Vous en quelques mots

Occupations diurnes et nocturnes: pour les moments de veille neuronale

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Lapin Blanc

Vous en quelques mots

Message par Lapin Blanc »

[Incluant extraits de romans, pièces, poèmes, chansons, dialogues de films, ... ]



[tabs][tabs:Invictus, William Ernest Henley (VF)]Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
[tabs:VO]Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate,
I am the captain of my soul.[/tabs]


¨‘°ºO׺°”˜`”°º×Oº°‘¨ ¨‘°ºO׺°”˜`”°º×Oº°‘¨


Les gestes sont des regrets
Qu'un temps mort accentue;
L'énergie se perd, les envies se trainent,
Chaque phase de malaise altère la raison.

Humeurs instables inavouées,
Faiblesse des sens et frustration
Etouffant la conscience.
Je m'écoeure.

Salissure intérieure;
Les corps sont des refuges aux caresses
Rendus inodores dès qu'ils gerbent leur semence.
Un vide permanent endormira les restes.

Amesoeurs - Faiblesse des sens
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Mélancolie
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Re: Vous en quelques mots

Message par Mélancolie »

Oh, Invictus :D
Je l'ai étudié en anglais l'année dernière. Il faisait partie des documents susceptible de tomber à mon option facultative.
Il est magnifique ce poème. :)
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Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.
Meredith, Grey's Anatomy - 5x18
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DizzyDance
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Re: Vous en quelques mots

Message par DizzyDance »

Ici même dans le froid, la nuit et le silence, ici même je suis.

(Début d'un texte datant d'il y a 15 ans)
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
invite

Re: Vous en quelques mots

Message par invite »

Desnos a écrit :Coucher avec elle
Pour le sommeil côte à côte
Pour les rêves parallèles
Pour la double respiration

Coucher avec elle

Pour l’ombre unique et surprenante
Pour la même chaleur
Pour la même solitude

Coucher avec elle
Pour l’aurore partagée
Pour le minuit identique
Pour les mêmes fantômes

Coucher coucher avec elle

Pour l’amour absolu
Pour le vice, pour le vice
Pour les baisers de toute espèce

Coucher avec elle
Pour un naufrage ineffable
Pour se prouver et prouver vraiment
Que jamais n’a pesé sur l'âme et le corps des amants
Le mensonge d’une tache originelle
Lapin Blanc

Re: Vous en quelques mots

Message par Lapin Blanc »

- Je voudrais, me disait le mot qu'en prenant un poison elle me laissa, que tu m'aimes jusque dans la mort. De mon côté, je t'aime à l'instant dans la mort. Mais je ne veux de ton amour que si tu sais que je suis répugnante, et que tu m'aimes en le sachant.
[...]

La joie et la terreur nouèrent en moi le lien qui m'étrangla. Je m'étranglais et je râlais de volupté. Plus ces images me terrifiaient, plus je jouissais de les voir. En quoi, suivant les alarmes, les fièvres, les suffocations de ces derniers jours, ma propre ignominie aurait-elle pu me révolter ? Je l'appelais et je la bénissais. Elle était mon sort inévitable : ma joie était d'autant plus grande que, longtemps, je n'avais opposé à la vie que le parti pris de souffrir et qu'en jouissant je ne cessais pas de m'avilir et d'entrer plus avant dans ma déchéance.

Ma mère, Georges Bataille
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Disharmony
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Re: Vous en quelques mots

Message par Disharmony »

Un corps, un esprit, un être. Au mépris élevé, de désillusion formé, à la haine condamné. Ainsi puisse s’élever mon esprits vers un abyssale sommet.

De la douleur et du vide destructeur je suis l'instructeur.
Lisez ce triste message vous qui êtes de passage.

Si je devais mourir demain, j'aimerais que vous sachiez toute la haine que j'ai pour vous, le mépris profond et le dégout que vous m'inspirer. Anéantissez vous avant ma levé. Je suis l'ombre du mal qui sommeil en vous.
Un théâtre d'ombres à mes pieds, un théâtre de chairs. Je ramène la broyeuse.


Moi, en quelques mots.
"Tu aimeras ton prochain comme toi-même et si tu es suicidaire, ben... bon courage pour tuer ton prochain comme toi-même"

"Je n’ai aucune connaissance de dieu, ou du diable, je n’ai jamais eu une seule vision ou appris un seul secret qui pourrait damné ou sauvé mon âme"

"ma naissance fut ma perte"
Beckett.

"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade"
Jiddu Krishnamurti.
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Mélancolie
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Localisation : Breizh

Re: Vous en quelques mots

Message par Mélancolie »

"On veut réussir, on veut être les meilleurs.
Alors on se bat bec et ongles pour obtenir tout ça.
Parce que se résoudre à vivre sans, ce serais mourir."


Meredith
GA -7x21
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Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.
Meredith, Grey's Anatomy - 5x18
---

Re: Vous en quelques mots

Message par --- »

Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle,
Femme impure ! L’ennui rend ton âme cruelle.
Pour exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il te faut chaque jour un cœur au râtelier.
Tes yeux, illuminés ainsi que des boutiques
Et des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,
Usent insolemment d’un pouvoir emprunté,
Sans connaître jamais la loi de leur beauté.

Machine aveugle et sourde, en cruautés féconde !
Salutaire instrument, buveur du sang du monde,
Comment n’as-tu pas honte et comment n’as-tu pas
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas ?
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne t’a donc jamais fait reculer d’épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés,
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
- De toi, vil animal, - pour pétrir un génie ?

Ô fangeuse grandeur ! Sublime ignominie !

Edit>Baudelaire, les fleurs du mal
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utopic
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Re: Vous en quelques mots

Message par utopic »

"Vermine stupéfaite, sans foi, sans loi, sans raison ni fin, je m’évadais dans la comédie familiale, tournant, courant, volant d’imposture en imposture. Je fuyais mon corps injustifiable et ses veules confidences (...) De bonnes amies dirent à ma mère que j’étais triste, qu’on m’avait surpris à rêver. Ma mère me serra contre elle en riant: « Toi qui es si gai, toujours à chanter! Et de quoi te plaindrais-tu? Tu as tout ce que tu veux. » Elle avait raison: un enfant gâté n’est pas triste; il s’ennuie comme un chien. Je suis un chien: je bâille, les larmes roulent, je les sens rouler. (...) ma mère me répète que je suis le plus heureux des petits garçons. Comment ne la croirais-je pas puisque c’est vrai? A mon délaissement je ne pense jamais; (...) il n’y a pas de mots pour le nommer." Jean Paul Sartre


Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire: «Oh! l'homme singulier!»
-J'allais mourir. C'était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d'horreur, un mal particulier;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse;
Tout mon cœur s'arrachait au monde familier.

J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle...
Enfin la vérité froide se révéla:

J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M'enveloppait. -Eh quoi! n'est-ce donc que cela?
La toile était levée et j'attendais encore.

Charles Baudelaire, Le rêve d'un curieux, Les fleurs du mal




J'aimerai faire de ce monde un immense terrain de jeu. Mon terrain de jeu. Ou je ferais souffrir chaque être un a un. Le but il n'y en aurait pas. Du simple sadisme. Le plaisir de faire souffrir a plus haut point. De voir souffrir. De voir la destruction peu à peu de chacun de ces êtres...

Humaine. Coupable. Complice. Monstre.
"Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté"

L'invitation au voyage, Charles Baudelaire
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