Mes parents
Posté : dim. 6 janv. 2013 17:24
En fait, je me rends compte que je me sens foncièrement mal en ce moment vis-à-vis de mes parents, et plus globalement de ma famille. Le premier terme qui me vient à l'esprit c'est "c'était mieux quand vous étiez haïssables."
C'était mieux, parce que je pouvais me foutre de leur avis, me foutre d'eux, et ne pas m'en préoccuper dans ma vie. C'était mieux parce que ça me permettait de tranquillement ne rien leur dire de moi, devenir un étranger vis-à-vis d'eux, et ne pas avoir de problème avec ça.
Sauf que...
Maintenant, je suis loin. Je suis émancipé, indépendant. Oh, certes, ils m'aident encore financièrement, mais je pourrais m'en passer, même si ça serait difficile. Et d'ici peu de temps, je m'en passerai très probablement. Globalement, je suis parti définitivement. C'est un fait.
Et maintenant, je m'entends bien avec eux. Il m'arrive de les appeler même pour discuter. Bon, pas si souvent que ça, mais disons en tout cas que je n'attends pas d'avoir 10 trucs à leur dire, je téléphone paisiblement, et je parle de ma vie perso. Anecdotes, jamais de truc profond cependant.
Je sais que je peux compter sur eux jusqu'à un certain point. Ils me l'ont dit. Si je passe un permis bus, ils me paieront ce que les aides de l'état ne me permettront pas de payer. En fait, si je fais une formation, ils me la paieront grosso modo. Du moment que le projet est sérieux... ils n'attendent que ça en fait de pouvoir me filer un coup de pouce financier.
Quant à ma soeur... Bah, je lui manque, elle prend de mes nouvelles. D'ailleurs, globalement, mes parents et ma soeur ont totalement enregistré mon côté "non je ne donnerais pas de nouvelles tout le temps et non je ne vais pas forcément faire le premier pas le jour de l'an etc...". Des reproches ? Aucun.
Tout va bien donc.
Sauf que je reste étranger à eux.
Oh, ils le savent que ça ne va pas fort en ce moment, je n'en doute pas. De toute manière quand je dis que j'ai pas envie d'aller dans un magasin parce que pas envie de parler à des gens que je ne connais pas, je ne doute pas que ma mère capte qu'il y a plus qu'un "pas envie".
Mais ça reste lointain.
Et il y a un lien.
J'aime pas cette ambivalence. Soit il y a un lien, et j'explique à la personne des portions de moi, je lui laisse une prise pour me comprendre, soit il n'y en a pas. Mais là, j'ai juste l'impression de me servir d'eux. Et si je finis par me buter, impression que là, en effet, ce sera totalement injuste parce que je ne leur aurais jamais donné les outils. Les outils pour quoi ? Je sais pas.
Et parallèlement, je le sens pas de leur en parler, parce que passé et c'était quand même vachement moisi. Parce que je suis à des années-lumières du monde qu'ils connaissent, et que je ne vois ni comment ils pourraient réagir, ni s'ils pourraient avoir une réaction qui me va.
Et ça, ça me bouffe.
C'était mieux, parce que je pouvais me foutre de leur avis, me foutre d'eux, et ne pas m'en préoccuper dans ma vie. C'était mieux parce que ça me permettait de tranquillement ne rien leur dire de moi, devenir un étranger vis-à-vis d'eux, et ne pas avoir de problème avec ça.
Sauf que...
Maintenant, je suis loin. Je suis émancipé, indépendant. Oh, certes, ils m'aident encore financièrement, mais je pourrais m'en passer, même si ça serait difficile. Et d'ici peu de temps, je m'en passerai très probablement. Globalement, je suis parti définitivement. C'est un fait.
Et maintenant, je m'entends bien avec eux. Il m'arrive de les appeler même pour discuter. Bon, pas si souvent que ça, mais disons en tout cas que je n'attends pas d'avoir 10 trucs à leur dire, je téléphone paisiblement, et je parle de ma vie perso. Anecdotes, jamais de truc profond cependant.
Je sais que je peux compter sur eux jusqu'à un certain point. Ils me l'ont dit. Si je passe un permis bus, ils me paieront ce que les aides de l'état ne me permettront pas de payer. En fait, si je fais une formation, ils me la paieront grosso modo. Du moment que le projet est sérieux... ils n'attendent que ça en fait de pouvoir me filer un coup de pouce financier.
Quant à ma soeur... Bah, je lui manque, elle prend de mes nouvelles. D'ailleurs, globalement, mes parents et ma soeur ont totalement enregistré mon côté "non je ne donnerais pas de nouvelles tout le temps et non je ne vais pas forcément faire le premier pas le jour de l'an etc...". Des reproches ? Aucun.
Tout va bien donc.
Sauf que je reste étranger à eux.
Oh, ils le savent que ça ne va pas fort en ce moment, je n'en doute pas. De toute manière quand je dis que j'ai pas envie d'aller dans un magasin parce que pas envie de parler à des gens que je ne connais pas, je ne doute pas que ma mère capte qu'il y a plus qu'un "pas envie".
Mais ça reste lointain.
Et il y a un lien.
J'aime pas cette ambivalence. Soit il y a un lien, et j'explique à la personne des portions de moi, je lui laisse une prise pour me comprendre, soit il n'y en a pas. Mais là, j'ai juste l'impression de me servir d'eux. Et si je finis par me buter, impression que là, en effet, ce sera totalement injuste parce que je ne leur aurais jamais donné les outils. Les outils pour quoi ? Je sais pas.
Et parallèlement, je le sens pas de leur en parler, parce que passé et c'était quand même vachement moisi. Parce que je suis à des années-lumières du monde qu'ils connaissent, et que je ne vois ni comment ils pourraient réagir, ni s'ils pourraient avoir une réaction qui me va.
Et ça, ça me bouffe.