Read between the lines.

Pour parler de tristesse, d'envies suicidaires, d'anxiété, etc.

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Meth en psychose
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Re: Read between the lines.

Message par Meth en psychose »

j'ai pas envie de dire que t'es assez compétente pour pas tuer quelqu'un parce qu'une infirmière m'a dit un jour à Nancy que c'était une question de chance, pas de compétence. Qu'il suffisait d'être trop pressé pour que la meilleure fasse l'erreur. Et... ouais, je suis désolé c'est pas très cool comme réflexion mais vla, parce que niveau compétence je doute pas que tu seras excellente. T'es dans le top de ta promo dans un milieu assez hardcore, t'es extrêmement intelligente, bref, si ça se jouait qu'à ça, je te dirais clairement que no soucis.
Ceci dit, tu parles des urgences, et je me rappelle que ce qui t'intéressais particulièrement, c'était les urgences ou les interventions sur le terrain, celles où les contacts ne sont pas de longues durées, parce que, dès le début, tu disais que ça te convenait pas, que t'étais bien pour réagir dans l'urgence, que tu savais débloquer une situation, mais que pour un truc qui dure ça passait pas.
Or, là, de tout ce que tu as fait, je crois que t'as pas souvent été dans la situation qui t'intéresse. Je crois savoir que tu devras attendre quelques années avant de pouvoir tenter d'aller vers ce qui t'intéresse vraiment, et c'est sans doute le point où je vois une lueur d'espoir. Peut-être que justement, ce stage à venir va te donner envie de t'accrocher.

En revanche, est-ce que ta formation ne peut pas mener à d'autres choses ? Ce que je veux dire c'est que peut-être, effectivement, que ce métier-là te bouffera trop, mais peut-être que tu peux quand même finir ton année, en imaginant une autre suite. Parce que mine de rien, la difficulté à savoir si tu peux tenir jusqu'à la fin de cette année, elle peut aussi être due à l'idée de ce qui peut se passer après, et donc à cette sensation que ça va pas le faire. Peut-être que si tu trouves des autres idées de ce qui peut être fait avec ta formation, ça peut te donner plus d'énergie pour la finir.
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

Demain est un cercueil, hier un vomissement d'entrailles.
Aujourd'hui, c'est soi.
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DizzyDance
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Re: Read between the lines.

Message par DizzyDance »

As far as I am concerned, le blog de Jaddo n'est pas que le dépistage du cancer, les faux positifs, tralala, mais une vraie réflexion de ce qu'est être infirmière en France aujourd'hui.
Pas de bol, le premier article sur son blog est le dépistage du cancer. Mais si tu lis tout son blog, tu vois que beaucoup de ses interrogations rejoignent les tiennes.
Tant pis.
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

La merde continue...

Une de mes amies est au fond du gouffre car petit frère de 11 ans qui a chopé la maladie de Lyme et harcèlement scolaire depuis le 1er septembre.

Ambiance plus que pourrie dans ma famille, entre mes frères qui respectent rien ni personne et se foutent de tout en dehors de leurs désirs immédiat (y compris quand celui-ci consiste à jouer de la guitare plein pot au milieu de la nuit for example) et mes parents qui pètent un câble parce que la banque tente de les arnaquer de 12 000 euros sur la vente de la maison.

Les cours et le mémoire à commencer en plus de tout ça, déjà bien relou depuis plusieurs semaines.

Ma voiture qui tombe en ruines, dernier épisode en date : "tiens, ça fait quoi un levier de vitesse qui pète pendant que je roule, si je testais ? Ah, ben ça fait cher... Ah, et en plus fuite d'huile, résistance de la ventilation cassée et essuie-glaces à changer ? Mais bien sûr, aucuns problèmes, laissez moi juste le temps de vendre un de mes reins svp".

Et T. qui trouve pas d'appart à cause des putains de conditions de location actuelle et de la précarité +++ qui règne dans tous les corps de métier. Il commence à bosser dans 9 jours. Aucunes pistes de logement en vue.

Sinon à part ça, vous avez une idée de comment on fait pour se dédoubler et envoyer son double ivre notre vie à notre place ?
Parce que dans ces conditions (et je vous la fais courte), je préfère autant hiberner, hein...

NB : Merci pour les réponses. Désolée Dizzy, en y regardant de plus près le blog est effectivement intéressant (même si écrit par une généraliste et non une infirmière et que je ne suis pas tout le temps d'accord). C'est juste que j'attendais pas ce type de réponses et j'étais déjà très remontée.
NB 2 : Merci Meth, j'y réfléchirais plus tard, là j'ai pas envie. Mais tu n'as pas tort et ça vaudra le coup que j'y revienne.
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”

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Re: Read between the lines.

Message par Amande »

je sais pas trop quoi te répondre à part que jai lu et je toffre un calin si besoin
J'étais une actrice muette, un corps. J'appartenais aux rêves, à ceux que l'on ne peut briser.
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Implo
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Re: Read between the lines.

Message par Implo »

juste j'ai lu
parce que j'ai rien de constructif
à dire et
que j'ai pas envie d'une réponse
bateau
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Caramel2
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Re: Read between the lines.

Message par Caramel2 »

J'ai juste envie de te répondre - ouais en retard - que ce que tu dis fais écho sérieusement, quant à ton taf.

Je fais pas le même taf, mais au final, les interrogations sur "Est-ce que je vais être capable de continuer à bosser dans un système qui se casse la gueule", j'ai sensiblement les mêmes...

Non pas que je n'aime plus mon boulot, je l'aime tjs passionnément. Juste que non, je ne crois pas que je fasse du bon boulot. Parce qu'on est dans un système qui ne nous donne pas les moyen de faire du bon taf.

Et je comprends ton exaspération face à la réponse de Dizzy, complètement, parce que c'est bien joli de rappeler à quel point les "bonnes infirmières" apportent aux gens, m'enfin si elles y laissent leur nerfs et leur peau, hein... on n'apporte rien à qui que ce soit une fois qu'on est en burn-out ou qu'on s'est butté, ça c'est une certitude.

Donc oui, je comprends tes doutes.

Si j'avais des réponses toutes faites, crois bien que non seulement je te les transmettrais, mais aussi je les appliquerais, maiiiiis... Nope.

Juste bon courage.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Bon, pour reprendre mon post de départ sur le boulot (je profite de ton intervention Caramel pour relancer, donc au final tu n'es pas en retard).

En effet, Meth, peut être que le stage aux urgences va me remotiver. Mais le problème c'est pas que je manque de motivation à faire ce boulot, mais à faire ce boulot dans ce système. Et le système, je le connais, et il change pas en fonction des endroits. Enfin, un peu, mais pas significativement, sauf très rares occasions.
Et puis bon, au final ce qui m'a motivée à vraiment entreprendre cette formation dans le but de bosser dans les urgences, c'est le secourisme. Parce que c'est le même monde, parce que j'étais douée pour ça, et que j'aimais ça, je voulais en savoir toujours plus et savoir faire toujours plus de choses.
Mais le système est complètement différent.

Du point de vue secourisme, c'est nous qui créons le système entre guillemets. Je cumule deux postes de directrice adjointe, on est une équipe d'encadrement et de direction très soudée dans ma délégation, et malgré la tonne de galères qu'on a du essuyer ces deux dernières années, bah on a réussi à dépasser tout ça, et sans jamais détériorer les conditions d'actions de nos bénévoles.
On tape pas dans le matériel, ni dans les temps de débriefing, ni dans les actions d'intervenants extérieurs qui coûtent cher, on tape pas dans les durées de postes, dans le nombre de secouristes, on tape dans rien en fait.
Plutôt que d'imposer des conditions plus difficiles à nos bénévoles, on ne cesse d'essayer de les améliorer en achetant du matériel le plus adapté à leurs capacités et envies, en améliorant la formation continue, en les bichonnant, en leur organisant des événements pour qu'ils se retrouvent en dehors, etc. Et pour ne pas se retrouver en déficit, on augmente le prix de certaines formations et de certains postes. Parce que jusque là, les organisateurs payaient par exemple 200€ un poste qui sur le référentiel national en valait 700. Et depuis qu'on augmente (sans atteindre le référentiel national), on perd des postes à cause de grands organisateurs mécontents de ne pas nous avoir pour une poignée de pain. Mais tant pis. On préfère en faire moins mais mieux que plus mais en perdant nos bénévoles.
Pourquoi on y arrive comme ça alors que la société y est pas foutue ? Je sais pas, peut être parce que c'est à plus petite échelle, peut être parce qu'il n'y a pas de bénéfices financiers pour les personnes, peut être...

Au final peu importe les raisons. Ce que je vois juste, c'est que je fonctionne avec passion dans un système, et mal dans l'autre.

Alors oui, je peux toujours me réorienter après, faire l'école des cadres, passer des DU de spécialisation, devenir formatrice, ou infirmière scolaire pour avoir la paix. J'ai toujours des alternatives. Mais j'ai jamais réussi à me visualiser dans un boulot qui me passionnait pas. J'ai besoin de motivation pour m'intéresser et avancer. Les boulots alimentaires, au bout de deux semaines j'en ai marre, au bout d'un mois je commence à être en retard ou à essayer d'en faire le moins possible, et au bout de deux mois je pète un câble. Pas un super plan de carrière...

Bref.
Ça se débloquera peut être une fois que j'aurais mon diplôme.
Peut être que je trouverai un endroit où je peux fonctionner un temps. On verra bien.

Je voulais juste poser ici mes doutes, parce que si je les extériorise pas, je suis persuadée que j'aurais bien plus de mal à continuer mon année. Mais je sais bien qu'il y a pas grand chose à faire. J'ai choisi une voie, je suis pas heureuse, ça me conviendra peut être ou peut être pas au final, deal with it, c'est pour tout le monde pareil.
Et puis ça fait bien longtemps que je suis relativement persuadée que le bonheur m'est si ce n'est inaccessible, au moins très dur d'accès. Ça ne veut pas dire que je ne vais pas bien absolument tout le temps, mais le fait est que je suis comme ça. Je peux pas tout avoir, je peux pas avoir l'idéal, donc ça ne me va pas et ça me plombe.

Enfin...
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Implo
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Re: Read between the lines.

Message par Implo »

tu me fais penser à mon psy et mon infirmier psy
t'es une passionnée et ça se sent
tu sais que j'adore quand tu parle de ton boulot
je me souviens du temps passé sur le canapé à discuter
ça remonte mais je m'en souviens

et je comprends parfaitement que tu ai du mal à faire un boulot que tu n'aime pas
ou qui ne te fait pas vibrer
parfois y a pas le choix
essaie juste de te dire que tu retrouvera ta passion
dans un endroit ou un autre

quand tu parle du bonheur
évidemment qu'on ne peut tout avoir
hélas
c'est con mais j'ai la même vision que toi la dessus

faut juste faire la liste de ce qui fait ton bonheur
et t'assurer que t'en as toujours un peu sous la pédale

je suis pas sure d'être claire
m'enfin
je voulais te répondre
te dire que j'avais lu
et que ça me parle
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Mélancolie
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Re: Read between the lines.

Message par Mélancolie »

Implo a écrit :faut juste faire la liste de ce qui fait ton bonheur
et t'assurer que t'en as toujours un peu sous la pédale

je suis pas sure d'être claire
Oh si, tu l'es ! Moi je t'ai comprise en tout cas. :ok:
Et j'adhère ! :calin:
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Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Merci pour vos réponses.

Implo, ça me touche que tu dises ça. Bizarrement, j'ai l'impression que personne n'aime vraiment m'entendre parler de mon boulot, hormis les personnes qui bossent dans le milieu. C'est sûr que c'est pas forcément ragoutant, pas forcément drôle ou cocasse, pas forcément glamour, et c'est sûr que la maladie et la mort ça enchante pas grand monde. Mais il s'y passe quand même autre chose, dans les hôpitaux, des moments cools, touchants, des échanges, des trucs qui marquent, au delà du contexte un peu sordide, ou carrément déprimant. Et c'est étrange mais quelqu'un qui me dit que ça l'intéresse d'en entendre parler, ça me fait autant plaisir qu'un patient qui sourit ou qu'une collègue qui m'offre une pause café ou clope après un soin difficile.

Quelque part, je crois que je l'entends comme une façon de me montrer que non, tout le monde est pas pourri, et que je fais pas tout ça complètement dans le vide.

Pour ce qui est du bonheur, c'est un vaste sujet. Comme je disais, c'est pas comme si j'allais mal tout le temps, et puis c'est vrai que j'ai tendance à noircir encore un peu plus le tableau quand c'est le cas.
Globalement, je m'en sors. Et je suis pas toute seule.
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