le secourisme, les projets, les trucs et les bidules. J'ai tout simplement plus de vie.
A ça, tout le monde me répond que je m'y attendais. Oui, un peu. C'est vrai. Mais pas autant. Pas tout le temps.
J'ai beau savoir que ça ne va pas durer éternellement, que même si ça me parait encore lointain je suis sur la bonne voie, c'est dur à encaisser et ma vie me déprime. Même me faire à manger est parfois trop de temps perdu sur mes cours.
Trop de pression. Trop de choses à gérer, d'incertitudes. Et c'est même pas juste moi, quasiment toute ma promo est sur les rotules. 20% de réussite aux première sessions d'examens. Ça en dit long sur l'efficacité de cette putain de réforme qui cherche à façonner des quasiment-médecins en 3 ans, plutôt que des infirmiers.
J'ai l'impression de plus avoir de liens avec personne. Presque personne, disons. J'ai l'impression de plus vraiment compter, d'être passée en mode fantôme pour quasiment toutes les personnes que je connais. Et c'est pas faux, je reproche rien à personne. Simplement ça me rend triste.
Je suis fatiguée. Moralement, surtout. Ça fait 5 mois et j'en peux plus. J'ai peur que cette putain de formation à laquelle je tiens tant explose tout le reste, mon couple, mes amis, mes passions. Et c'est frustrant que personne ne comprenne. Je crois que ce n'est pas vraiment possible de comprendre cette formation avant d'être dedans. On s'y attend, mais à quel point ça nous bouffe, on imaginait pas.
Le mari d'une de mes potes de promo a demandé le divorce et j'ai pleins de copines qui se font larguer les unes après les autres. On est obligée de se tenir éveillées en cours, et on constitue des groupes de travail le soir pour pas se sentir trop seuls, à se faire engueuler de partout chez nous sous prétexte qu'on est jamais dispo pour rien / qu'on nous voie plus / qu'on ne parle que de nos cours / j'en passe et des meilleures.
Et après 5 mois à me faire pourrir de partout, que ce soit par ma mère, mes frères, mes amis pas contents que je n'ai plus de temps pour eux, la simple idée que ça ne paye pas et que je n'ai pas mes exams à la première session me donne envie de me pendre. Simplement parce que ça veut dire que pas d'apprentissage l'année prochaine (et donc pas d'argent...). Simplement parce que ça veut dire deux fois plus de boulot au second semestre. Simplement parce que ça veut dire que après la colère, je vais devoir me confronter à la déception d'autrui.
J'en ai marre. C'est dur. Sérieusement. Je pensais pas qu'une formation pouvait être moralement aussi difficile. Il parait que la première année est la pire. J'espère. Sincèrement.
Ma formation est devenue le centre de ma vie. Je passe 50h par semaine à l'institut, 1h30 par jour dans les transports en commun, et quand je rentre c'est pour bosser, bosser encore, ou me prendre la tête avec divers membres de ma famille. Et c'est tout. C'est à peu près tout ce qu'il en est de ma vie depuis septembre.
Fini les soirées, les sorties entre potes, les voyages, le secourisme, les projets, les trucs et les bidules. J'ai tout simplement plus de vie.
A ça, tout le monde me répond que je m'y attendais. Oui, un peu. C'est vrai. Mais pas autant. Pas tout le temps.
J'ai beau savoir que ça ne va pas durer éternellement, que même si ça me parait encore lointain je suis sur la bonne voie, c'est dur à encaisser et ma vie me déprime. Même me faire à manger est parfois trop de temps perdu sur mes cours.
Trop de pression. Trop de choses à gérer, d'incertitudes. Et c'est même pas juste moi, quasiment toute ma promo est sur les rotules. 20% de réussite aux première sessions d'examens. Ça en dit long sur l'efficacité de cette putain de réforme qui cherche à façonner des quasiment-médecins en 3 ans, plutôt que des infirmiers.
J'ai l'impression de plus avoir de liens avec personne. Presque personne, disons. J'ai l'impression de plus vraiment compter, d'être passée en mode fantôme pour quasiment toutes les personnes que je connais. Et c'est pas faux, je reproche rien à personne. Simplement ça me rend triste.
Je suis fatiguée. Moralement, surtout. Ça fait 5 mois et j'en peux plus. J'ai peur que cette putain de formation à laquelle je tiens tant explose tout le reste, mon couple, mes amis, mes passions. Et c'est frustrant que personne ne comprenne. Je crois que ce n'est pas vraiment possible de comprendre cette formation avant d'être dedans. On s'y attend, mais à quel point ça nous bouffe, on imaginait pas.
Le mari d'une de mes potes de promo a demandé le divorce et j'ai pleins de copines qui se font larguer les unes après les autres. On est obligée de se tenir éveillées en cours, et on constitue des groupes de travail le soir pour pas se sentir trop seuls, à se faire engueuler de partout chez nous sous prétexte qu'on est jamais dispo pour rien / qu'on nous voie plus / qu'on ne parle que de nos cours / j'en passe et des meilleures.
Et après 5 mois à me faire pourrir de partout, que ce soit par ma mère, mes frères, mes amis pas contents que je n'ai plus de temps pour eux, la simple idée que ça ne paye pas et que je n'ai pas mes exams à la première session me donne envie de me pendre. Simplement parce que ça veut dire que pas d'apprentissage l'année prochaine (et donc pas d'argent...). Simplement parce que ça veut dire deux fois plus de boulot au second semestre. Simplement parce que ça veut dire que après la colère, je vais devoir me confronter à la déception d'autrui.
J'en ai marre. C'est dur. Sérieusement. Je pensais pas qu'une formation pouvait être moralement aussi difficile. Il parait que la première année est la pire. J'espère. Sincèrement.
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”
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Une œuvre d'art n'est jamais immorale. L’obscénité commence où l'art finit.
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Re: Put your lights on.
Humpf.
Bon courage, j'ai pas grand chose de fulgurant à te dire...
Le niveau des études a augmenté depuis quand ?
Sinon... Je ne t'oublie pas. Vraiment pas.
J'avoue que je t'ai pas des masses fait signe ces temps... Basiquement parce que ces derniers mois, j'ai fait la blinde d'heures supp Et bah... que la situation ici est pas toujours toute simple quoi
Prends soin de toi. Toi aussi tu me manques.
Bon courage, j'ai pas grand chose de fulgurant à te dire...
Le niveau des études a augmenté depuis quand ?
Sinon... Je ne t'oublie pas. Vraiment pas.
J'avoue que je t'ai pas des masses fait signe ces temps... Basiquement parce que ces derniers mois, j'ai fait la blinde d'heures supp Et bah... que la situation ici est pas toujours toute simple quoi
Prends soin de toi. Toi aussi tu me manques.
God is busy, help yourself !
- Mélancolie
- fondatrice du forum
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- Enregistré le : mer. 6 avr. 2011 16:14
- Localisation : Roazhon
Re: Put your lights on.
Je voulais juste te dire que pour ma part je ne me sens pas vexée si tu ne réponds pas à un de mes rares messages. Je sais que ta formation te prends tout ton temps, c'est pour ça que je ne cherche pas à te joindre souvent. Et ce n'est absolument pas moi qui t'en voudrais de ne pas entretenir de liens réguliers et étroits, surtout dans cette période de ta vie.
Et effectivement, j'ai entendu dire que la première année d'IFSI est la plus difficile dans le sens où tout est nouveau, à un rythme soutenu, et que c'est la que se forge la véritable conviction que ces études conviennent à celui qui les as choisi. Bien sûr c'est ce que j'ai pu entendre et lire ici et là, n'étant pas moi-même ESI. Mais personnellement, ça me parait tout à fait cohérent.
Bref, comme Caramel, je t'encourage. Je suis sûre que ce métier est fait pour toi et que si tu arrives au bout de cette année, tu ne pourras qu'être ultra fière de toi. Bref, tiens le coup la miss.
Et effectivement, j'ai entendu dire que la première année d'IFSI est la plus difficile dans le sens où tout est nouveau, à un rythme soutenu, et que c'est la que se forge la véritable conviction que ces études conviennent à celui qui les as choisi. Bien sûr c'est ce que j'ai pu entendre et lire ici et là, n'étant pas moi-même ESI. Mais personnellement, ça me parait tout à fait cohérent.
Bref, comme Caramel, je t'encourage. Je suis sûre que ce métier est fait pour toi et que si tu arrives au bout de cette année, tu ne pourras qu'être ultra fière de toi. Bref, tiens le coup la miss.
- Amande
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Re: Put your lights on.
Ah les études... on est content quand on les commence et encore plus quand on les finit !
Courage, c'est temporaire et ouais ça fait chier mais accroche toi !
Courage, c'est temporaire et ouais ça fait chier mais accroche toi !
J'étais une actrice muette, un corps. J'appartenais aux rêves, à ceux que l'on ne peut briser.