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Pour parler de tristesse, d'envies suicidaires, d'anxiété, etc.

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Layla
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Message par Layla »

C'est étrange comme tout ne tient qu'à un fil, quand on y accorde un peu d'attention. Il suffit d'un petit événement, d'une toute petite chose et tout s'écroule. Parfois ce n'est pas petit, parfois ce sont des événements de vie majeurs qui chamboulent tout. Mais la plupart du temps, tout est dans les détails. Un ton de voix, un petit oubli, une phrase, un regard, une décision, une minute, quelques secondes. Ça peut être n'importe quoi, au final, et tout change.
C'est étrange comme tout ne tient qu'à un fil. Comme si l'on était des putains d'équilibriste et qu'un simple petit coup de vent pouvait nous faire tomber.
C'est fascinant à quel point on peut se perdre dans la complexité humaine quand on s'y penche. Plus je réfléchis à mes problèmes en les mettant en corrélation avec le passé, plus je me rends compte que ma vie n'est qu'une grande suite de détails et d'événements sordides. J'ai pris énormément de mauvaises décisions, qui m'ont encore plus abîmée, mais j'ai toujours joué les cartes que j'avais en main, et elles n'étaient ni nombreuses, ni vraiment positives.
Est-ce le hasard, la malchance, le destin ?
Ne sommes-nous au final que la somme de nos blessures et de nos traumatismes ?
J'ai 22 ans, mais j'ai l'impression d'avoir déjà vécu tant de choses. Trop de choses, plutôt. Faut dire que je m'y suis mise jeune. Mais maintenant je me demande. Est-ce qu'un jour ça changera ? Ou bien est-ce que je suis condamnée à être dans cet état toute ma vie ?
Le vide me ronge de l'intérieur. Il n'est jamais réellement parti, et je crois qu'il sera toujours là. Il me guette dans chaque recoin, à chaque moment de ma vie. Il me souffle de faire quelque chose, n'importe quoi.
Et alors, elle se réveille à son tour. La part de moi-même qui refuse ce vide, qui se révolte, qui hurle son besoin de ressentir à nouveau. Si elle ne ressent plus, autant mourir. A quoi bon vivre en mode automatique ?
Elle se réveille, et alors rien ne va plus. Car pour combler le vide, elle ne connait que la destruction. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, les sensations positives ne suffisent pas. Ça ne fonctionne simplement pas. Pour renvoyer le vide dans sa caverne, il faut de la douleur, quelque chose d'intense. L'AM n'est pas suffisante, même si parfois elle fait office de cache-misère. L'AM est contrôlée. L'AM n'est jamais assez douloureuse. Il faut avoir mal jusqu'à l'indicible. Ressentir la souffrance dans chaque parcelle du corps et de l'esprit. Une douleur psychique tellement grande qu'on la ressentirait physiquement, ou alors une douleur physique tellement vive qu'elle en deviendrait aussi psychique.
Le vide m'impose de faire quelque chose, n'importe quoi. Il m'envoie tous ces flashbacks, tous ces souvenirs de défonce, d'alcool, de sexe comme moyen de destruction, toute cette violence, dans la rue, au lit, partout, ces soirées aux urgences, tous ces coups que je me suis pris, tout ce que je me suis infligée à moi-même, tout le sang, les larmes, les accidents, il me renvoie à moi-même et à toutes les conneries que j'ai pu faire. Il me dit de recommencer, car seul ça peut combler le vide.
Et c'est marrant, quand on y pense, mais j'ai de plus en plus de mal à résister, alors que depuis 2 ans, j'essaye vraiment de faire les choses bien, sans abus. Mais pourquoi résister, alors que je ne suis pas plus heureuse que quand je faisais n'importe quoi et que je prenais joie à me détruire consciencieusement par tous les moyens que je pouvais trouver ? Je ne suis pas plus heureuse, non. Plus adaptée, peut être, mais je n'arrive plus à compenser le vide, alors est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
J'ai compris maintenant. Les démons ne me laisseront jamais en paix, car mon démon c'est moi-même. C'est mon incapacité à vivre.Je m'épanouis dans le sexe, la violence, le sang et la souffrance. Je ne suis juste pas normale, et je ne le serai jamais. Je crois que je devrais arrêter d'essayer de me convaincre du contraire. Je suis trop fucked up pour que les choses changent un jour.
Mes deuils resteront inachevés, mes blessures se rouvriront toujours, mes cicatrices ne disparaîtront jamais. Mes habitudes reviendront toujours.
A quoi bon faire semblant ? Le masque du bonheur peut -il réellement finir par me rendre heureuse ? Les choses peuvent-elles vraiment changer ? Les gens ?
Non.
Tout est affaire de décors.
Changer de lit, changer de corps.
A quoi bon puisque c'est encore,
Moi qui moi-même me trahit ?
Moi qui me traine et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Cœur léger, cœur changeant, cœur lourd,
Où le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours ?
Que faut-il faire de mes nuits ?
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
Comme il dit, tiens.
Faites moi souffrir, putain. Je veux avoir mal, mais j'arrive pas à me faire assez mal toute seule. Le vide s'en va pas, et plus les semaines passent, plus les mois passent et plus ça devient horrible. J'en peux plus bordel. Je suis épuisée, je veux ressentir, je veux mourir, je veux arrêter tout ça.
A quoi bon continuer, puisque j'y arriverai jamais ?
10 ans. 10 putain d'années que je me bats. Et pourquoi ? Pour rien. J'ai peut être évolué dans ma vie, mais intérieurement j'en suis toujours au même point, à ressasser les mêmes putains de problèmes et de traumatismes.
Je suis fatiguée. Je suis vide. Je n'arrive plus à lutter. Je n'y vois plus d'intérêt.
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”

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DizzyDance
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Re: Read between the lines.

Message par DizzyDance »

Jouer au casino et tout miser sur le zéro. Et le zéro sort...

Je pense qu'il est trop tôt pour que tu fasses un bilan, même si la tentation est forte. Car ton réaiguillage vers un autre mode de vie est encore trop récent, il y a encore trop de réflexes, d'automatismes datant d'avant, et ces réponses ne sont plus adaptées maintenant.

Oui, il est autant difficile d'être stable que de vivre dans l'instabilité. Et l'instabilité est connue, alors que la stabilité, non.

Comme cette personne libérée de prison qui a reconstruit l'agencement de sa geôle à l'identique.

Mais c'est clairement trop tôt. J'avais ton âge il y a 24 ans. Et ce que j'étais alors était complètement différent. Mine de rien, je suis plus heureux maintenant qu'à 22 ans.

On ne peut pas toujours comparer, et je ne peux pas toujours ramener les problèmes à mon expérience. Mais il y a peut-être les germes d'une réflexion, toutefois.

Remarques, objections ou insultes ici ou en MP. à ta guise.

Tiens bon.

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Meth en psychose
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Message par Meth en psychose »

Plusieurs pensées:

1/ oh ce sentiment de vide. Mon dieu I feel you tellement... Pas dans la même méthode, mais le sentiment...

2/ c'est moi ou ces moments de crises se trouvent juste après des moments de stress (exams notamment) ?

3/ Pourquoi 10années ?

4/ Juste envie de te dire, même si tu le sais, qu'actuellement tu as la majorité des inconvénients de ton taff, et quasi aucun des avantages, dont notamment l'obligation de vivre encore avec ta famille. Et... honnêtement, j'ai vu un changement radical chez moi, non pas quand je suis parti de chez mes parents, mais quand j'en suis RE-parti pour travailler; ça pèse encore plus quand on revient après être parti...
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

Demain est un cercueil, hier un vomissement d'entrailles.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

c'est moi ou ces moments de crises se trouvent juste après des moments de stress (exams notamment) ?
Non, c'est juste que 90% du temps je le garde pour moi, ou alors j'en parle avec T. des fois. Rarement. En fait j'arrive plus à parler. J'ai perdu l'habitude. C'est censé aller mieux, et j'en ai marre de faire chier les gens avec les mêmes choses. Et puis je crois que j'ai perdu espoir que ça change un jour. Alors à quoi bon en parler tous les 2 jours ? Mais tu as aussi raison, dans le sens où le stress exacerbe tout ça, et du coup j'en parle plus facilement à ces moments là.
Pourquoi 10années ?
Parce que mes problèmes ont commencé il y a 10 ans. Enfin, probablement avant dans les faits et les causes, mais il y a 10 ans, j'ai développé TCA et troubles du sommeil, et j'ai commencé à être complètement isolée en dehors de mes parents et de mes frères. Et à partir de là, tout s'est cassé la gueule.
Juste envie de te dire, même si tu le sais, qu'actuellement tu as la majorité des inconvénients de ton taff, et quasi aucun des avantages, dont notamment l'obligation de vivre encore avec ta famille. Et... honnêtement, j'ai vu un changement radical chez moi, non pas quand je suis parti de chez mes parents, mais quand j'en suis RE-parti pour travailler; ça pèse encore plus quand on revient après être parti...
Oui, je le sais. Mais sans vouloir être méchante, ça m'avance pas à grand chose de me projeter dans un an et demi, deux ans. Je sais même pas si je serais vivante jusque là, si j'aurais pas abandonné mes études, si j'aurais pas complètement replongé, etc.
Alors oui, je sais que j'ai les inconvénients sans les avantages, ou en tout cas que la balance est plutôt dans ce sens là. Mais je peux absolument rien y faire, alors bon...
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

J'en ai juste tellement marre de ma putain de vie. Pourquoi les choses peuvent pas juste être faciles ? Pourquoi est-ce que je suis obligée de galérer pour tout, de subir plus que de vivre pour à peu près 3/4 des éléments de mon quotidien ?
C'est tellement frustrant de voir ces gamines soutenues par leurs parents qui leur payent tout, des frais de scolarité à l'appart, la bouffe et les voyages au ski ET qui touchent 800€ d'aides ou de bourses par mois qu'elle mettent de côté comme argent de poche quand moi je galère avec rien, je suis obligée de bosser pendant les vacances, de m'endetter, de subir la merde quotidienne de ma famille parce que j'ai pas l'argent de vivre autre part, de devoir payer ma formation intégralement, mon permis, l'essence, la moitié de la bouffe, etc.
C'est tellement frustrant qu'on réponde à mes demandes d'aides financières que celles-ci sont impossible car mes parents touchent trop d'argent. PUTAIN MAIS C'EST MOI QUI AI BESOIN D'AIDE, PAS MA PUTAIN DE FAMILLE !! Et ces connasses qui touchent les aides pour se payer des vacances au soleil plutôt de leur appart, on en fait quoi ? Elles sont pauvres, elles ? Elles le méritent plus que moi ? C'est quoi cette justice, cette équité de merde ? Les riches méritent d'avoir plus d'argent gratuitement et les pauvres méritent de bosser pour que dalle ?
Et puis l'école, mais laissez moi rire ! 1200€ l'année sur trois ans et ils sont même pas foutus de nous fournir une restauration sur place, ou de réellement compenser nos frais kilométriques quand ils nous envoient en Dordogne pour 10 semaines de stage.
Et puis merde, c'est quoi cette politique du "vos stages sont prioritaires à vos activités salariées, si votre stage est très éloigné ou qu'on vous fait bosser sur vos jours de boulot, tant pis pour vous, fallait y penser avant de débuter la formation". Donc en gros, seuls les riches ont droit de faire des études ?
Bande de connards. Le monde me dégoûte.
Ca me dégoute de n'avoir aucun autre choix que de vivre chez ma mère, si ce n'est être à la rue. Ca me dégoute d'avoir 500€ pour finir l'année. Ca me dégoûte qu'elle ponctionne 2000€ par mois à mon père et que j'en vois pas la couleur. Ah si, pardon, 60€ par mois. Mais tu comprends, les 2000€, ça passe dans la bouffe, les fringues, les téléphones, et puis les factures et puis je vous loge quand même. Ouais, mais merde, moi je paye mes fringues, je paye mes abonnements, je paye mes frais de scolarité, je paye mon essence, je paye ma bouffe le midi, en dehors des pâtes le soir et de l'eau-électricité, tu payes que dalle pour moi. Donc merde, va pas me dire que tu te sers de la partie de l'argent que mon père verse pour moi pour réellement m'aider !
Et c'est quoi, mon putain de recours ? J'ai demandé à mon père si c'était pas possible de me verser ma partie de la pension directement, quitte à ce que je déménage, c'était censé être mis en place mais rien ne bouge. Je suis censée faire quoi, foutre ma famille en procès ?
C'est trop demander que de pas être obligée de bosser pendant mes rares vacances ou de faire de prêts étudiants ?

Et puis j'en ai juste marre de ma putain de formation de merde. Infirmière, une vocation, un métier de rêve, un beau métier, et j'en passe. Tu parles. Dans la réalité, c'est pas vraiment ça. En tant que stagiaire, tu as droit à encore moins de dignité qu'un paillasson, et si tu oses te plaindre ton bilan de stage est dégueulasse, et t'es parti pour le refaire. T'as juste à fermer ta gueule, à endurer les situations de maltraitance sans rien dire parce que si tu les signales la structure risque de ne plus accepter de stagiaire et du coup c'est averto et conseil disciplinaire à l'école, tu as juste à t'asseoir sur tes valeurs et ta passion pour le métier car de toute manière ça compte pas, et puis quoi que tu fasses, de toute façon, pour 90% des patients, ce ne sera jamais assez bien et t'es juste une tire-au-flanc qui passe son temps à boire du café. Alors que dans la réalité, tu fais des journées de 7h sans toucher terre, et puis après tu fais des heures sup que personne ne comptera dans ton planning et que tu n'auras pas le droit de rattraper en heures de congé, tu passes ton temps à te faire rabaisser par les tutrices, les internes, les médecins, voir même les aide-soignants, tiens. Combien de fois j'ai entendu qu'il "fallait que j'apprenne à rester à ma place de stagiaire, que je n'étais pas encore professionnelle et que du coup j'étais inférieure", combien de fois je me suis faite humiliée par le médecin parce que je posais une question "stupide, parce que mais voyons tout le monde sait ça, c'est EVIDENT". Et puis quand c'est fini, il y en a encore, parce que après avoir fait en moyenne 1h de trajet le matin, passé 8h sur place au lieu de 7, et mis 1h pour rentrer, ta journée d'étudiant est pas fini, il y a les travaux de stage. Les démarches de soins, les analyses de pratiques, les présentation de ci ou de ça, les planifications de soins, les recherches sur les médicaments et les pathologies. C'est super long à faire, tout ça, mais malgré que tu sois censé le faire durant tes heures de stage, tu ne peux pas, parce qu'il y a toujours une sonnette à laquelle tu DOIS répondre parce que tu es le ou la STAGIAIRE, ou d'autres trucs du même acabit. S'asseoir, même pour bosser ? Un concept inconnu. Tu es stagiaire, tu n'as aucun droit. Pas même celui d'aller pisser ou de prendre une pause durant ta journée parfois.
Oui mais bon, vous êtes payés quand même. Ouiiii, on est indemnisés, bien sûr. 23€ par semaine en 1ère année, 30€ en 2ème année.
Et n'allez pas croire qu'on est mieux lotis dans nos périodes de cours. C'est pas comme la fac, c'est 40h par semaine, toutes les semaines, et si tu bosses pas AU MINIMUM 20h de plus chez toi les soirs et les week end, tu es à peu près sûr de pouvoir t'asseoir sur ton semestre. Oui mais bon, il y a les vacances. Oui, bien sûr, 2 semaine avant les deux sessions des partiels et les vacances d'été, réduites à 6 semaines au lieu de 8 ou plus dans la plupart des autres formations. Et puis n'oublie pas, tu n'as pas d'argent, donc pendant les vacances, à part réviser et/ou bosser en tant qu'aide-soignante vu que t'as droit à aucune aides, tu fais pas grand chose. Si t'arrives à grapiller 2 semaines par an de repos, et encore pas d'affilée, estimes toi heureux ! Après tout, c'est une vocation, le repos t'en as pas vraiment besoin si t'es passionnée.
Et puis bon, oui, on sait que normalement, dans un monde logique, ce sont des études qui devraient se faire en 4 ans. Mais non, en France, on a décidé qu'on pouvait compresser. Parce que ne pas foutre nos étudiants en détresse, on s'est dit que c'était pas l'idée du siècle. Et puis te plains pas, ça ferait 1200€ par an sur 4 ans au lieu de 3. Tu économises, tu vois?

J'en peux plus, je suis pas loin de juste tout laisser tomber. Après tout, j'ai pas signé pour être encore plus rabaissée dans ma vie, j'ai ma famille et mon passé pour ça, merde. J'en ai marre, marre de voir que même si j'essaye d'aider mes patients, la plupart trouvent que j'en fais pas assez, menacent du procès, sont insultants, violents, marre de prendre des coups, marre de voir qu'au final, c'est pas un "beau métier", c'est juste un métier de paillasson.
Et j'en ai marre du fonctionnement hospitalier et de la politique de l'état et de la rentabilité. Car au final, si les patients sont mécontents, c'est de leur faute. Car pas assez de personnels, pas assez de temps, pas assez de moyens, pas assez de communication, et j'en passe. On remplace pas les départ, on remplace pas les absents, on coupe toujours plus dans le budget, on donne pas assez de matériel ou de moyens, on répare pas ce qui est cassé, et après on s'étonne que les patients soient pas pris en charge de façon optimale et on blâme les infirmière et aides-soignantes qui sont en premier plan de pas bien faire leur travail. C'est de leur faute de toute façon, si elles sont pas capables de faire mieux avec moins.
MERDE QUOI.

(Désolée, j'avais juste besoin de me défouler, je crois)
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Meth en psychose
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Re: Read between the lines.

Message par Meth en psychose »

Je vois pas du tout quoi te dire, mais j'ai lu et je t'envoie tout mon soutien :cute:
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

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Pompon
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Re: Read between the lines.

Message par Pompon »

Je suis désolé, ça me fait chier pour toi, je comprend.

Pour ta pension allimentaire, réclame. Je sais que c'est la merde à faire, vraiment, mais réclame encore. Pousse au cul, passe par ton père explique lui (peut être une einième fois) la situation mais cet argent t'en a putainement besoin et si ta mère comprend pas.. bah oui, ça sera moche mais plus vivable pour toi que de devoir lui foutre le couteau sous la gorge pour avoir un minimum de thune pour vivre à peine mieux. Déjà que ta formation te bouffe les 2 autres tiers de ta vie, alors si au moins de ce côté ci ça pouvait un peu aller mieux...

Bon courage pour le reste, j'espère juste que tout ça ce câlera mieux avec le temps. J'ai été aussi sujet au manque d'argent pour faire mes études, au titre de stagiaire qui fait que tu es relègué au rand de sous-sous-merde et à la diminution du nombre d'années de formation qui fait que c'est beaucoup mieux de forcer le passage pour ingurgiter deux années en une dans ton crâne. Tant pi pour les dommages collatéraux si ce dernier explose au passage.

Juste comme ça, t'es coincée toute l'année dans le même lieu de stage ou t'aurais moyen de changer pour tes stages suivants (dans l'optique merveilleuse ou l'herbe serait plus verte dchez le voisin...)?
Modifié en dernier par Pompon le sam. 13 févr. 2016 17:44, modifié 2 fois.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Pour la thunes, je vais bien réussir à me démerder. J'ai toujours réussi jusque là, y a pas de raisons. Mais oui, je vais essayer de faire pression, on verra bien.

Quant à mes lieux de stage, en fait notre système de formation fait qu'on alterne les périodes de cours et les périodes de stages, qui sont de 5 à 10 semaines. Mais chaque fois dans un lieu et une typologie différente. Donc oui, je change. Mais c'est un peu la même chose partout, malheureusement.
Enfin, j'essaye de pas perdre de vue mon objectif. Je sais qu'à la fin, je ne travaillerai pas en service mais sur le terrain, ça m'aide à garder un minimum de motivation.

Merci pour vos réponses, en tout cas. Je me suis un peu calmée depuis, donc j'ai pas répondu parce que pas envie de revenir sur le sujet au risque de m'énerver de nouveau. Mais fait toujours plaisir d'avoir des retours et de savoir que quelqu'un a lu.
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Mélancolie
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Re: Read between the lines.

Message par Mélancolie »

Je viens de lire (désolée pour le retard).

Tu n'as pas a t'excuser, tu as eu raison d'écrire toussa, de te défouler : t'en avais vraiment besoin je crois.
Ceci dit, même si je ne suis pas à ta place, j'aurais quand même envie de t'encourager à tenir bon, à ne pas laisser tomber tes études, à t'accrocher. Je sais, c'est facile de dire ça, ce sont un peu des belles paroles, mais je le pense vraiment : tiens le coup, n'abandonne pas maintenant. Et surtout : garde courage ! Moi, je te trouve admirable, sérieux.

Bref, bisou calin bisou ? :bouh:
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Je ne suis plus rationnelle. Plus capable.
Je sais pas comment je vais bien pouvoir faire pour continuer malgré tout.
Je suis folle. C'est pas une insulte, c'est pas me déprécier, c'est pas si négatif, en soi. Je suis juste folle. Mais j'arrive pas à vivre avec.
Je sais pas ce que je ressens. J'aime les gens, puis je les hais. J'ai envie de les soigner, de les aider, puis j'ai envie de les faire souffrir. J'aime le sexe, et puis pourtant des fois je me bloque et je ressens le désir d'autrui comme une agression. Même pas l'acte, juste le fait de savoir que l'autre pourrait éventuellement y penser me donne envie de lui faire mal, de le tuer. C'est comme ça pour tout. Je ne suis pas une, mais plusieurs. Pas d'autres explications, je serai pas aussi instable si c'était pas ça.
Pas capable d'être unifiée, de m'accorder.
Une minute je vais bien, la suivante tout s'écroule, je me retrouve dans mon lit ou sur un trottoir, à pas savoir ce que je fous là et si ça vaut la peine de continuer.
Pourquoi pas plutôt l'autodestruction ? Partir dans une spirale de violence, de sexe, de drogues, d'obscénités et de sensations, comme j'aime tant ? Pourquoi rester ? Pourquoi essayer de rentrer dans les cases de la jeune étudiante de 22 ans que je ne suis au fond pas, que je n'ai jamais été et que je ne serai jamais ? Et pourquoi essayer, puisqu'au final, ce serait stupide de penser que ça ira mieux dans un an et demi ? C'est pas juste maintenant que je suis une imposture, ce sera toute ma vie.
Je devrais peut être me barrer. Quitter mes études, ma famille, mon plus ou moins couple (ou champ de bataille, c'est selon), mes plus ou moins amis qui n'en sont pas tout à fait parce que je suis incapable de me laisser approcher et d'avoir confiance. Tout quitter, me barrer dans ce squat que j'avais bien aimé, pourquoi pas ? Ils sont assez cools, et aussi un peu fous, peut être que je m'intégrerais. Ou peut être pas.
Jme dis que j'aurais peut être du mourir cet été là. De l'agression, de l'accident, n'importe au final. Le monde a voulu me tuer, peut être que j'aurais du me laisser faire. On aurait pas pu m'en vouloir de m'être butée, au moins.
Je me parle toute seule dans ma tête, des fois ça me fait peur. Des fois je me dis que telle personne mériterait que je la tue, ou que telle autre serait marrante à voir souffrir. Comme un enfant qui torture une mouche ou une fourmi. C'est glauque, mais rien n'est sous contrôle. C'est pas comme si j'avais envie de penser toutes ces choses.
Mais tout le monde sait ici que je suis pas profondément gentille. Pas que. Que je suis aussi mauvaise, que je suis capable du pire, que j'ai parfois aucune once de compassion ou de patience, que je suis capable de jouer avec les gens juste parce que ça m'amuse, juste parce que le vide est trop là, et que j'ai besoin de quelque chose.
Je me demande si je suis pas trop malsaine pour mon boulot. Si je fais pas ces études là juste par désir de me rattraper pour toutes les choses dégueulasses que j'ai pu faire.
En fait, quand j'analyse un peu ma vie, je me rend compte que pas grand chose de ce que je fais n'est sain. J'ai du mal à envisager le sexe sans douleur ou bdsm, mais je suis pas sûre que ce soit tout le temps sain. Des fois j'ai envie d'avoir mal parce que ça m'évite de me viander, et puis c'est quelqu'un d'autre qui me fait mal, j'ai rien à me reprocher. Mais c'est de plus en plus violent, finalement, et je me demande si je suis pas juste en train de partir en couille dans un lieu où personne ne peut s'en rendre compte.
En fait, je crois que je pars en couille sévère depuis un moment, mais ça a pas l'air si grave parce que tout le monde autour de moi n'en a rien à foutre. Peut être que c'est cette indifférence constante de mon entourage qui fait que je me rend compte que c'est la merde beaucoup trop tard à chaque fois. Ou peut être que je suis simplement une cause perdue, et que pour un pas en avant, je finirai toujours par en faire 3 en arrière.
Dernièrement, j'ai un nouveau jeu, qui est de m'imposer de revivre toutes les expériences sexuelles ou relationnelles qui m'ont traumatisée quand j'étais ado. C'est complètement stupide, à première vue. Mais pourtant je m'y suis attelée consciencieusement depuis quelques mois.
Je sais plus ce que je fais, mais je sais que ça va pas.
Tiens, je fais même plus gaffe à ma pilule, ces derniers temps et je me suis retrouvée 2 fois à ignorer l'option pilule du lendemain et à attendre sans en avoir rien à foutre de voir si j'avais ou non mes règles. Si c'est pas complètement stupide.
Et puis pareil, en l'espace de deux-trois mois je me suis retrouvée plusieurs fois avec des déchirures et à saigner après avoir couché avec des gens, mais ça m'inquiète pas plus que ça.
Putain ce que je suis conne.
En fait, je crois que j'ai envie qu'un bon gros truc de merde me tombe dessus. Comme ça, j'aurais une vraie excuse pour aller mal, m'enfuir en Hp ou autre part. J'ai envie de tout envoyer balader. Je me sens pas bien dans ma vie, j'en ai marre, j'ai juste envie qu'on m'étiquette tarée, qu'on me parque quelque part et qu'on me laisse tranquille. Juste envie de me renfermer, de plus sortir de mon lit, envie qu'on me laisse dépérir. Envie de refaire ce mélange d'alcool et de médocs qui m'avait carrément foutu par terre, mais cette fois de pas m'en remettre. J'ai beau être solide, si je me shoote assez, il y a bel et bien des chances que j'y passe par inadvertance. Ce serait pas vraiment me buter, juste continuer dans ma bêtise pathologique.
J'ai envie de faire souffrir quelqu'un. Juste comme ça, pour prouver au monde que je suis mauvaise, juste pour qu'on arrête de penser que je suis gentille, que je supporte tout avec le sourire, que j'aime les gens. J'aime pas les gens. Je les hais ou les méprise, pour la plupart. J'en ai assez de faire semblant. Je veux revenir à l'époque où j'avais une réputation de merde, où tout le monde pensait que j'étais une salope égocentrique indifférente, où on m'approchait pas et où tout le monde pensait tellement de mal de moi qu'on avait fini par croire que je poussais les gamines perdues au suicide à coup de séances de spiritismes. C'était une belle époque, finalement. Mieux que celle-ci où tout le monde me prend pour quelqu'un que je ne suis pas.
Mon endroit sur les quais me manque. Ce spot où je passais des heures à observer l'eau en dessous de moi et les lumières de la ville, parfois à me demander si j'allais sauter ou pas. J'ai pas retrouvé d'endroit comme ça depuis que j'ai déménagé.
Ma vie d'avant me manque. Aussi con que ça puisse paraître, l'alcool, l'AM, les soirées déchirées, les appels à Meth à 4h du mat pour qu'il vienne me chercher chez tel ou tel mec dans la ville, les médocs, l'Hp, la drogue, les gueules de bois, les engueulades, les agressions, tout ça me manque profondément. Je m'étais dis qu'en m'assagissant, ça finirait par aller mieux. Que c'était pas en menant une vie de débauche et en étant tout le temps sur la brèche que ça finirait par s'améliorer, alors j'ai changé tout ça, et au final non seulement ça va pas mieux, mais en plus j'ai perdu tout ce qui m'aidait à maintenir le vide à distance.
Et maintenant je fais encore plus de la merde, mais de façon insidieuse, et comme ça personne peut m'aider à gérer les conséquences de mes actes.
Je me doute que ce post doit ressembler à du n'importe quoi sans structure. J'écris juste ce que j'ai dans la tête au moment où je le pense. Désolée si c'est pas clair,si je passe du coq à l'âne. Au final, je ne fais que ressasser les mêmes choses, donc ça doit quand même avoir du sens.
J'ai recontacté Marie il y a pas longtemps. Je crois que c'était pour me faire du mal, ça aussi. Ca a plutôt bien fonctionné. Je me demande si un jour j'aurais fais mon deuil.Peut être pas, si je continue à rouvrir la plaie.
Je pense pas mal à M. aussi. Je pense à son appel il y a quelque mois, sa promesse de passer sur Bordeaux et son silence ensuite. Un deuil que je ferais jamais non plus, j'imagine.
C'est étrange, quand même. Les morts, j'ai atrocement mal sur le moment, mais j'arrive à l'acceptation assez vite. Les vivants... C'est des blessures qui ne cicatrisent jamais, chez moi. Ca a beau dater d'il y a des années et des années, j'ai beau avoir tourné et retourné la situation dans tous les sens, en avoir compris énormément sur le pourquoi, je suis incapable de tourner la page. Je reste bloquée dans ces deuils, j'y arrive juste pas, et toutes mes pertes sont des plaies à vif qui m'empêchent d'avancer. Je croyais avoir avancé là-dessus. Et puis T. m'a quittée. Il est revenu, mais ça ne change rien. J'en suis revenu à "la confiance c'est pour les cons et les faibles, tout le monde te trahira et te fera mal, et tout le monde finira par partir". Et j'ai beau savoir que c'est un raisonnement qui tient pas la route, et que même si c'était le cas personne peut fonder de relation stable ou saine sur ces bases là, avec tant de pessimisme... Ca change rien. Je vois pas comment.
Je me demande si un jour je vais réellement décompenser. Si j'ai pas un fond psychotique, et si je vais pas décompenser une BDA ou une psychose X ou Y, et finir en Hp à long terme, abandonnée de tous. En fait, je suis à peu près sûre d'avoir une structure majoritairement psychotique. Et j'ai peur, parce que même si jusque là j'ai plus ou moins tenu les morceaux ensembles, je suis pas sûre d'être assez stable pour que ça dure.
Je crois que je devrais aller me coucher. J'hésite à appuyer sur envoyer.
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”

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Une œuvre d'art n'est jamais immorale. L’obscénité commence où l'art finit.
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