Régime
Posté : mer. 24 juin 2015 22:17
J'ai rendez-vous avec une diététicienne le jeudi 2 juillet. J'ai hésité toute la journée, genre j'en parle, j'en parle pas, je détaille, je détaille pas.
La vérité c'est que c'est pas un choix, pas un truc dans lequel j'ai envie de m'impliquer, mais je n'ai plus vraiment le choix. Je l'ai appelé ce matin, elle a demandé : "C'est pour une perte de poids ?" et ça m'a arraché les tripes de dire oui. Non pas parce que je n'ai pas envie de perdre du poids j'en crève d'envie. Seulement, on ne perd pas du poids en claquant des doigts. Si je veux perdre, ou ne serait-ce qu'arrêter de prendre il va falloir que je fasse attention, que je me maîtrise, que je m'autodiscipline, que je respecte ce qu'on mettra en place etc. Et je ne pense pas être capable de ça. Vraiment pas.
Mais je n'ai pas le choix, je ne peux plus supporter d'être la fille grosse et infirme de mes parents, je ne peux plus supporter ces immenses vergetures moches qui me fleurissent partout, je ne peux plus supporter de ne plus aimer faire du shopping parce que je ne rentre dans rien, je ne peux plus supporter de m'apercevoir chaque jour un peu plus que je rentre chaque jour un peu moins dans mon propre fauteuil roulant, je ne peux plus supporter de constater les points d'appuis entre mes bourrelets, je ne peux plus supporter de refuser des activités car elles ne sont pas adaptées et que les gens qui me portaient d'habitude pour que je puisse les faire quand même n'ont plus la force de le faire parce que je suis devenue trop lourde pour eux. Je ne peux plus supporter de voir le problème empirer chaque semaine. Donc, comme je l'avais promis à ma tante en Corse la semaine dernière, j'ai commencé quelque chose pour perdre du poids, j'ai pris rendez-vous chez une diététicienne.
Tout de suite après, je l'ai dit à ma tante. Ça lui a fait plaisir, elle m'a fait le laïus sur comme quoi c'était bien pour moi, comme quoi elle était sûre que j'étais capable de le faire, comme quoi je serai fière de moi ensuite, comme quoi ça apaiserait les conflits avec mes parents, comme quoi il fallait que je me mette en condition que je regarde les photos où j'étais plus mince, où je faisais du sport, les fringues dans lesquels j'aimerais rentrer à nouveau etc. Puis elle m'a demandé ce que je comptais faire de mon côté en attendant le rendez-vous et je n'ai pas su lui répondre. Parce que la seule chose que j'aurais pu dire sans mentir c'est : "Je vais aller à la plage avec mon père dimanche et lundi." Je sais qu'elle voudrait que je dise : "Je vais commencer à faire attention." Mais la vérité, c'est que j'ai mangé une grosse salade mozza super bonne à midi avec de l'huile d'olive, du pain et un yaourt à l'abricot en dessert, que je n'avais plus faim, du mal à finir mon assiette même, mais que j'ai passé la journée à penser aux chips qu'on mangerait ce soir car R et son pote venaient à la maison, au rôti de port, aux frites maison et au gâteau roulé au Nutella que les parents ont préparé : Je ne compte pas faire attention, je tourne depuis une heure autour du bol de chips en attendant que tout le monde arrive pour avoir enfin le droit de piocher dedans. Non pas parce que j'ai faim, juste parce que je veux manger et même si j'adore les tomates, ce sont des chips que j'ai envie de manger, pas des tomates.
Je compte être franche avec la diététicienne et le lui dire et au fond, j'espère qu'elle me dira ne rien pouvoir faire contre ça et me renverra chez moi. Comme ça, je pourrais trouver une excuse bidon à ma tante, mes parents et moi-même et remettre le problème sous mon joli tapis à problème. D'un autre côté, j'espère aussi qu'elle comprendra à quel point c'est devenu un réel problème pour moi, que je suis tellement accroc à la bouffe que j'ai tout le temps envie de manger et que cinq minutes après, je me souviens plus de ce que je viens de manger. Un jour, ma psy m'a demandé de faire le listing de ce que j'avais mangé le soir avant de dormir, beh j'oublie systématiquement des trucs. Je veux dire, j'ai toujours eu des problèmes avec la bouffe, mon corps, mon poids. J'étais déjà en surpoids à 8 ans et quand j'ai vu une diététicienne à cet âge elle a juste était stricte et odieuse avec ses menus stricts et odieux. Même si ça me fait flipper, que je suis pas sûre de pouvoir ni vouloir me donner à fond là dedans, je veux vraiment essayer de régler ce problème et j'espère qu'elle comprendra ça.
Ma psy un jour m'a dit que je l'avais déjà fait une fois, perdre du poids, que du coup, je devrais être capable de le refaire. Mais elle se trompe. Je n'ai jamais eu à faire d'effort pour perdre du poids, aucune des deux fois où j'ai perdu une dizaine de kilos en quelques mois. C'était comme magique : Je me levais un matin et je ne pouvais plus manger, absolument tout était devenu dégueulasse et calant, je mangeais peu, je perdais, j'étais fière, j'en voulais encore, mais je ne me priver pas, j'en voulais juste pas. J'ai essayé d'attendre qu'un de ces moments reviennent, de les provoquer même en mangeant encore plus que d'habitude etc, mais ça fait trois ans que ce n'est pas revenu et mon problème de poids est devenu effrayant. Mais même recommencer à manger, ça c'était fait comme ça : je me suis empiffrée une fois et plus jamais arrêté.
Demain matin, j'ai aussi rendez-vous chez ma gynécologue, parce que je crois que le moment où j'ai recommencé à trop manger correspond à celui où j'ai commencé ma pilule en continu, donc peut-être que c'est lié, je ne sais pas. D'un côté, j'aimerais bien, le problème ne serait pas exclusivement ma faute, mais d'un autre, ce serait embêtant car pour des raisons d'autonomie, j'ai vraiment besoin de ne pas avoir mes règles.
PS : J'ai commencé ce message avant que les invités arrivent et le termine maintenant, donc je suis désolée si la chronologie est bancale...
La vérité c'est que c'est pas un choix, pas un truc dans lequel j'ai envie de m'impliquer, mais je n'ai plus vraiment le choix. Je l'ai appelé ce matin, elle a demandé : "C'est pour une perte de poids ?" et ça m'a arraché les tripes de dire oui. Non pas parce que je n'ai pas envie de perdre du poids j'en crève d'envie. Seulement, on ne perd pas du poids en claquant des doigts. Si je veux perdre, ou ne serait-ce qu'arrêter de prendre il va falloir que je fasse attention, que je me maîtrise, que je m'autodiscipline, que je respecte ce qu'on mettra en place etc. Et je ne pense pas être capable de ça. Vraiment pas.
Mais je n'ai pas le choix, je ne peux plus supporter d'être la fille grosse et infirme de mes parents, je ne peux plus supporter ces immenses vergetures moches qui me fleurissent partout, je ne peux plus supporter de ne plus aimer faire du shopping parce que je ne rentre dans rien, je ne peux plus supporter de m'apercevoir chaque jour un peu plus que je rentre chaque jour un peu moins dans mon propre fauteuil roulant, je ne peux plus supporter de constater les points d'appuis entre mes bourrelets, je ne peux plus supporter de refuser des activités car elles ne sont pas adaptées et que les gens qui me portaient d'habitude pour que je puisse les faire quand même n'ont plus la force de le faire parce que je suis devenue trop lourde pour eux. Je ne peux plus supporter de voir le problème empirer chaque semaine. Donc, comme je l'avais promis à ma tante en Corse la semaine dernière, j'ai commencé quelque chose pour perdre du poids, j'ai pris rendez-vous chez une diététicienne.
Tout de suite après, je l'ai dit à ma tante. Ça lui a fait plaisir, elle m'a fait le laïus sur comme quoi c'était bien pour moi, comme quoi elle était sûre que j'étais capable de le faire, comme quoi je serai fière de moi ensuite, comme quoi ça apaiserait les conflits avec mes parents, comme quoi il fallait que je me mette en condition que je regarde les photos où j'étais plus mince, où je faisais du sport, les fringues dans lesquels j'aimerais rentrer à nouveau etc. Puis elle m'a demandé ce que je comptais faire de mon côté en attendant le rendez-vous et je n'ai pas su lui répondre. Parce que la seule chose que j'aurais pu dire sans mentir c'est : "Je vais aller à la plage avec mon père dimanche et lundi." Je sais qu'elle voudrait que je dise : "Je vais commencer à faire attention." Mais la vérité, c'est que j'ai mangé une grosse salade mozza super bonne à midi avec de l'huile d'olive, du pain et un yaourt à l'abricot en dessert, que je n'avais plus faim, du mal à finir mon assiette même, mais que j'ai passé la journée à penser aux chips qu'on mangerait ce soir car R et son pote venaient à la maison, au rôti de port, aux frites maison et au gâteau roulé au Nutella que les parents ont préparé : Je ne compte pas faire attention, je tourne depuis une heure autour du bol de chips en attendant que tout le monde arrive pour avoir enfin le droit de piocher dedans. Non pas parce que j'ai faim, juste parce que je veux manger et même si j'adore les tomates, ce sont des chips que j'ai envie de manger, pas des tomates.
Je compte être franche avec la diététicienne et le lui dire et au fond, j'espère qu'elle me dira ne rien pouvoir faire contre ça et me renverra chez moi. Comme ça, je pourrais trouver une excuse bidon à ma tante, mes parents et moi-même et remettre le problème sous mon joli tapis à problème. D'un autre côté, j'espère aussi qu'elle comprendra à quel point c'est devenu un réel problème pour moi, que je suis tellement accroc à la bouffe que j'ai tout le temps envie de manger et que cinq minutes après, je me souviens plus de ce que je viens de manger. Un jour, ma psy m'a demandé de faire le listing de ce que j'avais mangé le soir avant de dormir, beh j'oublie systématiquement des trucs. Je veux dire, j'ai toujours eu des problèmes avec la bouffe, mon corps, mon poids. J'étais déjà en surpoids à 8 ans et quand j'ai vu une diététicienne à cet âge elle a juste était stricte et odieuse avec ses menus stricts et odieux. Même si ça me fait flipper, que je suis pas sûre de pouvoir ni vouloir me donner à fond là dedans, je veux vraiment essayer de régler ce problème et j'espère qu'elle comprendra ça.
Ma psy un jour m'a dit que je l'avais déjà fait une fois, perdre du poids, que du coup, je devrais être capable de le refaire. Mais elle se trompe. Je n'ai jamais eu à faire d'effort pour perdre du poids, aucune des deux fois où j'ai perdu une dizaine de kilos en quelques mois. C'était comme magique : Je me levais un matin et je ne pouvais plus manger, absolument tout était devenu dégueulasse et calant, je mangeais peu, je perdais, j'étais fière, j'en voulais encore, mais je ne me priver pas, j'en voulais juste pas. J'ai essayé d'attendre qu'un de ces moments reviennent, de les provoquer même en mangeant encore plus que d'habitude etc, mais ça fait trois ans que ce n'est pas revenu et mon problème de poids est devenu effrayant. Mais même recommencer à manger, ça c'était fait comme ça : je me suis empiffrée une fois et plus jamais arrêté.
Demain matin, j'ai aussi rendez-vous chez ma gynécologue, parce que je crois que le moment où j'ai recommencé à trop manger correspond à celui où j'ai commencé ma pilule en continu, donc peut-être que c'est lié, je ne sais pas. D'un côté, j'aimerais bien, le problème ne serait pas exclusivement ma faute, mais d'un autre, ce serait embêtant car pour des raisons d'autonomie, j'ai vraiment besoin de ne pas avoir mes règles.
PS : J'ai commencé ce message avant que les invités arrivent et le termine maintenant, donc je suis désolée si la chronologie est bancale...