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Alcool, tout ou rien

Posté : sam. 6 juil. 2013 19:38
par mightycoati
J'ai été alcoolique très longtemps, si tant est qu'on ne le soit pas toute sa vie...
Depuis le début de l'année 2013, je ne bois quasiment plus que lors de repas familiaux, ou avec des amis, alors qu'auparavant je passais 95% de mes soirées à me saouler seul dans mon appart.
Je suis resté 2 mois entiers sans boire une seule goutte d'alcool.

Cependant, lorsque je bois un peu, cela me frustre plus que lorsque je ne bois rien du tout : je suis incapable de boire juste un peu.
La première gorgée appelle la deuxième, qui appelle la troisième, etc.

Exemple : la semaine dernière, je m'autorise à boire lors d'un repas au resto avec des amis.
Je rentre chez moi à 23h30, je ne peux m'empêcher d'acheter 1,5l de bière forte pour finir la soirée à picoler seul.

Je ne peux me résoudre pour l'instant à me dire que je ne boirai plus jamais de ma vie.

Saloperie d'addiction...

Vous vous reconnaissez là dedans?

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : dim. 7 juil. 2013 12:44
par Mélancolie
Un peu que je me reconnais ! (Et c'est une nana qui a un peu la gueule de bois qui te réponds là. ^^)

Plus sérieusement, à une époque je buvais tous les soirs, seule dans ma chambre. C'était devenu un problème. Après le lycée j'allais acheter des bouteilles, je rentrais, je buvais, je dormais, et le lendemain ça recommençais. Lycée, bibine, dodo. Boire n'était presque plus devenu un plaisir, mais juste... une habitude. Dont mes études et ma sociabilité en pâtissait.
Après quelques mois à ce régime, je me suis posée des questions. Pourquoi je faisais ça ? Est-ce que j'avais envie de continuer comme ça ? Quels étaient mes objectifs ? Que pouvais-je faire pour les atteindre ?
Et en y réfléchissant, j'ai su ce que je voulais. Et je me suis employée à réussir. Ne plus boire seule, retrouver l'alcool festif et convivial, réserver ça pour le week end et les vacances. Si y'avait un truc dont j'étais sûre, c'était que je ne voulais pas faire une croix sur l'alcool. Je me donnais le droit d'en consommer, mais d'une manière plus intelligente.
Y'a encore des ratés, honnêtement. Mais le truc c'est que j'en suis consciente. ça parait rien, mais j'ai fait des choix. Et je m'y tiens plus ou moins, même si l'équilibre est encore précaire.

Là où je tique c'est sur cette phrase : "Je ne peux me résoudre pour l'instant à me dire que je ne boirai plus jamais de ma vie."
C'est pour ça que j'ai envie de te demander : est-ce que tu as bien réfléchis à ta manière à toi de pouvoir gérer ce problème ?
Parce que quand j'ai entrepris les démarches pour réguler ma conso, tous mais absolument tous les discours disaient qu'il n'y avait qu'une seule et unique solution à ce problème : l'abstinence totale et à vie. C'était hors de question pour moi, je me sentais capable de redresser la barre pour ne pas arriver à ce résultat. Mais je sais que pour beaucoup, c'est la seule solution. Alors je te le demande : penses-tu que pour toi il est encore temps de pouvoir récupérer une conso... je vais pas dire raisonnable, mais presque ? Ou pense-tu que tu as déjà franchi ce stade et que l'abstinence est la meilleure solution pour toi ?

Rien que se poser, réfléchir sur ce point, et se décider : ça aide déjà beaucoup. Parce que tu as un objectif, et à partir de là il est possible d'élaborer un plan d'action. Mais il faut le faire rationnellement, logiquement, avec réalisme. C'est pas évident du tout.

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : dim. 7 juil. 2013 15:50
par mightycoati
J'ai réfléchi et réfléchi à ce problème si souvent.
Je sais que rationnellement, je ne devrais plus boire une seule goutte d'alcool.
Mais nous ne sommes pas que des êtres de raison, fort heureusement d'ailleurs.

La semaine dernière, lors du repas avec mes amis où j'ai bu, je me suis senti vraiment bien avec eux, dans l'instant présent.
Alors que la fois précédente où je n'avais pas consommé, je me sentais nettement moins bien, presque apathique.
Je me refuse à ce que mon abstinence m'enlève le plaisir d'être avec autrui, même si je ne prétends pas boire à chaque fois que je suis avec des gens.

Hier j'ai accompagné quelqu'un dans un café, je n'ai pas bu d'alcool.

En fait, et ça me surprend moi même, depuis le début de l'année je ne ressens plus la dépendance physique de l'alcool.

J'ai en fait le même objectif que toi : ne plus boire seul, car premièrement c'est glauque et déprimant et deuxièmement on perd vite la mesure de la dose d'alcool bue et on abuse grave!

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : dim. 7 juil. 2013 18:03
par Meth en psychose
Pourquoi dis-tu que rationnellement tu ne devrais plus boire une goutte d'alcool ?

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : dim. 7 juil. 2013 18:18
par mightycoati
Parce que je n'arrive pas à être raisonnable avec ce "produit", j'ai une telle appétence pour lui...
Et redevenir poivrot comme je l'ai été ne me tente pas du tout; j'ai peur de ne pas arriver à me restreindre dans le futur comme j'y arrive depuis 6 mois maintenant.

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : dim. 7 juil. 2013 20:50
par Scholl
Est-ce que tu aurais un moyen de calquer ta consommation sur celle des personnes avec qui tu es? Moi c'est pas mal ce que je fais pour éviter de "déraper". Ca inclut de ne pas continuer à boire une fois rentré évidemment.. Est-ce que tu pourrais pas t'intégrer une sorte de parano à l'idée que si tu bois plus que les autres c'est "mal", à imaginer que dans ce cas, tout le monde te regardera de travers (ça inclut de se dire que le regard de l'autre a de l'importance ce qui n'est pas le cas pour tout le monde)? C'est pas forcément quelque chose de "bon" sur le long terme, mais à court terme, ça peut être une solution filet.. Et aussi, éviter d'avoir de l'alcool chez soi, en acheter le jour même quand tu sais par exemple que tu vas avoir la visite de quelqu'un qui boit. Tout ça à l'avantage que moins tu vas boire, moins tu vas tenir l'alcool et plus ta consommation diminuera (ça marche pas mal pour moi dans une certaine limite -> si j'y pense pas ou si je bois trop de verres à la suite, je peux ne pas respecter les limites).

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : mar. 9 juil. 2013 04:27
par mightycoati
Hélas je n'arrive pas à ça non, pas du tout.
Ma modération s'en va dès le premier verre avalé, je me dis "tant qu'à boire, autant le faire à fond".

En ce moment, disons depuis une dizaine de jours, j'ai une vie sociale exceptionnellement riche pour moi.
Cela implique que je bois des verres avec pas mal de personnes différentes et je rejette la responsabilité de mon alcoolisation sur autrui.

Hier soir, j'ai bu avant la rencontre, pendant et après, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps.

Il est temps que je remette en place une vraie diète de plusieurs semaines.

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : lun. 22 juil. 2013 13:10
par mightycoati
Je me remets à boire alors que pour la première fois depuis très longtemps je me sens "heureux".
C'est bizarre.
J'étais sobre en vivotant, en survivant, et maintenant que je ressens des émotions fortes - principalement amoureuses - mon corps me réclame de l'alcool en compensation.
Je n'ai pas l'habitude de me sentir bien, peut être que c'est pour ça que j'appelle l'alcool à la rescousse.
C'est assez flippant le bonheur quand on y est pas habitué.

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : lun. 22 juil. 2013 15:27
par DizzyDance
heureux ou euphorique ?

Re: Alcool, tout ou rien

Posté : lun. 22 juil. 2013 15:49
par mightycoati
Tu as visé juste!

Je me sens euphorique, j'ai envie de "fêter" ça...