Exister dans les yeux des autres.

Problèmes divers n'allant pas dans les autres sections

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Scholl
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Exister dans les yeux des autres.

Message par Scholl »

C'est un problème bien plus quotidien et bien plus large que ce que je vais expliquer (qui est très terre-à-terre).
Je fête mes 20ans. J'ai 20 ans le 10 mars, et je les fete le 21 avril. C'est assez difficile pour moi. Déjà parce que bêtement, j'angoisse que ça se passe mal.
En quoi ça consiste? Inviter toute ma famille, les amis de mes parents, mes amis dans une salle des fêtes.
Pourquoi je les fête? Parce que tout le monde le fait dans mon entourrage et qu'on attend de moi que je le fasse. Parce que j'aimerai être comme tout le monde. Avoir une belle fête, entourée de gens qui m'aiment qui sont heureux d'être là et qui s'amusent.
Pourquoi le 21 avril? Parce qu'on va faire les 50ans de mon père. Mes parents m'ont proposé qu'on fasse juste mes 20 ans, mais j'ai insisté pour qu'on fête aussi l'anniversaire de mon père. Parce que j'avais peut d'être au centre. Parce que si il ne devait y avoir que mes proches, on pourrait faire ça dans un 20m². Parce que ça fait un ecran entre les invités et moi.

Les problèmes déjà rencontrés et actuels? Je n'avais personne à inviter. J'ai deux amies à la fac. Deux amies en dehors de la Fac. Camille. Et avant, j'avais mon ex et une bande de pote. En comptant tous ces gens, ça faisaient pas beaucoup pour faire une fête. Une de mes amies en dehors de la fac, a decliné l'invitation parce que.. Periode de concours. Mon ex m'a rayé de la carte pour la bonne année. Du coup, la bande de pote aussi. Ce qui nous laisse: quatre invités.
Mes parents veulent inviter des gens que je n'aime pas.
Je dois écrire les invitations et je ne sais pas quoi dire. Je me trouve conne.

Cet anniversaire, c'est l'anniversaire de la personne que j'aimerais être, mais.. Que je ne suis pas. Le seul truc que je peux faire, c'est être belle. Ca je sais faire. Je sais choisir la robe de soirée, le maquillage et la coiffure parfait. Les chaussures accordées. C'est toujours ça, à n'importe quelle fête. Je passe des heures à me préparer, à preparer les autres aussi souvent, et puis plus rien. Je me contente d'être là.
Je veux dire que j'aimerais bien être quelqu'un de drôle, de spontanné, quelqu'un qui soit à l'aise. Mais je le suis pas. Je suis totalement effrayée.
Pourquoi? Parce que j'ai une peur bleue du jugement des autres. Ca parait terriblement superficiel. Mais c'est vraiment profond comme angoisse et ce n'est pas basé sur rien. J'ai beaucoup souffert du jugement des autres. Et même quand je n'en étais pas la cible. J'ai pu entendre les autres critiquer. Sans cesse critiquer. Alors je les entends déjà.
J'ai pas envie qu'on se dise que c'était nul. Que j'ai pas d'amis parce qu'à part ma famille et les amis de mes parents; je n'ai personne à inviter. J'ai peur que les gens s'ennuient. J'ai peur que la bouffe et la musique ne soient pas assez biens. J'ai peur d'être absente. D'être là sans y être. D'assisster à une fête qui ne sera pas la mienne. J'invite même des gens dont je sais pertinement qu'ils ne m'aiment pas. Et puis, y'aura personne pour faire ce que j'ai fait pour les autres. Pour faire des trucs sympas. Je veux dire que j'ai déjà aidé à l'organisation de pas mal d'anniversaire de mes amis. J'ai fait des collectes pour les cadeaux, chercher des petits clin d'oeil personnels, fait des diapo, fait des affiches etc etc.. Et tout ça, je l'ai fait avec tout mon amour dans le seul but qu'ils passent un moment inoubliable. Et je me dis, que personne ne fera ça pour moi. Si peut-être ma mère, parce que je la sens déjà avoir pitié de moi. La seule chose sur laquelle j'ai une emprise, c'est mon apparence. Le seul truc qui peut-être réussi c'est ça. C'est pour ça que malgrè les risques j'ai l'intention qui vient de plus en plus de perdre 4 ou 5 kilos si j'y arrive.
Et j'ai pas envie de faire la fête qui va se faire. J'ai envie de faire la fête qui ne se fera pas. J'ai pas envie de pleurer devant ma mère. Je sais pas si elle va tout faire pour que ce soit bien parce qu'elle sait ce que ça represente pour moi, ou si comme d'habitude elle va me mettre des batons dans les roues. Si c'est ça, je vais avoir besoin d'anxios. De beaucoup d'anxios. C'est simple dès que je pense à cet anniversaire, je pique une crise d'angoisse. Je me retiens de pleurer et je vais aller prendre des anxios. C'est insupportable et invivable. Et c'est tellement futile. J'ai encore l'impression que c'est pas normal de se mettre dans "des états pareils". On se fout pas en miette pour une putain de fête? Si quand on est taré comme moi.
Alors voilà. Ce soir Nunuche est supposée ecrite les invitations. Et je sais pas quoi ecrire. Dommage que je ne puisse pas me contenter de "20 ans, 21 avril, 20h, tel lieu". Parce que merde. Je vais pas ecrire un truc humoristique. J'ai pas d'humour. Les gens sauront que c'est pas moi. Je vais pas mettre de photo et de dessin. J'ai envie de mettre une citation mais je sais pertinement ce qu'ils vont penser. Que c'est trop gindé. Pseudo-intellectuelle. Alors voilà. J'ai écrit la date le lieu et l'heure. Et demain, ma mère me dira que j'ai encore rien fait. Samedi matin, il faudra choisir le menu. A tous les coups, je devrai choisir des trucs que je n'aime pas. Ou dont je n'aimerai pas l'idée. Je devrai choisir la déco. Et déjà ma mère n'aime pas ma première idée, mais ça je n'en manque pas. A la limite, c'est comme le physique, ça, je gère. Même à petit budget.

Pourquoi les gens sont-ils si critiquants? Même ceux que j'aime bien. Ils sont trop difficile, trop exigents. Et ils ne m'aiment pas. Ils ne m'aiment pas.
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VomiCornFlakes
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par VomiCornFlakes »

ça fait longtemps (mes 11 ans ?) que j'ai plus fêté mon anniversaire autrement qu'un repas alacon avec mes darons et ma soeur..

Pour mes 18 ans j'me suis ramené pour l'anniv d'un pote,une teuf dans la cambrousse à m'enfumer avec mon meilleur poto..

J'ai bien kiffé. C'est ptet pas comme ça qu'on est sensé fêter son anniversaire, mais je m'en fous.. Les autres trucs ça me correspond pas..
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Caramel2
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Caramel2 »

Et t'affirmer ?

Jveux dire... Faire la fête que tu voudrais faire, avec trois quatre potes, ton copain ? Faire éventuellement une bouffe avec tes parents s'ils veulent marquer le coup...

Mais pas faire un truc pareil ? Jveux dire... J'sais pas, à chaque fois que tu parles de ta famille, à chaque fois que tu te conformes aux exigences de ta famille, je visualise une famille avec un balais dans le cul jusqu'à la 5ème cervicale, un truc protocolé, où je suis étonnée que tu ne vouvoie pas tes parents en les appelant "Père" et "Mère" en faisant trainer le "è".

C'est l'image que ca me donne, et que tu me donnes quand tu te conformes (Je repense notamment au fait que tu disais que tu n'arrives pas à être spontanée dans ton vocabulaire parce que tu imagines tjs entendre ta mère te reprendre pour que tu utilises un vocabulaire chatié et recherché).

J'sais pas... Impression que tu t'engonces dans un costume amidonné qui ne te va pas, dans un protocole qui ne te va pas... Et que pas une minute il ne te vient à l'esprit que tu as un putain de machin qui s'appelle "libre arbitre", ou "choix", que tu es majeure, et qu'à un moment donné vivre pour ce que tu es et ce que tu veux être TOI et pas pour te conformer à une famille qui ne te convient pas dans les valeurs et l'état d'esprit, c'est POSSIBLE.

Alors oui, ca demande pas mal de poil au cul, ou de couilles, ou, plus "convenablement" dit de courage, mais bordel c'est possible.

J'sais pas, impression que tu étais mille fois plus toi même quand tu étais une ado paumée qui faisait de la merde en barre avec la picole, le viandage, et tout et tout... que maintenant.

Impression que tu n'as pas vraiment "avancé", mais que tu t'es "rangée". Dans une boite. Comme on fout au grenier un vieux truc inutile dans un carton. Et que ce vieux truc inutile c'est toi, tes valeurs, tes rêves, tes envies.

Alors je ne dis pas que la solution ultime passe par le retour à l'AM et au merdage avec la picole. Mais impression que là dedans au moins tu ne te conformais pas. Et que, ne te conformant pas sur ces point là, ca te donnait un tremplin pour laisser parler tes tripes, tes valeurs, tes envies, tes rêves.
Et que trouver un autre tremplin, c'est pas optionnel.

Tu dis que tu ne t'es pas buttée quand tu allais mal, tout ca, que c'est dja pas si mal. Mais moi j'ai l'impression que tu t'es buttée en fait. Que tu as butté celle que tu es, pour laisser juste la carcasse. Du moins en apparence.

Personnellement, je suis persuadée que non, que dans le fond c'est toujours là et toujours vivant. Mais putain, sors toi du grenier, à un moment donné. Sinon ca ne servait à rien de ne pas te butter...
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Scholl
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Scholl »

Je sais même pas ce que j'aimerais. Fin si j'aimerais avoir une bande de potes qui soient là pour moi et pour me soutenir, m'entourer.
J'ai envie de la faire cette fête. Comme les autres l'ont fait, parce que j'ai envie de vivre le bonheur qu'ils ont vécu. Mais.. Je leur ressemble en rien.
Ce que j'aimerais, c'est faire cette fête et que ce soit MA fête. Mais y'a aucune possibilité que ce soit ça, parce qu'elle ne peut pas tourner autours de moi. Parce que ma famille ne me connait pas. Parce que j'ai été intérieurement absente à chaque rencontre. Les amis de mes parents ne m'aiment pas pour beaucoup, parce qu'ils me voient comme celle qui a gaché la vie de ses parents.
J'ai envie de pouvoir leur faire confiance. J'ai peur d'être seule pour cet anniversaire.
J'aimerais aussi faire une petite bouffe dans mon appart, avec des gens du lycée avec qui j'ai gardé "contact" après la fac. Je vais essayer de le faire si j'ai les moyens (financiers) de le faire et si ils ont bien envie de venir. Ca pourrait être sympa. Camille m'encourage pour que je fasse ça, et il les aime bien. Même si ce ne sont pas des amis. Même si on s'envoit quatre textos dans l'année et qu'on se voit deux fois. Mais pourquoi pas.

Pour mes parents, l'image n'est pas bonne au vue de la situation. Ma mère est comme ça envers moi, mais très differente envers ses amis. L'alcool et les blagues salaces couleront surement à flot. Mais moi, je devrai être parfaite et mes amis incorrigibles. C'est normal quelque part.

Pour le reste de ton message Caramel, tu as cruellement raison. C'est exactement ce que je ressens. La boite est une image très presente dans ma tête. Et oui, j'ai butté ce qui vivait en moi. Et je le rejette chaque fois qu'il revient.
Et ça fait mal, parce que j'arrive pas à trouver la solution. Et plus je relféchis à ton post, plus je me dis que je ne risque pas de la trouver. Parce qu'on a besoin des autres pour devenir soi. Et que moi, j'ai pas vraiment "d'autres" chaleureux autours de moi. Je peux rien construire sans miroir, sans écho. Si j'avais des potes, des gens avec qui partager des choses, rire, tripper. Si j'avais ce genre de potes, qui acquiessent, qui me confortent dans l'idée que je suis sur la bonne voix. Je pense que ce serait possible.
Mais là, j'ai qu'un souvenirs du passé. J'ai que des critiques. Et de la solitude.
A part avec Camille. Quand on est tous les deux. Quand je suis "bien", pas angoissée. Y'a que dans ses moments où j'arrive à me libérer un peu. A rire.
Et c'est con, mais moins j'ai accès à ça, plus je le dédaigne. Je suis jalouse des gens heureux, gais, qui rient. Une fille qui rit devient une bécasse à mes yeux.
En fait, je suis totalement désemparée. Je n'ai aucune idée du chemin à prendre. Aucune idée de ce que je fais. Aucune idée de qui je suis.
Je suis une carcasse quand j'arrête de manger. Et dans ces moments là, je sais que je suis quelque chose.
Le reste du temps. Je suis un robot qui se contente de suivre la facilité qu'offre les études supérieures.
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Caramel2
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Caramel2 »

Mais ca se construit, ca... Un environnement chaleureux, tout ca...

Jveux dire... Sincèrement, à ton âge, j'avais pas de vrais amis, je crois. J'avais des gens qui croyaient me connaitre, des gens qui s'appuyaient sur moi quand leur vie partaient en couille, ouais. Ca ouais, y en avait. Mais des gens qui pouvaient citer mes valeurs ? Des gens qui savaient ce qui était vraiment important pour moi ? Non.

Et c'est venu petit à petit. En le construisant, en le choisissant. En m'entourant de nouvelles personnes, de personnes qui elles seraient capable de comprendre/ressentir/chercher/voir ce qu'il y avait vraiment là dedans. Beaucoup de ces personnes, je les ai rencontrées dans divers truc d'entraide sur le net, basiquement. D'autres, je les ai rencontrée un peu par hasard (au gré d'un taf, de camps avec des personnes handicapées ou autre), mais euh... elles auraient tout aussi bien pu avoir leur place sur des forums comme celui ci.

Alors non, je ne dis pas que les cabossés de la vie sont les seuls capables d'ouverture d'esprit, tout ca. Mais ouais mine de rien, c'est un choix, de changer de vie, de repartir un peu de zero, de ne pas s'accrocher aux anciens potes ou à la famille, et de se dire "je veux être moi même, et c'est pas avec ces personnes là que je vais pouvoir"... C'est flippant, carrément. Mais c'est possible...
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Scholl
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Scholl »

J'ai déjà l'impression d'être à zéro. D'avoir tout à construire.
Mais je suis tellement à zéro que je n'ai rien à offrir, rien à donner.
Même sur un forum, j'y arrive pas.
J'ai l'impression qu'on a retiré toutes les mauvaises briques qui fesaient que j'allais mal. Mais qu'on a rien construit à la place. Y'a plus qu'un terrain abandonné. Et même si on pouvait y construire quelque chose, il faudrait choisir entre la maison moderne où tout est permis, et la vieille batisse en pierre avec son charme naturel. Et encore toutes les autres possibilité.
Et moi, quand je construirai la maison qu'il y a dans ma tête, j'y mixerai tout ce que j'aime. Même si j'aime trop de choses et trop de choses différentes.
Mais dans la société, ça ne fonctionne pas pareil. On ne choisit pas les plans, on ne les impose pas aux autres. Les gens ne sont pas des meubles qu'on peut forcer à vivre ensemble.
Et j'ai bien conscience qu'en voulant toujours faire au mieux, souvent je ne fais rien. Que je prends rarement le risque de perdre le peu que j'ai. Même si je l'ai déjà eu ce courage.
Et ça me rassure que tu me dises que ça peut évoluer avec le temps. Mais j'ai quand même l'impression que je n'ai plus l'âge qu'on me tienne la main. Tout en sachant que j'en ai besoin.
J'sais pas, y'a pas un moment où ça devient plus simple? Je me debrouille toute seule depuis très longtemps. J'ai pas eu de moment libre dans mon adolescence. Pas de break. Toujours des merdes. Et toujours toute seule. Alors, oui, j'aimerais que ça se fasse comme par enchantement pour une fois.
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Meth en psychose
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Meth en psychose »

C'est pour ça que malgrè les risques j'ai l'intention qui vient de plus en plus de perdre 4 ou 5 kilos si j'y arrive.
De ce que j'en sais, pour faire ça, faudra t'ôter un os ou deux non ?


Blague pourrave mise à part, j'ai envie de te dire de relâcher la pression.
"tarée comme moi", "à mon âge", "nunuche"...
Sois nunuche. Accorde toi ça. Sincèrement, même si dans ce que tu dis, j'ai pas vu de nunuche, accorde toi ça. Soit... hé bien... pas une femme de quarante ans, mais une qui va avoir vingt ans ? Ouvre les barrières ? Y a des trucs coincés qui ne demandent qu'à sortir.
Tu dis que tu à tout à construire, alors fonce. Construis bordel. Rien à offrir ? Rien à donner ? T'aurais pas poké l'oeil d'un gars comme Camille. Rien à offrir ? J'y crois pas. Comme dans vraiment pas du tout.


Ce que tu voudrais, là, c'est juste avoir quelqu'un sur qui te reposer, voire même plusieurs personnes. J'ai envie de dire également que ça se construit. Qu'il y a moyen. Juste... laisse les portes ouvertes, et surtout, essaie de te découvrir.
De là où je suis, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de choses sur toi que tu ignores, par trop d'envie de te caser dans cette boite de la normalité. Et au final, est-ce que tu te connais ? Je n'en suis pas sur.
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Scholl
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Scholl »

Pour la blague, non pas besoin d'ôter un os. Bien que je n'ai pas repris de poids, mon corps s'est adapté et s'est recouvert (je ne fais plus décharnée). Donc je ne suis pas maigre. La difficulté réside dans le fait que mon corps est du genre faiblard et qu'il butte sur le poids que j'ai atteint.

C'est marrant ce que tu dis sur la femme de quarante ans. C'est une remarque qu'on me fait souvent. Je fais vieille. Je m'habille comme une vieille et me comporte comme telle. Et pour autant, je ne me sentirais pas plus moi-même habillée en rose fushia. C'est ça en fait, la je me sens un peu moi-même parce que je suis dans la maitrise de code que je connais, comme si j'étais en chaussons. Pourtant, je sais qu'on ne va pas en chausson dehors. Mais je trouve pas de chaussures dans lesquelles je me trouverai moi-même.
Et je me force à acheter des fringues que je juge "jeunes" mais dès qu'ils sont sur moi, ça n'a plus le même effet. Alors peut-être que c'est dans le comportement.
Je pense à quelque chose à l'instant. Je me sens moi-même dans ma voiture. Quand je conduis. Je sais pas pourquoi, c'est comme une bulle. Peut-être parce que je suis en maitrise totale. C'est moi qui ai les mains sur le volant. Tout dépend de moi. Et c'est mon lieu. Personne n'a rien à dire parce que cette voiture est à mon nom, que je paie l'essence. Personne n'a rien à dire parce qu'ils ne sont que passagers, et que quelque part, leur vie est entre mes mains. Je choisis la musique. J'écoute même de la musique de merde. Et je chante. Parfois je crie. Je fume. Je laisse les paquets de clopes trainer. Et c'est tellement ma voiture que j'arrive à envoyer ballader mon père chaque fois qu'il me fait une remarque sur la cendre et le cendar plein.

Je suis trop responsable. Et je me sens responsable de tout. Mais ça date pas d'aujourd'hui. J'ai jamais eu une adolescence normale. C'est assez etrange d'ailleurs quand je discute avec d'autres personnes de leur periode collège/lycée. Je me suis jamais faite collée, j'ai jamais eu une punition ou un mot dans mon carnet. J'ai jamais eu en dessous de 15 de moyenne générale. J'ai été déleguée de classe tous les ans. Je suis rarement allée en boite. J'ai jamais séché les cours. Même quand j'étais au fond du trou, j'y allais. Et j'étais la meilleure. Je veux dire que les seuls trucs pouvant être assimilés à de l'adolescence sont le fait que je buvais, chauffais tout ce qui bouge. Mais non, c'était pas ça. Je buvais pas pour m'amuser. Ca n'avait jamais rien de drôle quand je buvais. Et pour ce qui est de sauter sur tout ce qui bouge, je n'en retirais pas non plus de plaisir. C'était des symptomes. Au même titre que la boulimie et l'am. J'ai pas arrêté de passer à côté de ma vie depuis bientot dix ans. Et pourtant, j'ai essayé plein de choses differentes. Et aujourd'hui quoi? Je pourrais me prendre une cuite juste pour le plaisir? Non, depuis mon oesophagite, l'alcool me rend même à petite dose malade. Je pourrais m'AM pour retrouver dans sensations extremes? Oui, mais il faudrait une AM hyper violente et douloureuse, parce qu'un coup de cutter ne me fait plus rien. Et puis, on dirait déjà que j'ai fait la guerre. Même si moi j'oublie ces cicatrices, je ne peux pas faire abstraction de fait que oui elles sont beurk. Et je cicatrise tellement mal. J'adore fumer des petards. Oui ça, ça me fait du bien. Ca me libère, ça me fait rire, ca me détend. Mais ouais, y'a le fait que ça coute cher, que mine de rien c'est risquer surtout quand on conduit et que Camille supporte pas ça. Je pourrais l'inciter à essayer, mais franchement, ce serait mal.

Et puis, même si je peux raconter ma vie dans les moindres détails. Même si ma tête regorge de théories et d'idées. Je n'ai pas la moindre idée de qui je suis. Tu as raison, et je le sais depuis pas mal de temps. Mais c'est pareil, je stagne. Je n'arrive pas à me diriger vers quelque chose.
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Meth en psychose
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Meth en psychose »

Avis personnel: ne cherche pas à vivre ce passé que tu n'as pas eu. Car si tu essayes, non seulement tu n'y arriveras pas, mais en plus, tu perdras ce présent actuel, et dans ton futur, tu regretteras ce présent dans un cercle vicieux infini.

Tu cherches à diriger comme tu dis. Tu ne sais pas qui tu es, alors tu essaies de trouver. Une phrase me revient pour a "beaucoup de femmes se cherchent... alors qu'elles sont juste là."
Ne te dirige pas, laisse la direction venir à toi. Lâche le contrôle un tant soit peu, et laisse toi dériver. Pas dériver dans le sens de t'enfermer dans ce que tu contrôles, mais dériver dans le sens de ne pas chercher à te diriger, et laisser la direction s'imposer.
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

Demain est un cercueil, hier un vomissement d'entrailles.
Aujourd'hui, c'est soi.
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Caramel2
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Re: Exister dans les yeux des autres.

Message par Caramel2 »

Dit beaucoup moins poétiquement que Met, mais je vais aller dans le même sens.

Pète un coup, bon dieu. Un grand coup, j'sais pas, bouffe des fayots avant si besoin, m'enfin fais un truc...

On t'a mis un balais dans le cul de controle et de "droiture", d'abord de force parce que c'est les valeurs familiales, puis tu l'as intériorisé...

Mais bon dieu, vivre c'est pas tout controler, vivre c'est respirer, ressentir, profiter, aimer, détester, chialer, rire, profiter, être surpris.

Surtout être surpris en fait, des trucs que la vie nous mets dans les pattes, des trucs bien, des trucs moins bien, mais qui nous forgent...
Et c'est des trucs à cotés des quels on passe totalement à coté si on a une idée prédéfinie et inflexible de la vie...
Tout comme on rate totalement le paysage si on est focalisé sur le nombre de km qui restent jusqu'à l'arrivée...
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