Conscience de mon corps
Posté : sam. 13 juin 2015 00:37
Bon, questionnement, à poser quelque part.
Au sujet de ma relation avec mon corps, non pas affectivement, mais en terme utilitaires.
Depuis toute petite, j'ai une conscience de mon corps relativement chelou.
J'ai toujours été ultra, ultra maladroite. J'ai 37 piges, et je ne sais toujours pas faire un foutu noeud de chaussures qui tienne plus de 5 minutes, par exemple, pour vous donner une idée de l'ampleur des dégats.
Je suis mal latéralisée. Pas vraiment gauchère (j'ai toujours instinctivement écrit de la main droite par exemple), mais y a une part des tâches que je fais instinctivement de la main gauche (tenir un couteau, utiliser des ciseaux, par exemple. y en a surement d'autres, mais je ne passe pas mon temps à m'auto-observer pour savoir de quelle main je fais telle ou telle chose ^^).
Je suis incapable de distinguer "droite" et "gauche" sans accompagner la réflexion d'un geste, même infime, de la main du coté en question.
Je n'ai pas une bonne perception de la douleur. En général, je fais péter un cable aux médecins quand je débarque avec une quelconque blessure que je laisse s'aggraver pendant trois semaines avant d'en arriver à un seuil de douleur suffisant pour que je me dise que ça serait peut-être une bonne idée d'aller consulter. En général la question est "Mais comment vous avez fait pour continuer à marcher / vous servir de votre main / whatever pendant tout ce temps ? La plupart des gens ne poseraient plus le pied par terre depuis belle lurette". Alors que bon, chez moi ca fait mal, mais bon, supportablement mal quoi, une gêne plus qu'un truc qui m'alarmerait assez pour que je réagisse.
Si je suis un tant soit peu angoissée, c'est festival. Je n'ai plus de corps, littéralement, dans mes perceptions. Ca a d'ailleurs été pas mal l'origine de mon automutilation (coupures) pendant des années : si j'étais angoissée, j'avais vraiment besoin de me faire mal à quelque part histoire de me rappeler vraiment que j'avais un corps, sinon cette sensation d'être "décorporisée" (je sais pas si le mot existe, mais bref, vous voyez l'idée ?) était vraiment trop insupportable.
Mais même avant d'avoir l'idée de fourrer des trucs coupants dans mes jambes, depuis toute petite j'ai eu recours à la douleur (me mordre, me foutre des coups) pour gérer l'anxiété, justement à cause de ca.
Niveau coordination, c'est MEGA LOL ! Je n'ai jamais été capable de faire une roulade, par exemple. Trop de trucs à coordonner, et je me retrouvais toujours (j'ai laché l'affaire depuis longtemps hein, bon, ne pas savoir faire des roulades n'est pas exactement capital dans ma vie !) en mode "pantin désarticulé", dans des positions improbables, mais en tous cas pas en train de faire une roulade digne de ce nom.
Niveau équilibre, c'est à peu près aussi mega lol que pour ce qui est de la coordination.
Marcher sur un banc sans me casser la gueule ? Mmh... Ca demande pas mal de concentration, on va dire.
Niveau sensations physiques, par contre, y a des trucs tout bêtes qui sont à peu près insupportable pour moi. Exemple : avoir un truc qui me touche le cou. Ca me déclenche immédiatement des nausées. Aucune idée de pourquoi, mais c'est un fait. Col roulé ? On oublie l'idée. Echarpe ? Faut pas qu'elle soit directement autour de mon cou. Même un col pas roulé, mais qui remonte assez haut pour toucher la base de mon cou me fait cet effet là.
C'est incontrôlable : si je m'obstine, je gerbe. A coup sur.
Certaines matières, certains sensations de frottement sur ma peau me rendent proprement dingue, faut que j'enlève ça à tout prix.
Certains bruits me sont totalement insupportables (genre les crissements de craie, ou tout bruit de frottement d'un truc dur sur du metal. Genre chez moi, le rebord des fenêtres est en métal. Quand mes chats courent là dessus et que leurs griffes frottent dessus, ca me force à changer de pièce, c'est pas supportable).
Je suis incapable de dormir sans avoir un truc lourd sur moi. Même si je crève de chaud, je DOIS dormir avec une couette, ou au moins une couverture assez lourde pour que je sente son poids. Tant pis si je crève de chaud et que je me réveille baignant dans ma sueur. Plus jeune, pour m'endormir, je devais coincer au moins un de mes membres (bras ou jambe) entre le matelas et le mur, ou sous le matelas. Sinon pas moyen de fermer un oeil.
Je DOIS me frotter les mains, ou les frotter contre un truc, pour ne pas avoir une sensation désagréable dans les paumes de mes mains, par moment. Sensation complètement weird, comme si la paume de mes mains avait un trou au milieu et que pour le combler je devais frotter.
Toute petite, je devais deja être dans cette recherche de sensations physiques, parce que j'avais un "doudou", un carré de tissus, que je passais des heures à secouer devant mon visage en le cognant contre ma joue et en disant répétitivement "koï koï koï". Le petit nom de mon doudou était donc devenu "mon koï koï" (et mon surnom à moi pour mon père aussi, d'ailleurs. Il m'appelait "koï koï"), et j'étais complètement paniquée si je ne l'avais pas (j'ai un souvenir assez vivace de mon entrée en école enfantine - l'équivalent de la maternelle) où je hurlais à la mort devant l'entrée de l'école parce que pour éviter que je "passe pour un bébé" ma mère m'avait fait laisser le koï koï à la maison, et que je hurlais "je peux pas être sans mon koï koï". Ma mère avait fini par aller le rechercher, sinon je pense que j'aurais fini par rendre sourde l'instit' à force de hurler ^^
Je n'ai clairement pas une notion exacte du positionnement de mon corps dans l'espace. Ce qui me vaut de fréquentes rencontres avec des coins de murs, de meubles, alors que pourtant, j'évaluais avoir largement la place de passer, ou en être vachement plus loin que ca.
'fin bref.
Je ne sais pas trop ce qui est "codé étrangement" dans mon cerveau, en tous cas c'est un truc qui a toujours été là manifestement.
Je m'en accomode, hein, mais pour ce qui est de ma maladresse chronique et massive, c'est des fois vachement handicapant.
Genre enjoy la bonne impression quand à ta première journée d'un nouveau boulot, tu as dja pété une pile d'assiettes que tu tentais de transporter...
Du coup.. Est-ce que tout ce blabla parle à quelqu'un.
Et est-ce que vous avez des pistes à me mettre sous la dent pour comprendre tout ca, et, au mieux, améliorer un peu ma conscience de mon corps et du coup diminuer son corolaire "maladresse massive" ?
Au sujet de ma relation avec mon corps, non pas affectivement, mais en terme utilitaires.
Depuis toute petite, j'ai une conscience de mon corps relativement chelou.
J'ai toujours été ultra, ultra maladroite. J'ai 37 piges, et je ne sais toujours pas faire un foutu noeud de chaussures qui tienne plus de 5 minutes, par exemple, pour vous donner une idée de l'ampleur des dégats.
Je suis mal latéralisée. Pas vraiment gauchère (j'ai toujours instinctivement écrit de la main droite par exemple), mais y a une part des tâches que je fais instinctivement de la main gauche (tenir un couteau, utiliser des ciseaux, par exemple. y en a surement d'autres, mais je ne passe pas mon temps à m'auto-observer pour savoir de quelle main je fais telle ou telle chose ^^).
Je suis incapable de distinguer "droite" et "gauche" sans accompagner la réflexion d'un geste, même infime, de la main du coté en question.
Je n'ai pas une bonne perception de la douleur. En général, je fais péter un cable aux médecins quand je débarque avec une quelconque blessure que je laisse s'aggraver pendant trois semaines avant d'en arriver à un seuil de douleur suffisant pour que je me dise que ça serait peut-être une bonne idée d'aller consulter. En général la question est "Mais comment vous avez fait pour continuer à marcher / vous servir de votre main / whatever pendant tout ce temps ? La plupart des gens ne poseraient plus le pied par terre depuis belle lurette". Alors que bon, chez moi ca fait mal, mais bon, supportablement mal quoi, une gêne plus qu'un truc qui m'alarmerait assez pour que je réagisse.
Si je suis un tant soit peu angoissée, c'est festival. Je n'ai plus de corps, littéralement, dans mes perceptions. Ca a d'ailleurs été pas mal l'origine de mon automutilation (coupures) pendant des années : si j'étais angoissée, j'avais vraiment besoin de me faire mal à quelque part histoire de me rappeler vraiment que j'avais un corps, sinon cette sensation d'être "décorporisée" (je sais pas si le mot existe, mais bref, vous voyez l'idée ?) était vraiment trop insupportable.
Mais même avant d'avoir l'idée de fourrer des trucs coupants dans mes jambes, depuis toute petite j'ai eu recours à la douleur (me mordre, me foutre des coups) pour gérer l'anxiété, justement à cause de ca.
Niveau coordination, c'est MEGA LOL ! Je n'ai jamais été capable de faire une roulade, par exemple. Trop de trucs à coordonner, et je me retrouvais toujours (j'ai laché l'affaire depuis longtemps hein, bon, ne pas savoir faire des roulades n'est pas exactement capital dans ma vie !) en mode "pantin désarticulé", dans des positions improbables, mais en tous cas pas en train de faire une roulade digne de ce nom.
Niveau équilibre, c'est à peu près aussi mega lol que pour ce qui est de la coordination.
Marcher sur un banc sans me casser la gueule ? Mmh... Ca demande pas mal de concentration, on va dire.
Niveau sensations physiques, par contre, y a des trucs tout bêtes qui sont à peu près insupportable pour moi. Exemple : avoir un truc qui me touche le cou. Ca me déclenche immédiatement des nausées. Aucune idée de pourquoi, mais c'est un fait. Col roulé ? On oublie l'idée. Echarpe ? Faut pas qu'elle soit directement autour de mon cou. Même un col pas roulé, mais qui remonte assez haut pour toucher la base de mon cou me fait cet effet là.
C'est incontrôlable : si je m'obstine, je gerbe. A coup sur.
Certaines matières, certains sensations de frottement sur ma peau me rendent proprement dingue, faut que j'enlève ça à tout prix.
Certains bruits me sont totalement insupportables (genre les crissements de craie, ou tout bruit de frottement d'un truc dur sur du metal. Genre chez moi, le rebord des fenêtres est en métal. Quand mes chats courent là dessus et que leurs griffes frottent dessus, ca me force à changer de pièce, c'est pas supportable).
Je suis incapable de dormir sans avoir un truc lourd sur moi. Même si je crève de chaud, je DOIS dormir avec une couette, ou au moins une couverture assez lourde pour que je sente son poids. Tant pis si je crève de chaud et que je me réveille baignant dans ma sueur. Plus jeune, pour m'endormir, je devais coincer au moins un de mes membres (bras ou jambe) entre le matelas et le mur, ou sous le matelas. Sinon pas moyen de fermer un oeil.
Je DOIS me frotter les mains, ou les frotter contre un truc, pour ne pas avoir une sensation désagréable dans les paumes de mes mains, par moment. Sensation complètement weird, comme si la paume de mes mains avait un trou au milieu et que pour le combler je devais frotter.
Toute petite, je devais deja être dans cette recherche de sensations physiques, parce que j'avais un "doudou", un carré de tissus, que je passais des heures à secouer devant mon visage en le cognant contre ma joue et en disant répétitivement "koï koï koï". Le petit nom de mon doudou était donc devenu "mon koï koï" (et mon surnom à moi pour mon père aussi, d'ailleurs. Il m'appelait "koï koï"), et j'étais complètement paniquée si je ne l'avais pas (j'ai un souvenir assez vivace de mon entrée en école enfantine - l'équivalent de la maternelle) où je hurlais à la mort devant l'entrée de l'école parce que pour éviter que je "passe pour un bébé" ma mère m'avait fait laisser le koï koï à la maison, et que je hurlais "je peux pas être sans mon koï koï". Ma mère avait fini par aller le rechercher, sinon je pense que j'aurais fini par rendre sourde l'instit' à force de hurler ^^
Je n'ai clairement pas une notion exacte du positionnement de mon corps dans l'espace. Ce qui me vaut de fréquentes rencontres avec des coins de murs, de meubles, alors que pourtant, j'évaluais avoir largement la place de passer, ou en être vachement plus loin que ca.
'fin bref.
Je ne sais pas trop ce qui est "codé étrangement" dans mon cerveau, en tous cas c'est un truc qui a toujours été là manifestement.
Je m'en accomode, hein, mais pour ce qui est de ma maladresse chronique et massive, c'est des fois vachement handicapant.
Genre enjoy la bonne impression quand à ta première journée d'un nouveau boulot, tu as dja pété une pile d'assiettes que tu tentais de transporter...
Du coup.. Est-ce que tout ce blabla parle à quelqu'un.
Et est-ce que vous avez des pistes à me mettre sous la dent pour comprendre tout ca, et, au mieux, améliorer un peu ma conscience de mon corps et du coup diminuer son corolaire "maladresse massive" ?