Parler à la famille

Problèmes divers n'allant pas dans les autres sections

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Meth en psychose
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Parler à la famille

Message par Meth en psychose »

Je me pose de temps à autre ce genre de questions.
Pour recadrer, mes parents ne savent pratiquement rien de moi. Ils savent que j'ai des problèmes psys, même s'ils ne savent pas trop ce qu'il en est à l'heure actuelle. Ils savent que je fais régulièrement des crises d'angoisses (même si je me demande s'ils comprennent ce que ça signifie exactement). Pour le reste...

Et je ne sais pas. Je me dis que ce serait quand même pas mal que mes parents me connaissent un peu plus tel que je suis. Je n'aime pas l'idée que, si je finis par me buter, ils découvriront qui j'étais après, ou même ne le sauront jamais. Je n'aime pas l'idée de ne pas laisser une chance aux autres. Je ne crois pas avoir jamais laissé la moindre chance à mes parents de me connaître véritablement.

Et parallèlement, je me dis, est-ce vraiment utile ? Est-ce que ce sera un test pour voir s'ils valent le coup ? Comme les mille autres que j'ai déjà fait où je leur disais quelque chose sur moi, principalement pour voir s'ils allaient me décevoir par leur réaction, ou pas. Est-ce que ça risque de briser sec une relation qui, mine de rien, est plutôt pas mal remise par rapport à ce qu'elle était il y a quelques années ? Est-ce qu'il y a la moindre chose de positif qui peut surgir de ce genre de conversations ?

ça tourne en rond dans ma tête. Je suis leur fils, ils ne savent même pas que j'existe. Ouais, ils connaissent J. Et encore... Mais moi ? Non. Pas vraiment. C'est pas grave. C'est juste dommage.

Alors je me pose des questions. Et je n'ai pas de réponses.
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

Demain est un cercueil, hier un vomissement d'entrailles.
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Tehseus

Re: Parler à la famille

Message par Tehseus »

Si tu enlèves les "si" de l'équation, il en reste quoi pour toi?
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Meth en psychose
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Re: Parler à la famille

Message par Meth en psychose »

pas grand chose à vrai dire. Tout m'a l'air formé de si.
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

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Maldoror
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Re: Parler à la famille

Message par Maldoror »

Ne pas leur en parler :

- Ne pas les faire culpabiliser, souffrir
- Ne pas éventuellement envenimer la relation
- Ne pas les voir tenter vainement de t'aider
- Ne pas avoir à te justifier
- Ne pas avoir de potentiels regrets

Leur en parler :

- L'inverse
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Scholl
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Re: Parler à la famille

Message par Scholl »

Tu connais ma position par rapport à la famille pas très partagée ici, donc j'imagine que tu devines ma réponse.
Je pense que c'est important, ils ont pas à te connaître par coeur, ou aussi intimement que tes proches, mais je crois que c'est important autant pour eux que pour toi de pas juste avoir l'image d'une façade.
Par contre, je pense qu'il faut y aller doucement et sans trop d'attentes. Là comme tu en parles tu donnes l'impression de vouloir jouer cartes sur table, en balançant tout en mode grandes révélations et d'attendre leur réaction. Et ça, je pense que c'est à éviter très certainement.
Je te conseille donc d'y aller molo, étape par étape. A ta place, je choisirai de commencer par le parent avec lequel ça semble plus simple ou qui est le plus ouvert en ce moment. Et d'y aller par petite touche. Je commencerai par leur faire découvrir des trucs que j'aime (ex: musique, livre, film, trucs du genre) en leur expliquant pourquoi j'aime ça et ça permet d'ouvrir des discussions un peu plus larges sur toi même. Par exemple tu peux raconter un souvenirs, les émotions auxquelles ça te renvoie, tes doutes. Et tu peux jauger en fonction des réactions, si tu vois que ça passe bien, tu continues sinon, tu remets à une autre fois. Je sais que t'habites assez loin d'eux, donc forcément ça rend pas les choses très faciles, mais tu peux aussi passer des coups de fil régulièrement, au départ pour parler de tout et de rien, puis tu peux en profiter pour raconter des choses perso une fois que c'est mis en route, glisser des petits trucs.
Je pense que voilà, il faut trouver un truc à partager axé sur toi ou qui peut déboucher sur toi, et fournir le décodeur qui va avec, tout en forçant pas les choses. C'est un peu ma façon de procéder avec les gens quand je veux devenir plus proche et c'est aussi ce que j'essaie de faire avec mon père. Je lui ai fait découvrir Saez (je l'ai aussi inviter à venir au concert avec moi), et il a bien accroché. J'ai pas encore assez de force pour faire fonctionner le décodeur et faire le parallèle avec moi, mais je pense qu'il comprend quand même. Et je me dis que parfois quand il écoute mes disques dans sa voiture, il pense à moi et qu'il fait le parallèle tout seul. Et si un jour, je venais à me buter il aurait au moins ça pour apprendre à me connaître.
Elle était la preuve vivante que l'espoir existe tant qu'on ne renonce pas. 2046

Certaines personnes acceptent l'amour qu'elles croient mériter, c'est tout. Le Monde de Charlie
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Meth en psychose
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Re: Parler à la famille

Message par Meth en psychose »

la réflexion est biaisée sur divers points

Ne pas leur en parler :

- Ne pas les faire culpabiliser, souffrir
- Ne pas éventuellement envenimer la relation
- Ne pas les voir tenter vainement de m'aider
- Ne pas avoir à me justifier
- Ne pas avoir de potentiels remords
- continuer mon bonhomme de chemin tranquille

Leur en parler :

- L'inverse
- avoir de potentiels regrets
- Être dans une situation d'honnêteté
- Faire un pas sincère vers eux.


(et vaut mieux avoir des remords que des regrets)


Si la situation était remplie de négatif, ça n'aurait pas été posté. Mais la guerre entre les remords et les regrets reste toujours là. Est-ce que je regretterai de ne pas l'avoir fait ? C'est surtout ça la question. Et je n'ai pas de réponses.



@Scholl je vois le genre... pas con, en effet. Le petit à petit éviterait peut-être les remords comme les regrets. Y aller, et voir ce que ça donne...
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Maldoror
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Re: Parler à la famille

Message par Maldoror »

Si on s'en réfère aux listes, il y a plus de contre que de pour quand même.

Et j'imagine qu'eux aussi ont leurs petits secrets, comme tout le monde.

Bon, après c'est sûr que je ne suis foutrement pas objectif là-dedans, vu que je ne parle pas à mes parents, m'enfin bon.
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Caramel2
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Re: Parler à la famille

Message par Caramel2 »

Je ne suis pas objective non plus, mais dans l'autre sens, parce que ca fait des mois que je parle avec les parents de C., et que depuis hier je parle avec la soeur d'H., et que ces deux têtes de bourrique avaient pas exactement joué la transparence, et que je vois pas mal le carnage derrière.

Et j'avoue que l'argument de "si je me butte ils vont rien piger", il me touche pas mal pour le coup.

Après, sans aller jusqu'à prévoir un éventuel "après suicide" (ce qui est quand même passablement glauque, j'veux dire, on ne vit pas pour "baliser le terrain pour si on se butte", quand même...), je me dis que tu as aussi à y gagner dans l'histoire. Dans le fait de ne pas te dire que ta famille ne connait rien de toi.

Et ouais, on serait surpris. Jveux dire, j'ai passé des années à n'offrir qu'une facade à ma mère, et sincèrement, je me rends compte que sur pas mal de points, ca m'empêchais d'avancer. Enfin... Ca m'a fait avancer à un moment donné, parce que ca m'a permis de me construire pour et par moi, sans avoir à me confronter à son regard toujours passablement désapprobateur sur pas mal de mes choix. Mais à un moment donné, une fois la construction terminée, ou du moins bien avancée, le fait qu'elle ne visite pas l'édifice m'empêchait d'aller plus loin. Et de plus en plus, je lui parle de moi, des trucs qui me tiennent vraiment à coeur. Je me suis surprise récemment à passer un repas entier avec elle à parler du carnage que c'est en ce moment autour de moi, et à avoir des réactions de sa part qui pour une fois m'ont majoritairement fait du bien (excepté une remarque alacon sur la thune, sujet qui est définitivement bancal entre nous, mais là dessus je lui ai juste coupé la parole net, et fin de l'histoire, et ca m'a pas pris la tête plus que ca). Donc ouais, je la découvre aussi sous un autre jour, à lui laisser un peu la porte ouverte. Chose qui n'aurait pas été possible si je n'avais pas pris ce risque.

Après, comme Scholl... ouais éviter le plan "grand déballage massif et d'un bloc", histoire qu'ils ne se prennent pas l'Evrest sur la gueule d'un bloc quoi. Parce que bon, pour engendrer des réactions foireuses, j'avoue que ca se pose.
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Invite

Re: Parler à la famille

Message par Invite »

Réfléchis pas en terme de "est-ce que je vais regretter si je leur dis/ je leur dis pas" ou "s'ils apprennent que je me suis buté ils vont rien comprendre".

Demande toi, si demain ils mouraient dans un accident de voiture, si tu regretterais de ne pas les avoir laissé te connaître mieux et de ne pas avoir été plus proche d'eux.

De plus, je pense que les regrets viendront plus facilement si tu ne dis rien que si tu parles. On regrette moins facilement d'avoir été honnête, peu importe les conséquences, que d'avoir dissimulé.
Si votre relation s'envenime, tu pourras toujours te dire que tu es serein parce que tu as été honnête, et que votre relation ne s'est pas enlisé plus longtemps dans une façade mensongère. Si tu ne leur dis rien, tu n'auras de cesse de te demander si tu devrais / aurait du. Et il me semble que des relations sincères (qu'elles apportent souffrances ou joies) te conviennent mieux que les stupides façades qui crient "je suis proche de mes parents parce qu'ils ne me connaissent pas".

Mais bien sur, ce n'est qu'un avis.
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Meth en psychose
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Re: Parler à la famille

Message par Meth en psychose »

tu me connais définitivement trop bien...
Sans doute que je vais finir par leur en parler. On verra ça. Vrai qu'on s'entend bien en ce moment.
Aimer, ce n'est pas dire "Je te fais confiance, je sais que tu ne me feras jamais mal" mais "Je préfère avoir mal de ta part que de celle d'un(e) autre"

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