Read between the lines.

Pour parler de tristesse, d'envies suicidaires, d'anxiété, etc.

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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Pas de pression, j'avais besoin de raconter pour le sortir de ma tête mais j'attend pas de réponse particulière, donc si tu le sens pas, c'est absolument pas grave.

La je suis en repos, hier j'ai fais mon dernier jour aux soins d'urgences avant de changer de secteur. Sur 3 semaines j'ai eu deux bilans de progression (que je ne vais pas détailler parce que ça vous parlerait pas). Mais en gros sur chaque secteur (j'en fais 5 en tout), les équipes avec qui je tourne sur le terrain remplisse 1 à 2 bilan de progression qui vont servir, une fois compilés à mon bilan et evaluation de fin de stage.
Les bilans que j'ai eu aux soins d'urgences sont vraiment super positifs, avec beaucoup d'acquis de notifiés et des commentaires super positifs. Et les équipes m'encouragent à postuler pour un poste derrière.

Je suis super contente, je me sens vraiment bien dans le pôle urgences jusque là, je pense que je vais vraiment laisser ma candidature à la cadre en fin de stage. Et ce serait juste méga cool d'être embauchée après le diplôme. Peut être que je serai pas obligé de faire de l'intérim dans des trucs qui me plaisent moins, pour le coup. Ça me réjouis pour l'avenir, sérieusement.
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Caramel2
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Re: Read between the lines.

Message par Caramel2 »

(TW : ma réponse est tout aussi trash que le post d'origine, concernant les violences sexuelles)

C'est sur qu'être renvoyé à son propre vécu, c'est... carrément trash.

Pour avoir eu à annoncer la mort de son père à une gosse de 13 ans (tiens, ca me rappellerait pas quelqu'un ? Ah ben ouais...)... Mouais, 'fectivement, quand tu te prends ton vécu en miroir et que tu es supposée ne pas te laisser parasiter par ton propre vécu pour pouvoir faire ton taf correctement... Ouais ca pique.

Et les situations de violence aussi... J'ai accompagné aux urgences une gosse du foyer, 7 ans, abusée sexuellement par son frère, pour faire les constatations "d'usage". Rester à coté d'elle à lui tenir la main et essayer de la distraire autant que possible de ce qui était en train de se passer, à savoir une médecin et une infirmière en train de lui examiner la vulve et le vagin sous tous les angles... Ca m'a donné la sale impression d'être dans une réalité complètement barrée. Et la gosse qui comprenait à moitié pas ce qui lui arrivait, et qui me demandait "mais pourquoi elles doivent regarder là ?"...

J'étais aussi supposée l'accompagner pour le témoignage chez les flics, j'ai aimablement signalé à mes collègues que si on pouvait se partager un peu plus équitablement les moments dont on va faire des cauchemars pendant des jours, ça serait aimable, et c'est une autre collègue qui y est allée. Et qui a fait sa part de cauchemars, hein.

La palme du glauque rencontré à mon taf étant une situation d'abus sexuel (disons cash le mot : viol, vu qu'il y a eu pénétration avec les doigts) d'un enfant du foyer sur un enfant plus petit du foyer.
Parce que derrière, non seulement faut accompagner le gamin qui a été victime, mais aussi continuer à travailler avec le gamin abuseur, sans lui renvoyer une couche de mépris à la gueule, parce que si un gosse de 9 ans en arrive là, ça en dit relativement long sur ce qu'il a vu/vécu chez lui, et que concrètement, il y a non seulement une victime et un abuseur, mais aussi deux victimes, dans la situation.
Le tout en encadrant le stagiaire dont j'étais référente à ce moment là, parce que c'est lui qui est inopinément tombé sur cette scène mega glauque, et qui a dû gérer les premières minutes de la situation, vu qu'il est rentré dans la chambre au moment où.

Concrètement je ne sais pas quoi en dire, mis à part que ouais c'est trash, et que je ne pense pas que y ait un moyen sain de rendre ça moins trash.
Parce que oui, on peut se détacher complètement de la situation, devenir des robots professionnels avec le degré d'émotion et d'empathie d'un caillou, mais je suis très moyen convaincue qu'on fasse du bon boulot dans ces conditions là...

Après, en parler avec les collègues, poser un peu le truc une fois que c'est passé, raconter... Mine de rien ça aide.
Parce qu'au final on constate qu'on est tou.te.s secoué.es, et être secoué.es à plusieurs, c'est toujours moins glauque que de l'être seule dans son coin.

Mais y a pas de manière de se protéger vraiment, de ne pas avoir l'impression de "ne pas pouvoir faire tout ce qui devrait être fait" (même en foyer avec un accompagnement à long terme, le cadre institutionnel fait que dans ces situations, j'ai eu l'impression de ne pas pouvoir aller vraiment au bout des choses... Mais la question est : qu'est ce que c'est, aller au bout des choses ?, aussi...), et de ne pas se bouffer ces situations droit dans la gueule...
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Aujourd'hui, je me suis encore retrouvée confrontée au mépris, à la défiance et à l'animosité que la plupart des gens vouent aux Urgences et aux soignants.

Je discutais tranquillement de tout et de rien avec une pote, et à un moment de la conversation elle me demande si je suis toujours en stage aux urgences du CHU. Je lui réponds que oui, et elle commence à me raconter ses "anecdotes".

Elle commence en me disant que ces urgences c'est quand même du foutage de gueule parce que sa meilleure amie y est allée il y a quelques temps parce qu'elle avait mal à la tête, une raideur de la nuque, ne supportait pas la lumière et avait fait des pics à 40°C de fièvre. Je me dis dans ma tête, OK, suspicion de méningite. Ma pote continu en me disant "tu te rends compte, il l'ont directement mise en box aux urgences en isolement et il lui ont fait direct une ponction lombaire pour une suspicion de méningite !!".

Je comprenais pas où était le problème parce qu'en cas de suspicion de méningite, surtout avec un tableau typique comme celui-là, et avec 40° de fièvre, ouais, on met direct en isolement en box (sans temps d'attente donc) pour éviter une éventuelle contamination d'autres personnes. Et effectivement, une ponction lombaire doit être faite rapidement parce que c'est le SEUL examen qui permet de diagnostiquer une méningite. Des fois, face à des tableaux moins typiques on fait passer des scanner, mais ça nous donne juste une indication s'il y a quelque chose sur le scan qui exclut une méningite et indique autre chose. S'il y a rien au scan, ponction lombaire.

Je lui explique ça en quelques mots, et elle me dit alors "ouais ben à la ponction lombaire il y avait rien, et ils ont fait un examen, notamment l'interne à écouter ses poumons et elle a dit que c'était normal. Du coup, ils l'ont renvoyée chez elle avec une prescription d'antidouleurs. Le lendemain elle est allée voir son médecin traitant, il a écouté ses poumons et il lui a dit qu'elle avait une infection pulmonaire et que c'était impossible de pas l'entendre".
Elle a continué en me disant de pleins de manières a quels point les internes étaient incompétents et qu'elle comprenait pas que son amie n'est pas vu les séniors, que l'infirmière aurait du intervenir pour éviter à l'interne de faire subir une ponction lombaire pour rien à son amie, etc etc. Elle a conclut par "bonjour l'erreur médicale, et tout le monde s'en fout".

J'avoue que j'ai pas tout compris de son histoire. Déjà parce qu'une infection pulmonaire qui s'entend au stétho, c'est une infection pulmonaire qui provoque de la toux, des sifflements à la respiration, un encombrement, des glaires, brefs, ça se voit. Ça passe pas inaperçu. Et quand bien même l'interne serait passée à côté, une infection pulmonaire ne provoque pas un mal de tête avec raideur de la nuque et photophobie. A la limite de la fièvre, mais à 40° ça commence à être de l'infection pulmonaire de compèt, surtout à 20 ans.

Bref, moi dans cette histoire je vois une équipe médicale d'urgence qui au vu d'un tableau de symptôme a pratiqué les examens appropriés à la situation afin d'exclure au plus vite tout diagnostic pouvant engager le pronostic vital de la patiente.
Mon amie voit une équipe médicale incompétente qui n'a pas su identifier une infection pulmonaire face à un mal de tête.

Je vois un examen coûteux, difficile à réaliser, parfois douloureux pour les patients et que les médecins et infirmiers détestent pratiquer, et je vois l'équipe le pratiquer quand même afin de ne pas faire prendre de risques à la patiente.
Mon amie voit une équipe de bouchers qui a fait exprès de faire passer un examen inutile sous prétexte qu'il est revenu négatif.

Je vois une interne qui comme souvent, a du être laissée seule par son sénior pour s'occuper de tous les patients du secteur en même temps pendant qu'il discuter avec ses amis séniors ou prend un café, et qui PEUT ETRE, est passée à côté d'un signe d'encombrement pulmonaire (si tant est que le médecin traitant n'a pas raconté des craques, ce qui peut aussi arriver).
Mon amie voit une interne incompétente qui ne devrait jamais devenir médecin.

Bref, ça me déprime. Désolée si c'est pas clair, j'arrive même plus à mettre de mots sur ce que toutes ces anecdotes et cette pression de l'erreur provoque en moi.
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DizzyDance
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Re: Read between the lines.

Message par DizzyDance »

Du moment que les gens mettent en avant leurs émotions, leurs intuitions à la place d'une démarche de réflexion rationnelle et scientifique, ce genre de réaction épidermique n'ayant rien à voir avec la vérité est malheureusement plus la norme que l'exception.

Et on n'a pas fini de s'y être confronté...
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Meth en psychose
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Re: Read between the lines.

Message par Meth en psychose »

C'est dingue à quel point "urgence" a l'air de signifier "doivent absolument tout faire et tout savoir". :/
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

Demain est un cercueil, hier un vomissement d'entrailles.
Aujourd'hui, c'est soi.
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DizzyDance
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Re: Read between the lines.

Message par DizzyDance »

[EDIT parce que mal formulé et que Meth pourrait croire que je le contredis alors qu'en fait j'appuye complètement son post]

[Je dirais même plus, ce que les personnes qui critiquent n'ont pas capté, c'est qu'] ils le font parce que justement ils [les urgentistes] ne savent pas [à quoi ils ont affaire]. Un symptôme [identique] peut signifier (parfois? souvent? Layla, corrige moi si je dis n'importe quoi) quelque chose de bénin ou de gravissime.
Ils le font donc, en partant de la pire hypothèse d'abord, puis éliminer les hypothèses en partant du plus grave au moins grave.

Ce qui est putain logique!

Celui qui ne comprend pas ça devrait poser des questions au lieu de sauter aux conclusions, bon sang de bonsoir de nom d'une pipe en bois.
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Je me sens piégée.
J'ai de plus en plus de pulsions suicidaires. Sans aucune raison, alors que le reste du temps j'ai pas ce genre d'idée et que je déprime pas particulièrement, en tout cas pas plus que d'habitude. De plus en plus en voiture, cette pulsion, cette envie incompressible de tourner le volant brusquement, de rouler bien plus vite que la limite, de partir dans le décor, dans un camion, qu'importe !

Je m'en veux de toutes les personnes que j'ai blessées, que j'ai utilisées. De toutes celles avec qui j'ai couché sans égard pour leurs sentiments, de toutes celles que j'ai insultées sans penser à la portée de mes mots, de toutes celles que j'ai utilisées puis jetées quand la relation ne me satisfaisait plus, de toutes celles vers qui je n'arrive pas à revenir parce que je suis une putain de connasse et qu'elles me font peur avec leur dépression, leurs sentiments ou encore leur amitié.

Pas la force de m'affronter et de m'excuser de toute façon.

Je me sens mauvaise.
Je ne sais plus qui je suis. Je suis trop, et pas assez à la fois.
Je ne me reconnais plus.

Je suis perdue, piégée.
J'ai envie de drogue, d'alcool, pour oublier que je ne me supportes plus, que j'ai beau essayer je me dégoûte toujours autant, quand je me penche un peu plus sur tout ce que j'ai pu faire aux autres et à moi-même.
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Mélancolie
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Re: Read between the lines.

Message par Mélancolie »

Euh, miss... j'avoue que tu me fais quand même un peu peur là. :|

Tu te sens piégée par quoi / par qui ?
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Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Je me sens piégée par moi-même.
Par cette idée reçue qu'on ne peut décemment pas être dans la santé ou le social si on a soi même des troubles psy non réglés ou qu'on est trop marginal. Par ce que cette idée me force à faire, à savoir tout refouler, encore, encore, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une façade bien sous tout rapport.
Par mon esprit qui quoi que je fasse ou change, ne semble jamais satisfait et trouve constamment d'autres points noirs sur lesquels me fixer pour déprimer.
Mais surtout par moi-même, parce que je n'arrive plus à savoir ce qui est moi, ce qui est un masque, ce qui est vrai et ce qui est faux.

Je ne m'y retrouve plus parce que j'ai l'impression d'être quelqu'un de radicalement différent de ce que j'étais il y a quelques années. Et je suis tout à fait consciente qu'il y avait à l'époque comme aujourd'hui du positif et du négatif, mais je ne sais pas si je préfère ma vie aujourd'hui à celle d'avant.
Au final, je me suis normalisée et ça a clairement ses avantages. Mais j'y ai aussi perdu, et je crois que ce que j'ai perdu était au final plus intéressant que ce que j'ai gagné.

Je ne sais pas si ça parait clair ou non.
Et je me dis que c'est peut être encore des divagations qui vont me passer, la recherche de l'intensité face au vide qui ne me quittera jamais. Quand je pense aux quelques années entre mes 15 et 21 ans, je me dis que clairement, c'était la période la plus déprimante de ma vie, mais aussi la plus intéressante, la plus constructive, la plus intense, bref. J'y pense pas mal en ce moment, et rétrospectivement, je me rends compte que je suis passée par tellement d'événements pendant ces 6 ans, qu'à côté, tout me parait forcément fade, même si ça ne l'est pas.
Cette période me manque.
Mais en même temps, plus j'y repense et plus je vois tout le négatif et tout le pathologique qu'il pouvait y avoir là dedans.

Et je m'en veux parce que pendant des années, j'ai mis pas mal de mes problèmes relationnels et de mes blessures sur le dos de Marie, et je me rends compte maintenant avec le recul que j'ai sans doute été la Marie de pas mal de personnes.
Et ça me dégoûte.

Bref. Ça me passera ou ça implosera, on verra bien.
Dans tous les cas, t'inquiète pas Mel. Même si ces pulsions suicidaires me prennent de plus en plus régulièrement je n'y céderai pas, et certainement pas en voiture. Trop de chances de se louper, et j'ai pas spécialement envie de me retrouver aux urgences ou au déchoc dans le même état que les patients victimes d'AVP que j'ai pu prendre en charge dernièrement.
C'est juste que je suis très consciente de ces pulsions, même si j'ai pas trop de difficultés à y résister. Je sais pas, c'est peut être le vase intérieur qui déborde et ça se manifeste comme ça.
J'ai pas la sensation d'avoir envie de me buter, de plus avoir d'autres issues. Juste ces idées qui font pop dans mon esprit à des moments où je ne m'y attends pas, sans forcément de raison ou de rationalisation.
Honnêtement, ce n'est pas inquiétant.
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Implo
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Re: Read between the lines.

Message par Implo »

ah non implo c'est moi
dont n’implose pas

plus sérieusement
je sais pas quoi te dire
je sais pas quoi te répondre
pour te réconforter
pour t'aider à aller en avant
te donner un coup de main

mais je me retrouve sans mot
désolée

je tiens à toi
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