Read between the lines.

Pour parler de tristesse, d'envies suicidaires, d'anxiété, etc.

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Mélancolie
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Re: Read between the lines.

Message par Mélancolie »

Layla a écrit :Bizarrement, j'ai l'impression que personne n'aime vraiment m'entendre parler de mon boulot, hormis les personnes qui bossent dans le milieu. C'est sûr que c'est pas forcément ragoutant, pas forcément drôle ou cocasse, pas forcément glamour, et c'est sûr que la maladie et la mort ça enchante pas grand monde. Mais il s'y passe quand même autre chose, dans les hôpitaux, des moments cools, touchants, des échanges, des trucs qui marquent, au delà du contexte un peu sordide, ou carrément déprimant. Et c'est étrange mais quelqu'un qui me dit que ça l'intéresse d'en entendre parler, ça me fait autant plaisir qu'un patient qui sourit ou qu'une collègue qui m'offre une pause café ou clope après un soin difficile.
T'es sérieuse là ou quoi ? Tu plaisante j'espère !
Tu as oublié toutes nos conversations et nos délires sur le milieu médical et ton boulot/tes études lors de l'IRL de cet été ? Quand on parlait des fluides corporels des patients et résidents en se disant que depuis qu'on bosse dans le social/la santé on a découvert des odeurs insoupçonnées, et que finalement celle du caca est très loin d'être la pire ? Quand on s'est indigné et marré comme des baleines devant l'épisode de Sous le soleil dans lequel la fille se fait "percuter" par une voiture au niveau des jambes, arrives directement au bloc sans passer par la case urgences/scanner/autre truc utiles, qu'elle devient aveugle et qu'elle sort de l'hôpital le lendemain d'une chirurgie sans suivi sans rien d'autre que "bon courage" de la part de l'équipe médicale ? Et quand on étaient sur la terrasse et que tu me parlais de tes stages de cette année et de tes envies de bosser au SMUR/SAMU plus tard et que moi je t'ai confié mon idée de devenir ARM ?
Tu l'as vraiment oublié tout ça ou alors tu n'as pas considéré que si j'en parlais avec toi c'est que j'étais intéressée ? Je dois le prendre comment exactement ?

Surtout que Implo et moi on est loin d'être les seules à aimer parler de santé et de social (avec toi ou avec d'autres). Au pif comme ça, je pense que Caramel est assez intéressée par le sujet. Et je suis sûre que ce n'est pas la seule !
Tu te sens aussi mal et seule à ce point ? Au point d'oublier que tu as eu des discussions marquantes avec certaines personnes (dont moi) et que celles-ci avaient de l'intérêt pour ce que tu disais ? Au point de rayer tout le positif qui peut ressortir et de voir tout en noir ?

Excuses-moi de réagir si vivement... mais je t'avoue être vraiment surprise de ta façon de voir les choses. Je crois que tu as des idées fausses sur les gens (les patients, les collègues, les amis...). Je pense que tu les vois pire qu'ils ne sont réellement.
J'ai peur que ce boulot t'ai endurci le coeur... Dis-moi que j'ai tort, je t'en supplie...
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DizzyDance
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Re: Read between the lines.

Message par DizzyDance »

+1. Vigoureusement.
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Ben... non, c'est juste que je te comptais dans la catégorie des personnes qui bossent dans le milieu en fait... :|

J'ai jamais dis que ça intéressait absolument personne. Juste que sorti des gens qui côtoient ça tous les jours, il y a pas grand monde que ça intéresse.
Alors oui, je peux toujours me tourner vers vous, vers Caramel, vers d'autres.
Mais n'empêche que c'est pas avec vous que je mange, que je vis et que je dors tout les jours. Et dans mon entourage que je vois au quotidien, désolée de te le dire mais entre ma mère infirmière qui n'en a rien a carrer quand je parle donc autant pisser dans une contrebasse et les reste des gens qui m'entourent qui bossent dans tout à fait autre chose, bah non, ça intéresse personne.

Enfin, j'ai pas super envie de revenir sur le reste de ton message parce que ça me blesse, et je préfère imaginer que c'était une réaction due à l'impression que tu as eu plutôt que quelque chose que tu penses.
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”

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Mélancolie
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Re: Read between the lines.

Message par Mélancolie »

Oh. :shock:

Pardon...
A la relecture, je me rend compte que j'ai un peu pousser une gueulante pour rien là... Excuses-moi, vraiment.. :/

En plus, ça me touche tellement que tu me considère "dans le milieu". C'est comme un compliment pour moi qui n'ai pas de formation et qui suis seulement remplaçante...

Sérieux, je me sens trop mal de t'avoir blessée là... :oops: Loin de moi en était l'intention, je t'assure. J'ai eu une une réaction vraiment disproportionnée et je m'en excuse sincèrement.
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Amande
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Re: Read between the lines.

Message par Amande »

Je fais également partie des gens qui sont intéressés à te lire. J'aurai aimé être ambulancière. Là j'vais essayer de suivre la formation de Premier Répondant. Mais bref, moi je te lis toujours avec plaisir. Mais j'peux comprendre qu'au quotidien c'est pas facile, ça a fait le même topo quand je suis allée en psycho alors que je viens d'une famille de scientifiques
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Aujourd'hui c'était mon anniversaire.
C'était aussi mon sixième jour de stage aux urgences.

Là maintenant, en cet instant, je vais bien parce que j'ai passé une super journée, malgré les trucs par ci par là du style Marie qui ressurgit sur Facebook, mon chat qui est dans ses derniers jours de vie, ce genre de trucs déprimants.
Au final, T. m'a fait des pancakes ce matin, que j'ai mangé en regardant Kamelot, ma journée de boulot s'est ultra bien passée, au point que l'infirmier m'a laissé gérer en autonomie mes patients, et le secteur entier pendant une heure, mon petit frère m'a préparé un cocktail maison quand je suis rentrée du boulot, ma mère avait cuisiné un super repas, et là je suis calée dans mon canap, contente de ma journée.

C'est un peu étrange de se dire que j'ai passé une journée géniale, alors que j'ai passé les 3/4 de ma journée à soigner des gens dont c'était l'une des pires.

J'adore les urgences. J'y ai passé "seulement" 6 jours, mais dès les premières minutes, j'ai senti que ouais, c'est bien ça que je veux faire. Bon c'est clair que c'est pas tout rose et le système est le même, il pue tout autant.
Mais bon, j'ai plus trop envie d'y penser pour l'instant.

Aujourd'hui je suis contente parce que je sais que j'ai réussi à aider certains de mes patients, à leur apporter un réconfort, à soulager une douleur. J'ai discuté avec eux, plaisanté avec eux, souffert avec eux, parfois, quand Mr A. me serrait la main tellement fort tellement il avait mal.

Je pourrais vous raconter mes patients, leurs problèmes, ce qu'on a fait, leurs sourires et leurs douleurs. Mais ce serait long, très long. Et je suis pas sûre que j'arriverai à vraiment retranscrire mes journées. Je suis pas aussi douée que d'autres pour ce qui est de la narration, surtout non fictive.

En tout cas, je vous laisse avec comme nouvelles que ça se passe bien, que c'est génial, que j'adore, et que j'en redemande.
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Caramel2
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Re: Read between the lines.

Message par Caramel2 »

Yay, ca fait plaisir de te lire !
God is busy, help yourself !
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Implo
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Re: Read between the lines.

Message par Implo »

c'est génial sérieux
j'espère que ça va
continuer
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Layla
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Re: Read between the lines.

Message par Layla »

Les urgences c'est génial. Je m'y sens bien, l'équipe est cool, si ça continue comme ça et que je me démerde pour avoir de bons bilans, et jusque là c'est le cas, j'ai bon espoir de décrocher un poste après le diplôme. Au final, c'est vrai que jusque là, mon stage me remotive, j'arrive mieux que sur mes autres stages à passer outre les merdes du système. Même si j'ai fais qu'un secteur sur 5 pour l'instant, on verra les autres. Lundi, je commence de nuit au déchocage pour 3 semaines.
Mais globalement, c'est vrai que c'est pas du tout la même organisation que partout ailleurs. On est au "même" niveau que les médecins / internes, la relation avec eux est vraiment très cool, et en collaboration +++, et c'est cool parce que je me sens "libérée" de cet ascendant plein de condescendance et de supériorité qu'on trouve en tant qu'IDE face aux médecins... ben partout ailleurs, en fait.
Je sais pas trop l'expliquer parce que ça risque de pas être très clair pour ceux qui connaissent pas le référentiel IDE, médecin, les responsabilités de chaque, etc. Mais on a beaucoup plus de liberté que dans les autres services ou je suis passée, et la dimension "clinique et réflexion" est bien plus prenante, je trouve. Je kiffe de ne pas être une "simple exécutante" comme j'ai pu avoir l'impression ailleurs.

TW : violences domestiques, abus et trucs potentiellement trashy-glauques.


Mais au bout de 3 semaines, un des constats que je fais c'est que c'est quand même dur émotionnellement parlant, parfois.

Ce matin, une patiente est arrivé aux urgences après s'être fait tabassée par son mec. Et quand je dis tabassée, c'est light. Elle est arrivée à 11h30, ça durait depuis la veille au soir. Elle était cassée de partout, limite défigurée tellement il y a avait de bosses et d'hématomes. Des contusions partout, des plaies partout, une ceinture de bleu au niveau du cou suite à une tentative d'étranglement. On a du lui faire passer des examens en urgences parce qu'on craignait qu'elle ait la rate explosée et de multiples fractures.
Ce n'est pas la première fois, sur 3 semaines, que j'accueille des patientes qui ont été frappée par leur copain / conjoint / mari. Mais les autres fois, c'était pas aussi violent, au pire la patiente avait un ou deux bleus (je ne minimise pas du tout le traumatisme pour autant, hein, attention). Là, j'ai regardé cette patiente en entrant dans le box, avec ses hématomes, ses bosses, ses couleurs partout, ses larmes, son sang et la douleur sur son visage tuméfié, et je me suis sentie vraiment mal, à imaginer son calvaire pendant plus de 12h.
53 ans, des années de vie commune, et puis BAM, un soir, sans prévenir, il la frappe, la frappe encore, tente de la tuer. Sans réel élément déclencheur, sans "les autres fois c'était moins violent" parce que c'était la première, sans rien. Et du jour au lendemain, cette femme sans histoire bascule dans un enfer qui va sans doute la suivre pendant des années, si ce n'est tout le reste de sa vie. Parce que comme 223 000 autres femmes chaque année en France, elle entre maintenant dans les statistiques des femmes violentées physiquement et/ou sexuellement par leur partenaire.
Et c'est dur d'être confrontée à ça, pour moi en tout cas. Pas juste de le lire, de le voir dans des articles de faits divers, d'en entendre parler, mais de le voir et de devoir retrousser les manches pour essayer, si ce n'est de sauver quoi que ce soit, au moins de limiter la casse. Et de s'entendre répondre "j'ai trop peur, je ne veux pas porter plainte".
De s'occuper des blessures physiques sans avoir le temps de lui proposer de rester quelques heures, de prendre une boisson chaude et de parler. Parc qu'il y a 15 patients derrières, dont certains doivent absolument être vus au plus vite.
Ouais, c'est dur. Ça remet pas du tout en cause que j'aime les urgences. Mais putain ça me révolte, et ça me fout mal de pas pouvoir faire plus, mieux, de faire que partiellement, de soigner les bleus et les fractures, et de laisser la patiente gérer son désespoir, son traumatisme et ses envies de mourir toute seule parce que derrière, il y a un AVC qui arrive et on peut pas le laisser indéfiniment dans le couloir de triage.

Il y a quelques jours, c'était une patiente qui m'a renvoyée violemment à moi-même que j'ai pris en charge. Une vingtaine d'année, jolie, des vêtements à la mode, les cheveux rouges, les yeux aussi. Elle est arrivée sur les coups de 8/9h du matin, après s'être réveillée nue dans le fin fond d'une ruelle dégueulasse, sans aucun souvenirs. Vlan, prend toi ça dans la face tiens. Un air de déjà vu ? Tant pis, c'est à toi de gérer. Quand on a vécu la même chose que nos patients, ne pas se mettre à leur place et garder une distance adaptée aux soins, c'est hard.
Et puis va expliquer à la patiente qui refuse de se l'avouer, qui trouve juste ça "bizarre, j'ai peut être fait un malaise, du coup ça m'inquiète donc je suis venue ici" que si elle s'est retrouvée nue dans une ruelle, sans souvenirs pendant des heures, c'est probablement qu'elle a été droguée et abusée. Et que maintenant, on va devoir lui faire des prélèvements de partout, insérer des trucs dans son vagin, et ainsi de suite pour adapter un traitement préventif et avoir une idée de ce qu'il s'est passé. Parce que même si les médecins sont cools, et que l'ambiance et la coopération avec eux aussi, c'est pas eux qui vont faire le relationnel et les longues minutes d'explications. Et c'est pas non plus vraiment eux qui vont se prendre dans la gueule les larmes, le refus de la situation, l'agressivité.

Au delà de la difficulté que je peux avoir à gérer les cas de violences et d'abus pour ce que ça me renvoie, je crois que ce que je supporte pas, c'est cette expression "un mal pour un bien", cette impression, sur le moment, de faire souffrir mes patients, alors qu'il suffirait de ne rien dire, de ne rien faire pour que la souffrance soit tolérable. Est-ce que ça vaut le coup de ne rien faire pour que la souffrance reste tolérable, si ça veut ensuite dire pour la patiente vivre avec un VIH, une hépatite ou une autre merde chronique du même style ?
Chaque fois, chaque heure, il faut reprendre cette décision subjective que non, ça vaut pas le coup, il faut essayer de voir sur le long terme, penser à la vie future de la patiente, à sa famille, à ses proches, et se dire que non, ça vaut pas le coup. Et putain, des fois c'est un peu trop, et c'est presque trop dur de prendre cette décision, quand on se prend dans la gueule un "je vous déteste".
J'ai beau savoir que c'est le choc, le trauma, la situation, la détresse, j'ai beau ne pas en vouloir à mes patients quand ils réagissent comme ça parce que je sais que c'est pour se défendre, c'est compliqué à supporter, et c'est compliqué de continuer malgré tout.

Certains soins font le même effets, les sondes naso-gastriques ou les ponctions lombaires, par exemple. Ce sont des soins douloureux, qui font pleurer, gémir, parfois crier. En tant que soignants, on en sort parfois avec des bleus tellement la personne nous a agrippée.

Ouais, ce côté là des urgences, ça fait mal et c'est compliqué à gérer, ça tourne souvent dans ma tête même après la débauche.

FIN TW

A côté de ça, il y a des trucs marrants et touchants, des fois, aussi. Quand même !

Hier, une nouvelle externe des soins d'urgences qui est là depuis quelques jours est venue me voir, accompagnée d'un autre externe qui est là depuis plus longtemps. Elle s'avance d'un pas décidé, la tête haute, je sais pas trop pourquoi mais dans son attitude j'ai de suite vu qu'elle allait me sortir un truc dont elle était super fière et qu'elle avait bien formulé dans sa tête avant de venir me le sortir. Résultats elle me dit "Pour Mr X., on aurait besoin d'un bilan KTO !". (pour ceux à qui ça ne dira rien, un KTO est un bouchon qu'on met sur les cathéters à perfusion, quand on veut garder une perfusion viable et stérile mais qu'on met pas de médicaments. Un bilan KTO ne veut donc ABSOLUMENT rien dire). Résultats, je crois que moi et l'autre externe, on a brisé sa journée avec notre fou rire. Ça me fait encore rire en pensant à son air tout réjoui d'ailleurs (même si j'avoue que c'est légèrement méchant pour elle).

Dans une autre catégorie, il y a une semaine, on a accueilli un patient de 70 ans très agité et opposant aux soins, qui avait fait une chute d'une remorque. Il avait un traumatisme crânien, sauf que quand c'est au niveau frontal, ça provoque de gros gros troubles du comportement et une désinhibition qui généralement transforme complètement la personnalité de la personne : quelqu'un de très calme et aimable d'habitude va devenir grossier, violent, irritable, etc. La prise en charge a donc été très compliquée, on a malheureusement du le contentionner pour lui faire la prise de sang, le scanner, etc. Sa femme et sa fille, qui étaient venue avec lui étaient effondrée car elle ne le reconnaissait plus du tout. Sa femme ne supportait d'ailleurs pas d'être dans le box avec lui et pleurait en continu. En se relayant, l'infirmière, l'aide soignante, les externes et moi-même, on a passé quasiment tout l'après-midi à la soutenir, à la rassurer et à l'écouter, en parallèle de nos soins, dès qu'on avait une minute.
Au final, il y avait effectivement un hématome cérébral au niveau du cerveau, le patient a été traité / opéré, et le lendemain, on a eu des nouvelles de la part du service d'hospitalisation des urgences : troubles disparus, le patient était de nouveau "lui-même". Sa femme est revenue cet après-midi là, elle nous a apporté une boite de chocolat, nous a embrassées, serrées dans ses bras et remercié au moins un dizaine de fois. Elle nous a demandé de venir les voir dans le service d'à côté, elle et son mari, dès qu'on aurait un moment de pause car il tenait à nous remercier également. Nous y sommes allées, avec l'aide-soignante, et le monsieur s'est excusé pour les mots et gestes qu'il avait eu la veille et nous a chaleureusement remercié de nous être occupées de sa femme malgré la charge de travail qu'on devait avoir.
On en est ressortie le sourire aux lèvres, l'impression d'avoir compté, d'avoir fait la différence peut être, et avec de super chocolats.

Bref, quelques histoires par ci par là. J'en ai pas mal d'autres mais l'idée est de rendre ça digeste, quand même. Je sais que les histoires "négatives" prennent plus de place que le positif, malgré tout, dans ce post. Mais c'est surtout que c'est de ça dont j'ai besoin de me vider. Mais le positif, ne vous inquiétez pas, je le garde et je le chéris, parce que je crois que c'est ça qui donne la force de continuer à côtoyer jour après jour la souffrance et la maladie.
"Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie, sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion.”

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Implo
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Re: Read between the lines.

Message par Implo »

j'ai vu que tu avais posté
mais c'est trop long
et tu préviens que c'est trash
donc je te lirai
mais surement
demain
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