Génèse d'une descente létale

Tout ce qui concerne l'anorexie, la boulimie, mais aussi les autres TCAs.

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Mélancolie
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par Mélancolie »

Deuxième partie de cette chronologie.

fin Juin 2010 : je débute mon régime. Je me concocte mon propre programme sans suivis médical, adapté à mes envies et mes besoins. Il est vraiment sain. Par exemple je ne faisais pas de sport et je m'étais laissé 2 plaisirs gustatifs -jus de fruits et fromage-, ou encore je ne me restraignait pas sur les quantités (la diminution s'est faite naturellement au fur et à mesure que je perdais du poids pour des raisons physiologiques).
Tout était bien dans le meilleur des mondes. Je tenais, je perdais, je me sentais vraiment bien.

Deux mois plus tard on m'exhorte, sur un forum, à faire une pause de 2 semaines pour stabiliser mon poids, en me disant qu'après je pourrais reprendre mon régime. Telle que j'étais partie, je vois cet arrêt d'un plutôt mauvais oeil. En effet j'ai peur de ne pas avoir la motivation de reprendre le régime une fois celui ci laissé de côté pour une période si longue.
Mais je m'y plie plus ou moins. Plus ou moins parce que je continuais à faire un peu attention. A la fin des 2 semaines règlementaires je continue sur cette lancée. Je perds beaucoup moins rapidement d'autant plus que j'ai recommencé à boire de l'alcool (proscrit dans le cadre de mon régime). Mais ça reste raisonnable et je m'y accomode.

A partir de là, ça devient difficile de situer où j'ai commencer à vraiment déraper. Cependant je me souviens que dès Octobre 2010 je "m'amusais" à faire des jeûnes de 2/3 jours par période. Je crois que c'était pour me tester, pour voir si je savais résister à l'appel des besoins du corps, avec toujours dans un coin de ma tête le désir de connaître la sensation d'évanouissement.
Je me rappelle que lorsque j'étais en ville, le ventre vide et criant, j'étais dans un état de jouissance extrème. Je me prenais pour quelqu'un de formidable parce que MOI, JE SAVAIS RESISTER ! Eux, pauvres moutons, mangeaient comme tout le monde, sans se poser de questions. Ils ne savaient même pas à quel point la faim rendait plus fort, à quel point le contrôle s'exercait totalement ainsi. J'étais maitresse de mon corps et de mon esprit. J'étais la meilleure.

Bien sûr, je me rend à présent compte que c'était un leure, une illusion. Mais sur le moment j'étais aveugle. Et ça ne m'arrivait que 4 ou 5 jours par mois, le reste du temps je mangeait pas mal bien, sans me prendre la tête. Alors je continuais mes petites périodes sans m'inquiéter, sans deviner que la suite m'entrainerait plus loin que je ne l'avais imaginé.
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DizzyDance
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par DizzyDance »

Passablement de courage d'aborder ce sujet.

Et le problème, c'est savoir si on dit trop ou trop peu. Trop dans le sens que on se ramène pas à l'essentiel, ou trop peu dans le sens qu'il y a des évènements que l'on met, sans le vouloir, sous silence, car traumatiques.

Vas y lentement, prends on temps. La chronologie est une chose, la causalité est une autre. Les faits sont avérés, mais l'histoire est une (re)construction.

*câlin*
Le combat, c'est aussi ça, poser des gestes au quotidien pour non seulement reculer l'échéance, mais, à travers ce genre de petites victoires, vivre.
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Mélancolie
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par Mélancolie »

DizzyDance a écrit :Et le problème, c'est savoir si on dit trop ou trop peu. Trop dans le sens que on se ramène pas à l'essentiel, ou trop peu dans le sens qu'il y a des évènements que l'on met, sans le vouloir, sous silence, car traumatiques.
Tu as parfaitement saisis le problème. Pour ma part je prends le risque de trop en dire, quitte à ne pas aller directement à ce qui cause soucis. Je ratisse large. Bon au mauvais choix ? Au final, c'est peut-être celui qui me permettras de mettre la main sur LE (ou les, apparement) truc(s) qui font que ça merde. Beaucoup plus selon mon estimation que si je restreignait ce que je veux raconter, ce qui me semble en lien et important.
Vas y lentement, prends on temps. La chronologie est une chose, la causalité est une autre. Les faits sont avérés, mais l'histoire est une (re)construction.
Je prends mon temps. :)
Je prends le temps notamment de réunir les dates précises qui selon moi pourraient avoir un lien avec mon anorexie. T'ain, je l'ai dit. :o

Merci de ton message, il m'encourage.
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Mélancolie
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par Mélancolie »

25 Novembre 2010. Lors d'une soirée où je devais représenter l'association avec le vice président (Adrien), je fais la rencontre d'un de ses amis. Il s'appelle Anthony, et ma vie va prendre un tournant (j'ai failli marquer "sens").

Il me semble necessaire d'incorporer Anthoc à cette chronologie. En effet, quelque chose au fond de moi me dit qu'il n'est pas totalement étranger à mes problèmes actuel (dont le TCA). Je ressens intimmement le besoin d'en parler. Alors je me permet.

Je commence à le fréquenter. Dès le début, la relation est difficile. Pourtant nous nous mettons en couple officiellement (avec célébration alcoolo-sexuelle) le 4 décembre 2010, à minuit. Oui, nous aimions le cérémoniel.
Comme attendu, l'annonce fait un grand bruit parmis nos amis. En effet, j'avais clamé depuis mon arrivée à Rennes et à qui voulait l'entendre, que l'amour c'était de la merde, ça n'existait pas, et que l'on ne m'y reprendrais plus. Plus jamais.

Bon, disons le cash. Je suis profondément libertine et je ne m'en cache pas à l'époque. Ça ne lui plait pas, pire ça lui fait peur. J'ai du mal à comprendre pourquoi mais parce que je suis déjà accro à lui je consens à lui accorder l'exclusivité sexuelle. Un grand effort, une grande décision pour moi.

Pour Noël et le premier de l'An je pars en Suisse chez des amis. De son côté il repart d'où il est originaire : Nice. Ce qui lui donne un charmant accent et une manière de parler très provençale.
Durant ce séjour en Suisse je suis parait-t'il insupportable au niveau sexuel. J'en parles, plus que jamais auparavant apparement. Peut-être une façon de m'exorciser. Si les actes me sont interdits... me restent les mots. Alors j'exprime ma frustration, pour la décharger un peu et tenir.
Si au début il me manque atrocement, je me laisse prendre au jeu et l'oubli progressivement. Je le trompe 2 fois ces vacances là. Et ce qui devait arriver arriva : je commence à me sentir coupable.

Ça cogite grave dans ma petite tête. Je décide de lui parler dès mon retour à Rennes car je me rend compte que cela ne pourra pas durer. Il faut revoir les fondements de notre relation. Ce que je ne sais pas, c'est que cela va se retourner contre moi.

Nous sommes au tout début de 2011, et l'année ne fait que commencer.
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par VomiCornFlakes »

haaaan, c'est donc pour ça que t'es allé à Nice........ ( Allo, j'attéris... )
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Mélancolie
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par Mélancolie »

VomiCornFlakes a écrit :haaaan, c'est donc pour ça que t'es allé à Nice........ ( Allo, j'attéris... )
Se rapporter à ton répondeur. :weed:
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Mélancolie
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par Mélancolie »

"Putain, c'est impressionant comment t'a maigris.
Avec un petit sourire : On dirait que t'es devenue anorexique tsé".

A peu de choses près c'est ce que m'a dit mon ami en me revoyant hier soir pour la première fois depuis juillet. Pourtant, je n'y crois pas, je n'arrive pas à y croire. Comment des gens peuvent me dire que je suis maigre ? Mais vous êtes aveugle ou quoi ? Ouvrez les yeux !
Bon, je n'ai pas osé lui dire que j'avais effectivement un problème avec la bouffe. Je m'en veux un peu car au lieu de ça je me suis vantée ( "ouais, tu sais que j'ai perdu X kilo en tout ?" *air supra-fière* ). Pas bien, je sais. Tapé.

Hier aprem j'ai été au groupe de parole. Même si au témoignage d'une mère j'ai ressentis une forte envie de partir car elle donnait beaucoup trop de détails sur les problèmes de sa fille (présente), en tout cas plus que ce que j'aurais aimé savoir, ben je suis restée et après ça a été mieux. Je suis ressortie de là en voyant une petite lumière parce qu'il y'avait également eu une mère présente pour dire que sa fille s'en était sortie. Et puis j'ai pu exprimer quelques petits trucs. Bref, en substance : c'était interessant, je ne regrette pas d'y être allée.

Plusieurs fois que je repousse au lendemain le fait de continuer ma chronologie. Faut que je me bouge le derche pour trouver la force de le faire. Car la prochaine étape est de parler de ma relation avec Anthoc. Et je recule comme une pauvre biquette qui va aller à l'abatoir à chaque fois que j'y pense furtivement.

Sinon, j'ai envie de noter un truc quelque part tant que j'y pense. Je le met ici parce que j'y suis, et pis c'est un peu dans le sujet... je crois.
Donc je me suis souvenue que ma mère, du plus loin que je m'en souviens, avait souvent été en régime dans sa vie. En tout cas, c'est quelque chose de réccurent quand je pense à mon enfance et adolescence. Pour moi elle était tout le temps en régime, si ce n'était pas un, s'en était un autre. Des régimes aussi absurdes que uniquement des pommes, des jeûnes, des pilules à avaler matin-midi et soir, les recette miracle des magazine avant l'été... bref, on va dire qu'ils n'étaient pas du tout sains. De ce que je me souviens, elle se plaignait constamment d'avoir trop de ventre. Elle disait toujours que c'était à cause de ses 2 grossesses.
Moi je lui disais qu'elle avait pas besoin de perdre, et j'étais sincère. Car, globalement, elle n'était pas en surpoids, juste un léger surplus de graisse au niveau du ventre, c'est tout. Mais elle faisait des régimes, constamment. Je ne sais pas quel en étaient les résultats, mais j'imagine que si elle changeait de régime aussi souvent, c'est que ce n'était pas satisfaisant.

Voilà, j'ai parler de ma mother. C'est ridicule, ça ne sert à rien mais au moins j'ai marquer un souvenir de ma jeunesse (ma jeunesse... tsss).

Prochain épisode bientôt. J'espère.
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par invite »

Je trouve que c'est important, ce topic, que tu arrives à l'écrire. Et que la prochaine étape aussi l'est grandement. J'espère que tu vas arriver à trouver la force de le faire.
Prends soin de toi. C'est dérisoire, de dire ça, mais ouais, fais gaffe à toi quand même.
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Mélancolie
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par Mélancolie »

T'inquiète pas.
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Re: Génèse d'une descente létale

Message par Mélancolie »

Bon, je m'y suis finalement attelée. Il y'a beaucoup de détails, ça ne va pas être interessant à lire, mais je le poste quand même parce que c'est necéssaire parait-t'il.

Le lundi 3 Janvier je suis de retour à Rennes. Je retrouve Anthoc. J'évite le sujet qui me taraude, j'essaie de cacher ma culpabilité en faisant bonne figure. C'est lorsque nous commençons à nous embrasser avec l'intention de faire l'amour que je craque et lui dit "attends !", avant de lui dire ce que j'ai sur le coeur. Je ne lui cache rien sauf sauf le fait d'avoir eu une relation sexuelle complète que j'ai transformée en "préliminaires uniquement".
Pour le coup ça lui a coupé l'envie alors on discute, on parvient à un accord : pour ne pas nous perturber nous en reparlerons après les partiels qui ont lieu demain et mercredi. Oui alors déjà je suis d'accord, c'est un peu concon parce que tant que l'on y est, autant en finir. Mais ma priorité à ce moment là était de réussir mes examens alors j'accepte.

Jeudi 6 Janvier. Les examens s'étaient terminés la veille. Nous étions chez lui.
Je ne savais pas tout à ce moment là, en fait j'ai appris les détails de "son plan" bien plus tard mais je raconte les faits tels qui se sont déroulés et pas comme je les ai ressentis ou perçu à ce moment là sinon on ne va pas s'en sortir.
Donc ne me voyant pas parler de la rupture qui était prévue puisque j'évite soigneusement le sujet, il initie une dispute en me provoquant sur un détail. Il a gagné : je gueule, je pleure... je rompts. Il est 14h34, précisément. Ouais je m'en souviens parce que je fixais, hébétée, l'horloge qui était devant moi à ce moment précis.
Je prépare mes affaires en silence, lentement. Je suis dans le brouillard total. Avant de claquer la porte je lui lance des méchancetés dans le but de le faire souffrir autant que moi je suis mal à ce moment là. Un peu ridicule mais surtout desespéré.
Je me retrouve dans le couloir de son immeuble, abasourdie. Je me dirige vers l'ascenseur mais sans comprendre je m'arrête à la fenêtre avant. Il habite au 4° étage. Je l'ouvre et regarde au sol un long moment. je ne pleure pas, j'en suis incapable. J'hésite juste à sauter. Je sais que son immeuble compte 6 étages alors si je voulais moins me rater, fallait que je grimpe au dessus, mais je ne peux plus bouger, je suis comme pétrifiée dans ma tête et mon corps. ça cogite grave dans ma tête mais je suis incapable de bouger de là. j'ai bien du rester un quart d'heure ainsi. Puis, rassemblant mes forces j'ai refermer la fenêtre. Je ne savais pas où aller. Je voulais pas retourner chez moi, ça me semblait insurmontable et dangereux, alors j'ai repris mes affaires et je me suis installée devant sa porte. J'ai du y rester une petit quart d'heure également. Je l'entend faire du bruit et mettre la musique que l'on écoutait juste avant ("Birdy Nam Nam" de Abesses, c'est une chanson que j'aime beaucoup, je l'ai découverte avec lui et la considère à ce moment là et même aujourd'hui comme celle de notre rupture, ou plutôt de notre première rupture car elle sera loin d'être isolée).
Bref, je l'entends faire du bruit mais je suis incapable de déterminer si il pleure ou rigole. En tout cas il tape sur son clavier. Beaucoup. Il s'est avéré plus tard qu'il relatait notre rupture à ses potes via msn, et qu'il était très satisfait, son plan ayant fonctionné à merveille.
Moi, toujours devant sa porte, je me relève et frappe. Je ne sais même pas ce que je vais lui dire, je ne sais pas comment il va réagir mais je tocque. Il ouvre doucement, passant la tête en premier, surpris de me voir encore là. Je lui dit que je ne veux pas rentrer chez moi, que je le sens mal, que j'aimerais bien rester chez lui un peu et qu'on pourrais se boire la teille de vodka ensemble, celle que j'ai dans mon sac.
Je l'ai su plus tard mais ayant réellement peur que je me suicide il accepte et me laisse entrer.
Je vais sur son lit et ouvre la bouteille. Je bois, je la lui passe (s'étant installé à côté de moi) et on boit ainsi sur fond musical, sans parler, pendant un petit moment. J'avais envie d'être shootée alors je sors de mon sac du Xanax. J'en prends 2, il fait de même. Toujours sans parler.

Je me réveille...
Anthoc est allongé à côté de moi. Je suis nue, j'ai mal dans tout le corps, je suis encore vaseuse voire shootée. Désorientée, je ne comprends pas trop ce que je fais là dans cet état. Je regarde mon portable pour me repérer un peu : vendredi 7 Janvier, fin de matinée, soit plus de 14 h après la rupture.
Je retrouve la bouteille de Vodka vide, puis la plaquette de Xanax, vide aussi. On ne sait pas ce qu'on a fait durant les heures précédentes, on est dans le pâté mais on recommence à fumer.
Par la suite, j'ai des flashs qui me viennent concernant ces heures là. J'en ai notamment un où j'ai la joue appuyée sur un coin de son ordinateur portable, je suis sur le ventre, les mains attachées dans le dos, lui est sur moi en train de me sodomiser. C'est très flou, peu explicite mais je suis persuadée que ce n'est pas un produit de mon imagination et que l'on a bien baisé comme des porcs durant ce temps là.

Je fais une pause. Je poste ça déja sinon je vais encore me poser des questions sur le bien fondé de ce pavé grotesque.
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