A 20 ans les insomnies étaient légères et occasionnelles.
De mois en mois ces périodes se sont intensifiées en augmentant de fréquence. Jusqu'à parfois me rendre dans un tel état de délabrement physique (et psychique) que je croyais réellement que j'allais clamser d'une minute à l'autre d'une crise cardiaque. ça semble fou dit comme ça, mais pourtant c'était le cas. Solutions temporaires et précaires trouvées : Stilnox, Athymil, présence d'une autre personne quand c'est possible (ce qui généralement favorise mon endormissement, comme si j'étais rassurée), mélanine en comprimés comme l'avait suggéré Caramel un moment fut... Bref, du ponctuel, du système D. ça colmate les fissures mais ça ne répare pas. Pour le moment je peux m'en contenter. Sauf que si il n'y avait que ça, ce serait gérable.
Le somnambulisme s'est rajouté. Au début, tout gentillet, tout mignon. Je parlais, faisais un tour puis me recouchait. En Octobre dernier première crise aigüe. Une terreur telle que je n'en ai jamais connue. Et que jamais plus je ne voudrais connaitre.
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[/spoiler]Mélancolie a écrit :Je hurle, je suis dans le noir et je hurle. Je ne sais pas pourquoi. Je reprends conscience, je suis debout, dans les toilettes, avec A derrière la porte qui me demande d'ouvrir. J'allume la lumière. Je ne sais pas ce qui s'est passé, j'avais un vague souvenir d'être partie me coucher. D'ailleurs je suis en pyjama. Qu'est ce que je fous là ? J'ouvre à A, il me raccompagne à mon lit de camp, le sien à côté du mien. Je ne sais pas ce qui se passe, mais j'ai peur.
Des lumières sont allumés, des têtes émergent de sacs de couchage. Celle qui est derrière mon lit dit quelque chose, et rigole. Tout ce que je me souviens c'est que je lui ai crié dessus, en pleurant, un truc comme "qu'est ce t'as toi ? Tu sais rien, tu connais rien. Vas te faire enculer." A me calme, je me couche, et je reste dans ses bras, un moment, à pleurer et angoisser.
Puis je finis par m'endormir.
Alors je sais que je suis somnambule, mais ça, ça... jamais ça ne m'étais arrivée avant. L'on m'a raconté que tout d'un coup je m'étais levée en criant, ouvrant toutes les portes, réveillant tout le monde, que je hurlais des choses incohérentes et que A avait beau faire et dire tout ce qu'il pouvait, rien, je n'entendais rien. Et pour cause : je ne m'en souviens pas du tout !
Peut-on imaginer ? Se réveiller debout en train d'hurler... C'est pas seulement flippant de ne rien comprendre... C'est juste terrorisant.
Concernant les cauchemars, d'autant que je m'en souvienne ils ont toujours fait partit de ma vie. ça parait rien comme ça, des cauchemars. Tout le monde en fait. Vraiment. Mais de plus en plus, je me demande si les gens ne font presque que des cauchemars, comme moi ? Toutes les nuits, y'en a au moins un ou deux. Il m'arrive d'en faire 4 ou 5 par nuits en certaines périodes. A un moment (ça a duré quelques semaines) je les notais au réveil, pour les répertorier, essayer de comprendre. Et puis j'ai abandonné. Trop, tout le temps, fastidieux et angoissant. J'ai lâché le truc de les noter parce que ça ne servait à rien au final, juste à devoir me remémorer les scènes.
J'ai cauchemardé sur un nombre incalculable d'objets. Des araignées, en passant par des accidents de voiture à répétition fut une période (2008), sans oublier le fameux T-Rex qui m'a poursuivit dans plus d'une centaine de cauchemars depuis mes 9-10 ans. Un des pires fut sans doute ma propre mort par hémorragie. Ma vie s'en allait de mon corps en même temps que mon sang. Tout s'éloignait et devenait fade, jusqu'à ce que je meurt, en direct là, paf ! Affreux.
Combien de fois me suis-je réveillée en criant / me débattant / paniquée ?
Dernièrement (tôt ce matin en fait), j'ai tout à coup rêvé qu'une énorme araignée noire grimpait sur les draps. Dans un demi sommeil qui tenait plus d'un no-man's-land j'ai commencé à rabattre frénétiquement la couverture en hurlant à la mort. Mais plus je rabattais la couverture, plus vite encore l'araignée passait au dessus, se rapprochant de moi. Mes cris redoublaient et Anthoc avait beau me dire, paniqué, "Mais qu'est ce qui se passe ? Qu'est-ce qui se passe ? Calme toi !" je me suis levée précipitamment du lit pour aller percuter le mur en face... où j'ai enfin pu me réveiller, tout aussi paniquée.
Bien sûr, je ne me souviens pas de la moitié, c'est lui qui me l'a raconté. Le pauvre, être réveillé d'une telle sorte, j'aurais pas géré. Mais il a su le faire, m'a consolée, toute tremblante que j'étais, et m'a raccompagné dans le lit.
Jamais un cauchemar n'avait été si loin... C'est, très clairement, la raison qui me pousse à poster aujourd'hui. Parce que c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase quoi. Je ne veux pas revivre ça, je ne veux pas je ne veux pas ! Ce sera pas possible de m'endormir sereinement à l'avenir si j'ai peur de revivre ce genre de truc.
Alors peut-être que je fais des rêves à côté, oui. Sauf que si c'est le cas, je ne m'en souviens pas. Je fais très rarement des rêves, au sens cool hein. Je dissocie de cette manière les rêves des cauchemars. A priori, j'aurais tendance à partager le temps rêves/cauchemars en 5% - 95% du temps de sommeil. Je promet, je n'exagère pas. En est-t'il de même pour tous le monde ? Et c'est une question sincère.
Alors ok, l'anxiété est la cause majeure de mes parasomnies. La conso d'alcool à sans doute également dû participer quelques fois. Cependant, je me demande si il n'y a pas aussi autre chose. Ce à quoi je pense depuis quelques mois est l'apnée du sommeil. J'en sais rien, je ne fais que des suppositions. Une parmi d'autres.
Mais les questions demeurent : que m'arrive t'il ? Pourquoi ? Est-ce qu'une/des solution(s) existe(nt) ?
Je voudrais faire des tests du sommeil mais... plusieurs doutes me taraudent :
- Est-ce que les problèmes que je rencontre sont "suffisants" pour demander un tel dispositif ? Car je suis consciente que cela à un coût. Financier bien sûr, mais également au niveau de l'investissement : temps, démarches, énergie... Ne suis-je pas tellement angoissée par ces troubles du sommeil que mon jugement en est altéré ?
- A quoi cela m'avancera t'il de savoir ? Comprendre, certainement. Mais après ? Encore faut-t'il en faire quelque chose. Je suppose que peu de traitement sont disponibles pour ce genre de problèmes. Médicamenteux, pour sûr, mais ma balance bénéfices/désagréments n'est pas tellement attirée par ces solutions. Je ne veux pas que ma vie (ou ma qualité de vie si l'on puis dire) dépendent de molécules. Après, faut aussi savoir ce que l'on veut, je suis d'accord... Néanmoins, si des thérapies existaient pour ce genre de choses, j'en aurais entendue parler. Non ?
- Je ne connais personne qui ai fait ces tests. C'est un peu l'inconnu quoi. Or l'inconnu, c'est bien connu (ah ah!) fait peur. Et j'ai assez de chemins sombres dans ma vie pour douter d'en emprunter un de plus.
Bon, c'est vraiment brouillon... Et un peu honteux d'en parler comme ça. Pourtant, me parait nécessaire de faire quelque chose là. Prendre le problème à bras le corps quoi. Parce que si le jour je galère pour vivre, et que la nuit je galère pour dormir (au sens juste... dormir quoi, se reposer), ben... je fonctionne pleinement quand moi ?
Bon... je vais arrêter mon roman autobio ici.
Désolée de venir me plaindre quand certains ont des choses plus... vitales (c'est le cas de le dire) à gérer.
Pas taper hein ?