Violence

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DizzyDance
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Re: Violence

Message par DizzyDance »

Caramel2 a écrit :Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas juste partir de l'individu et de son ressenti, et se dire que si lui l'a vécu comme étant très grave, alors c'est très grave pour lui. Sans chercher plus loin dans la gradation.
Parce que la société DOIT quantifier la violence, au moins pour deux applications très précises.

1) Quand les violences physiques ou mentales peuvent être des délits, le tribunal devra alors statuer sur la peine du tourmenteur ainsi que du montant en argent perçu par celui qui a subi ces violences.
2) Sans aller jusqu'au tribunal, les assurances remboursent ou dédommagent par rapport à la différence entre l'individu diminué et l'individu "normal" (qui n'existe pas, mais qui est une hypothèse statistique permettant de quantifier cette dite différence)

Mais je suis tout à fait d'accord avec toi sur un point. Ignorer la souffrance que l'on subit ou que l'on fait subir est une forme insidieuse de violence (D'ailleurs, dans le premier cas, quand on agit malgré sa souffrance ne se dit pas "Se faire violence"?). Et cette violence, si elle est intériorisée par celui ou celle qui en est la victime, rend caduc tout travail basé sur la différenciation de soi par rapport aux autres, la perception de son corps, l'affirmation de soi et la volonté de ne plus subir.

À MON AVIS
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Caramel2
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Re: Violence

Message par Caramel2 »

Bah de base personnellement, la notion de "sanction" et de "réparation en argent", elle me laisse de toutes manières vachement perplexe.

En quoi recevoir x francs / euros répare quelque chose ?
En quoi payer x francs / euros aura permis à l'agresseur de comprendre quelque chose et d'évoluer pour ne pas reproduire ce qu'il a fait ?

Et en fait je crois que tu n'as pas entièrement compris mon post. Et que tu ne serais pas d'accord avec moi. Parce que je dis qu'il n'y a pas que le fait d'ignorer la souffrance qui est dangereux. Mais aussi le fait de la quantifier. De la figer, donc. Et donc d'induire une souffance supplémentaire.

J'ai un exemple très con à donner. Très terre à terre.

Tu as dja vu un enfant se casser la gueule ?
Et observé les réactions des adultes autour ?
Et la réaction du gamin en écho ?

Si l'adulte arrive en étant catastrophé, "oh mon pauvre petit, tu as mal, viens dans mes bras oula", le gamin hurle à la mort.

Si l'adulte arrive en lui disant "Allez viens, je vais te soigner cette écorchure, mais c'est rien de grave", il se calme rapidement, et retourne jouer.

Si l'adulte n'en a rien à foutre, c'est pas sain non plus, on est d'accord.

Alors c'est un exemple bassement terre à terre, hein. Mais l'idée y est.

Je ne crois pas que les réactions catastrophées face à un acte "catalogué comme grave selon l'échelle de ce qui est grave" soient aidantes.
Pas plus que ne pas réagir.
God is busy, help yourself !
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