Envies suicidaires

Pour parler de tristesse, d'envies suicidaires, d'anxiété, etc.

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Lola Valérie
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Re: Envies suicidaires

Message par Lola Valérie »

Voilà le soir qui tombe et inévitablement les angoisses qui remontent à la surface... Pourtant j'ai pris deux axios mais ça n'a pas donné grand chose...

Me voilà de nouveau pétrifiée, complètement paralysée dans le cercle infernal de mes questions sans réponses, je rebondis d'une sur l'autre comme une balle de flipper et ça me donne le tournis tellement mes idées partent en vrille. Est-ce qu'un jour j'arriverais à bosser ? Est-ce qu'un jour je pourrais être une personne qui a envie de vivre, tout simplement, sans se prendre la tête tout le temps sur des impossibles questions existentielles inutiles ? Est-ce qu'un jour je pourrais être celle que je voudrais être, délivrée du fardeau de mon mal de vivre, de cette sensation permanente de nerfs à fleur de peau ? Bref, que des interrogations sans fondements, là n'est pas la priorité du moment mais pourtant elles me torturent ces questions, là, maintenant, tout de suite. J'ai l'impression d'avoir le coeur perforé, j'ai du mal à me calmer, à respirer calmement.

Et comme tous les soirs, j'ai envie de faire n'importe quoi, de me lamer, d'avaler ma boîte de médocs, d'en finir avec tout ça. Bien sûr comme tu le disais, Dizzydance, l'envie n'est pas l'acte et j'ai bien tenu hier et avant-hier et jusque là donc pas de raisons que ça explose ce soir. Mais je suis crevée de lutter contre ces envies auto-destructrices, je voudrais être délivrée de moi. J'ai peur, tout simplement. Je n'arrive même plus me souvenir de qui j'étais avant, avant que tout ça ne me tombe sur le coin de la figure. J'ai oublié ce que j'étais, cette fille pleine de vie, souriante malgré tout, avec de véritables projets et pas juste la perspective de lutter contre les envies de se lamer ou de faire n'importe quoi avec mes cachets. Je ne sais plus ce que ça faisait d'être ainsi et ça aussi, ça me fait peur. Je suis devenue une boule de nerfs, perdue dans ses abîmes, prisonnière d'un moi qui ne ressemble pas à ce que je voudrais être.

je ne veux plus être comme ça, je suis écoeurée de ces mots que je répète tous les soirs "je veux me lamer, je veux en finir, il n'y a plus d'espoir pour moi". Je me répète et ça en devient lassant (pour moi déjà donc j'imagine pour vous :cry: ). Je suis désolée d'écrire tout ça, mais je crois que pour l'instant ça me fait du bien de cracher ma haine de moi par écrit. Parce que j'ai les mains occupée comme ça et que ça force un peu mon esprit à se focaliser sur quelque chose d'autre que le caractère hypnotique de mes boîtes de médicaments. Et puis parce que les réponses aident toujours, d'une manière ou d'une autre.

Je voudrais pouvoir être capable de pleurer...
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DizzyDance
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Re: Envies suicidaires

Message par DizzyDance »

Toutes les questions existentielles sont moins fortes que la douleur ressentie quand tu te cognes le petit orteil dans le coin d'un meuble. Je ne dis pas que tu as tort de te poser des questions existentielles.

Peut-être prendre des décisions tranchées : soit tu essayes de bosser (et donnes toi soit une période en heures, soit un nombre de pages), soit tu prends une vraie pause en te disant que tu vas bosser plus fort après. Le but étant de ne pas regretter de faire une pause alors que tu aurais pu bosser... ou vice-versa! L'état oscillant, le stroboscope...

Et, avant ce que tu voudrais être (ou pire, ce que d'autres voudraient que tu soies), sois toi-même, accepte ton état temporaire. Ensuite, et ensuite seulement, tu peux faire quelque chose sans regarder en arrière (regrets) ou en avant (projections).

Tu n'as pas à être désolée de quoi que ce soit. Tu es libre de cacher des choses, tu es libre de les dire, et de la manière de les dire.

Tu n'es pas cette fille pleine de vie. Tu n'es pas cette fille broyée par tout non plus. Tu peux faire des choses. Beaucoup. Moins que ce que tu veux, mais plus que ce que tu imagines.
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Lola Valérie
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Re: Envies suicidaires

Message par Lola Valérie »

Merci pour ta réponse et l'histoire des questions existentielles en rapport avec le fait de se cogner le petit doigt m'a fait sourire (parce que oui, ça fait un mal de chien et qu'aucune question existentielle ne fera jamais aussi mal, on est d'accord ;) ).

Je sais qu'il faut que je compartimente plus ma journée, avec des vrais moments de travail, des vrais moments de détente mais je suis tellement angoissée que tout s'embrouille dans mon planning de travail (pourtant fait avec plein d'amour :D ). Pour l'instant, je lis mes fiches avec l'espoir que ça rentre mais ce n'est peut-être pas la bonne méthode, du moins ça ne marche pas jusque là. Donc peut-être tenter autre chose demain, me réciter mes fiches, les lire à voix haute,...

Pour l'instant, j'ai du mal à accepter ce que je suis, je n'accepte pas de m'être retrouvée à hôpital à quelques semaines du concours, je n'accepte pas que mes problèmes m'empêchent de travailler correctement, ça me met dans une rage folle contre moi-même. Et en même temps, c'est totalement improductif car ça ne sert à rien de s'apitoyer sur son sort, maintenant il faut que je fonce sans me poser de questions (mais plus facile à dire qu'à faire). J'ai l'impression de tout rater, immanquablement... Mais je ne veux pas non plus être une personne pétrie de regrets, ce qui est fait est fait et le déplorer ne changera pas la donne, j'ai été hospitalisée parce qu'il n'y avait plus le choix à ce moment là et c'est tombé quelques semaines avant le concours comme ça aurait pu tomber après (sauf que bon, le concours étant très anxiogène, c'est aussi une raison qui m'y a conduite).

Maintenant, il faut que je rationalise tout ça et que j'essaie de mettre mes pulsions autodestructrices de côté... Quitte à me dire que je pourrais faire mon n'importe quoi habituel après le concours...
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DizzyDance
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Re: Envies suicidaires

Message par DizzyDance »

Je ne sais pas si tu dois (ou même peux) mettre tes pulsions auto-destructrices complètement de côté. Parce que changer de système de références, de croyances implique aussi une part de destruction de comment tu fonctionnais avant, par exemple. Cette auto-destruction ci est extrêmement utile, contrairement au suicide.

Qui, pourtant, est le seul problème philosophique vraiment sérieux d'après Camus.

Mais laissons-le conclure par une citation bien plus positive :
«La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.»

"Merci, Wikipédia !" (Frédéric Molas)
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Lola Valérie
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Re: Envies suicidaires

Message par Lola Valérie »

La référence à Camus fait écho, c'est un de mes auteurs fétiches, notamment ses essais sur le mythe de Sisyphe et l'Homme révolté (donc merci Wikipédia :D ). J'aime aussi beaucoup ses pièces de théâtre et j'avais bossé dessus à la fac, il y a déjà pas mal de temps. Et merci pour la citation !

Je ne sais pas effectivement si je vais réussir à mettre mes pulsions autodestructrices de côté pour l'instant, les échéances sont trop proches pour que je me penche sérieusement sur la question du comment. Mais détruire mon système de références pourries serait vraiment une bonne chose, une grande avancée. Après, j'ai l'impression d'avoir tout ça en moi depuis tellement longtemps, ces envies suicidaires, ces comportements destructeurs, que j'ai l'impression (sans doute fausse) qu'elles font partie intégrante de ma personnalité maintenant et c'est bizarre à dire mais que je serais perdue sans eux. Ca me semble hallucinant dit comme ça, mais l'impression est là, je me résume tellement par mes problèmes que je me demande si je suis autre chose que cela... Ce qui me rend triste parce que je sais que je peux être quelqu'un d'autre, mais j'ai perdu ce quelqu'un il y a tellement longtemps qu'il me semble ne plus le connaitre, ni même le reconnaître...

Et pour changer, ça ne va pas ce soir (grande nouveauté :/ ), je suis en pleine crise d'angoisse (encore et toujours) et j'ai cette envie de pleurer alors que je sais que je ne peux pas parce que je n'en suis pas capable...
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Lola Valérie
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Re: Envies suicidaires

Message par Lola Valérie »

Je me sens mal ce soir, toujours quand vient le soir, tout remonte à la surface (ce que je n'ai pas réussi à faire dans la journée, ce que j'aurais du faire, le fait que je n'avance guère dans mes révisions,...). Et toutes ces choses qui remontent à la surface me donnent envie d'abandonner tout ça, parce que c'est trop dur, parce que cela réclame des efforts que je ne suis pas capable de fournir.

Je sais très bien qu'avaler ma boîte de médicaments maintenant, à quelques jours du concours serait de la pure bêtise, une stupidité monumentale. Néanmoins, c'est toujours cette idée qui revient, lancinante, comme une plaie qui ne cicatrise pas... Alors j'essaie de me dire que c'est totalement interdit, qu'il ne faut même pas que la pensée m'effleure, que c'est à bannir de mon cerveau complètement tordu. Mais je n'y arrive pas. Je suis en colère et en même temps triste, tout se mélange dans ma tête et je perds un peu les pédales... Et j'ai envie de mourir clairement et je sais que c'est à cause du concours mais c'est aussi à cause de tout ce que ça représente, des années d'étude pour que je gâche tout au dernier moment en pétant les plombs et subissant une hospitalisation à quelques semaines du concours (donc gros retard dans les révisions). Je me sens coupable, coupable d'être moi, coupable de ne pas savoir gérer la pression, coupable d'avoir ces envies de suicide tous les soirs et d'embêter le monde avec ça, coupable de ne pas savoir m'exprimer qu'à coups de lames...

Et comme tous les soirs, je me fige dans l'angoisse qui m'entoure comme de la glue noire, je n'arrive plus à respirer, tout tourne autour de moi...
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Mélancolie
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Re: Envies suicidaires

Message par Mélancolie »

Lola Valérie a écrit :Pour l'instant, je lis mes fiches avec l'espoir que ça rentre mais ce n'est peut-être pas la bonne méthode, du moins ça ne marche pas jusque là. Donc peut-être tenter autre chose demain, me réciter mes fiches, les lire à voix haute,...
Juste pour te donner une technique qui fonctionne bien pour moi. Personnellement, j'apprends mes fiches à voix haute tout en... marchant dans mon appart, quitte à faire des allers-retours de ma porte d'entrée à ma fenêtre. Apprendre petit bout par petit bout, en récitant portion de cours par portion de cours. Puis finir par réciter la fiche (toujours en marchant) en me posant des questions style "que peux-t'on dire à propos du conditionnement aversif ?". ça peut paraître bête comme ça, pourtant, et à ce jour, je n'ai pas trouvé de meilleure manière d'apprendre et surtout... de retenir ! Peut-être que pour toi ça fonctionnerait aussi ? ^^
Lola Valérie a écrit :Je me sens coupable, coupable d'être moi, coupable de ne pas savoir gérer la pression, coupable d'avoir ces envies de suicide tous les soirs et d'embêter le monde avec ça, coupable de ne pas savoir m'exprimer qu'à coups de lames...
Et si tu te sentais fière ? Fière d'avoir repris tes études ? Fière d'être arrivée jusque là où tu en es actuellement (M2, à tenter un concours pour faire un métier qui te plait) ? Fière de ton courage et de ta détermination à aller aux épreuves de ce concours malgré tes envies suicidaires ? Ce sont des idées... mais selon moi tu as quand même de quoi te sentir fière et pas seulement coupable de choses que tu ne maîtrise pas forcément. ;)
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DizzyDance
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Re: Envies suicidaires

Message par DizzyDance »

Mélancolie a écrit :Personnellement, j'apprends mes fiches à voix haute tout en... marchant dans mon appart, quitte à faire des allers-retours de ma porte d'entrée à ma fenêtre.
J'avais fait exactement ça pour mes 40 sujets d'histoire pour le bac.
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Mélancolie
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Re: Envies suicidaires

Message par Mélancolie »

DizzyDance a écrit :J'avais fait exactement ça pour mes 40 sujets d'histoire pour le bac.
La maturité.^^ Tant qu'à faire, autant parler vrai. Après tout, tu n'es pas le seul suisse sur ce forum, et tu as le droit de nommer les choses telles qu'elles sont. ;)

A Lola : bon, apparemment cette méthode fonctionne bien. ^^
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Lola Valérie
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Re: Envies suicidaires

Message par Lola Valérie »

Merci pour ta réponse, et merci pour le conseil de méthode, que je vais m'empresser de mettre en pratique sur l'énorme chapitre que je dois m'avaler sur toute l'histoire de la poésie française du XVIème à nos jours. Ca m'évitera de m'enliser dans mon lit comme je le fais d'habitude. Ca va avoir un effet assez comique de me voir tourner en rond dans mon mouchoir de poche d'appartement ;) Et par la même occasion, ça va m'obliger à ranger le monceau de fringues qui s'est entassé comme par magie sur le sol de ma chambre, donc double effet bénéfique !

Pour ce qui est d'être fière de ce que j'ai accompli cette année... J'avoue que j'ai du mal à me sentir fière de moi, c'est une émotion que je connais très peu. Je ne vois pour l'instant que tout ce que je n'ai pas fait cette année, relire les classiques, apprendre ma grammaire, acquérir une culture générale solide,... Juste parce que j'étais dans de états compliqués, oscillant du "j'ai envie de me lamer" à "j'ai envie de sauter par la fenêtre" et que ça, pour moi, c'est de ma faute. J'ai l'impression de n'avoir pas eu assez de volonté, pas assez de courage, pas assez de force intérieure...

Mais ce que tu dis a le mérite de solliciter mon esprit rationnel qui est quand même capable de reconnaître que malgré tout le marasme de cette année, j'ai eu mon master, dans une discipline qui me plait et pour un projet professionnel qui m'attire. Là où le bas blesse, c'est que mon esprit non rationnel ne voit en moi qu'une nullité intégrale, qui fait n'importe quoi, qui finit toujours par s'auto-saborder et par passer par la case HP...

Mais merci de ton message, vraiment, ça sollicite mon esprit rationnel et ça me redonne du courage pour affronter la poésie française du XVIème à nos jours ;) Donc un grand merci !
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