Vital

J'essaie de m'en sortir.
Vraiment.

J'ai préparer à manger.
Et pendant cela, je me disait que j'allais manger. Que j'allais faire un effort.
Pour m'en sortir.
Parce que j'en ai marre. Parce que je veux vraiment aller mieux.

J'ai bu de l'alcool avant. Je sais pas... 3 ou 4 verres. J'en sais rien...

Et j'ai préparer à manger. Avec plaisir.
Et j'ai manger. Sans plaisir.

Mais avec plaisir d'avoir préparer à manger pour moi, rien que pour moi.
Pas pour des gens, pas pour faire manger des amis. Mais pour moi.
Genre j'avais pas calculer les calories, j'avais juste préparer, pour le goût, uniquement. J'avais rien compter.
Un putain d'effort !

Et j'ai manger. En regardant un truc (film/série) parce que sinon pas possible.
J'ai manger. Avec dans l'idée de garder, de savourer autant que possible.

Et sans comprendre, sans rien prévoir, sans décider... tout d'un coup je me suis retrouvée devant les toilettes, à mettre les doigts dans la bouche. J'étais à genoux, en train de vomir aussi simplement qu'avant, avant mes problèmes digestifs, avant novembre, avant quoi... J'étais en train de dégueuler mes trippes.

J'ai pas compris !

J'étais en train de dégueuler alors qu'à la base je voulais garder. Je voulais faire un effort. Je voulais aller mieux.

J'avais fait la cuisine...
J'avais préparer...
Pour moi.
Rien que pour moi.

Et je ne sais pas ce qui s'est passé.

ça me fait peur... !

Mais... même si au plus profond de moi je me dis que c'est peut-être une étape pour aller mieux, ça n'enlève rien à mes efforts, hein ?

J'essaie. J'essaie vraiment. Je vous jure.

Evidemment que c'est une avancée d'avoir réussi à te faire la cuisine pour toi même avec l'envie d'aller mieux derrière.
Tu devrais essayer de réfléchir à des mécanismes pour parer ceux mis en place par la maladie. Par exemple, quand tu renouvelleras l'expérience (et le plus tôt possible serait vraiment le mieux) prévois quelque chose après ton repas, une ballade, un ami à voir ou qui passe chez toi, un coup de téléphone à passer tu vois quelque chose qui t'empêche de te retrouver dans tes toilettes et qui fait passer le temps pour rendre plus difficile le passage à l'acte (aussi bien psychologiquement que physiquement même si je trouve que physiquement ça marche mieux). Après y'a d'autres trucs mais c'est à toi de voir avec "tes pratiques" si c'est envisageable. Moi je déteste vomir de la flotte par exemple, donc si je bois un énorme thé après manger, y'a des chances que ça me rebute d'aller aux toilettes après (même si y'a le désavantage de sentir son estomac sur le point d'explosé - dans ce cas je crois que c'est Anyway qui m'avait conseillé de m'allonger sur le dos en étoile de mer un petit moment et c'est vrai que ça aide).

En fait, en me relisant à jeun je me suis rendue compte que je n'avais pas du tout bien expliqué le truc (désolée).

C'est pas que j'ai eu envie ou besoin d'aller gerber ce soir là. Moi je l'ai vécu comme : l'instant d'avant j'étais sur le canapé en train de finir mon assiette... et l'instant d'après j'étais devant les toilettes en train de me faire vomir. Genre je me souviens que très très vaguement de m'être dirigée vers la salle de bain. Comme dans un rêve. Même pas en fait ! Comme si j'étais en pilotage automatique. Je sais pas comment décrire ça autrement. Ouais, pilotage automatique quoi. Trop zarb le truc !

Et sérieux, c'est flippant ! J'avais rien décidé, rien prévu, rien anticipé.
Alors ok, j'avais de l'alcool dans le sang... mais quand même ! Je me souviens très bien d'avant, je me souviens très bien d'après (et même de la fin du pendant)... mais entre les deux c'est grave flou.

Et j'en ai chialé tsé. D'en vouloir, d'en faire des efforts... pour au final voir tout anéanti par la seule force de mes actes sans conscience. C'est flippant, c'est démoralisant, c'est juste... affreux ! Je me suis alors dit que tout ce que je pouvais faire pour m'aider ne servirais à rien parce que même en faisant consciemment des efforts, mon inconscient, lui, rattraperait ces efforts pour en faire ce que voudrait la sale petite voix dominatrice dans ma tête.

C'est... pire qu'effrayant ! C'est genre "qu'importe ce que tu feras, moi je te ferais obéir, même contre ta volonté".
Et je me sens découragée d'avance. Je me sens impuissante. Et terrifiée.
La seule chose qui résonnait dans ma tête à ce moment là c'est : "tu ne peux rien contre moi, AH AH AH !" (avec un rire démoniaque).

Horrible...

Néanmoins, Scholl, tu as pointé (comme moi) une avancée notable : j'ai réussi à faire la cuisine pour moi, rien que pour moi. Pas pour en gaver mes potes, pas pour faire plaisir aux gens, mais pour moi, RIEN QUE POUR MOI. Et ça... c'est juste incroyable quand j'y pense. Je me dis que c'est au moins ça de fait (et consciemment en plus !). ça mon cerveau ne pourra pas me l'enlever au moins !

Du coup, en relisant ton message, je me dis que tu as mis le bon mot en parlant de "mécanismes" mis en place par la maladie. Je crois que c'est vraiment ça en fait. Conditionnement !!! me crient mes études de psycho.

Je garde quand même tes conseils sous le coude (même si je pense pas pouvoir appliquer la solution de "quelqu'un à voir"). Par contre sortir, tel à quelqu'un, s'allonger sur le dos... ça pourra sûrement m'aider ça. Faut juste que je trouve la motivation et la patience pour m'y remettre. Pas évident, m'enfin... j'ai déjà réussi à faire quelque chose, pourquoi pas d'autres ?

Merci infiniment en tout cas. Fait du bien de se sentir écoutée, comprise et surtout soutenue.
Encore merci !

Oh oui je le comprends... J'en chiale même..

Merci Aurore, merci.
Je vais continuer mes efforts. Tu as tellement su trouver les bons mots... J'ai tellement crié "c'est clair !" quand tu as dis au début

Tu sais, si c'était si facile que ça de s'en sortir, ça serait connu.

C'est sûr que si c'était si facile de s'en sortir ça se connaîtrais...

Je me battrais Aurore, crois-y. Je me battrais !

Merci ! Je comprends 15 sur 15 le message que tu veux me faire passer, clair !
Merci !!!

J'me sens prisonnière...

Bonne question...
La première réponse qui m'est venu en tête c'est... "de moi-même".

Et... je suis incapable de développer davantage. Excuse moi. ^^

J'en ai MARRE de me sentir esclave de la bouffe ! Marre !

J'aspire à tellement mieux...