Miam

Tout ce qui concerne l'anorexie, la boulimie, mais aussi les autres TCAs.

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Scholl
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Miam

Message par Scholl »

Je me demande où j'en suis. Je me dis que ce serait bien de faire un sujet ici, qui soit pas une tentative déguisée de faire autre chose, ni une analyse fantasque de mon comportement. Un truc clair.
Je crois que je souffre de l'indéfinition qui entoure mon comportement alimentaire. Je sais que les étiquettes sont pas forcément me top pour avancer. Mais je crois que concernant les TCA c'est important de savoir se placer. Parce qu'on est toujours dans la comparaison à l'autre, à soi, à l'avant. Je regrette parfois qu'on ait traité ma boulimie comme un symptôme et pas comme une maladie à part entière. Je le comprends, parce que c'est surement un symptôme, et que y'avait dix mille trucs à traiter en même temps. Mais le problème, c'est que c'est resté.
Je me demande si j'ai vraiment été anorexique, ou si c'était une phase de boulimie. J'ai un peu l'impression que sur deux ans je me suis empiffrée comme si c'était une crise continue, un besoin de bercer dans cette suralimentation. Puis comme si pendant encore un an, j'avais tout purgé. J'avais remis les compteurs à zéro, enfin plus que zéro. Et j'ai vraiment peur de rebasculer dans l'une ou l'autre de ces phases.
Aujourd'hui, je ne sais pas trop ce que je vis. Est-ce que j'ai des restes? Est-ce que c'est toujours pareil mais en plus mesuré? J'ai pris deux kilos en une semaine. Encore trois, et je serai revenue à mon poids maximal. Je sais pas si j'aime manger. Je crois pas en fait. J'aime les repas entre amis parce que c'est conviviale, mais je suis pas sure d'aimer la nourriture autrement que pour m'empiffrer. Autrement que pour remplir. Et c'est une obsession, manger ou ne pas manger? Manger quoi? Je crois qu'il n'y a rien d'autre qui rythme mes pensées. Que vais-je manger si je mange? A quelle heure? Le plus vite possible parce que je ne peux pas attendre. Je crois qu'au delà de mon corps, je complexe simplement d'avoir quelque chose dans mon assiette. Alors je vais manger de la salade pendant quatre jours, avant de tout lâcher. Puis de vomir. Et je me demande si je me cherche des excuses en parlant de TCA. Après tout, peut-être que je ne sais juste pas bouffer. J'ai honte d'en parler. Honte de manger. Comme si je n'en avais pas le droit. Et c'est marrant, parce qu'à la fois j'ai besoin qu'on me shoot le cul pour éviter de trop merder, et en même temps, je supporte pas la moindre remarque à ce sujet. C'est fou d'avoir aussi honte d'être dans la phase de surpoids et d'être aussi fière au moindre kilo perdu. C'est tellement plus facile de poster pour dire qu'on a pas bouffé depuis une semaine que de dire qu'on fait que de la merde. C'est tellement plus facile de gérer sa bouffe quand on est seule. J'ai l'impression de suinter le dégoût, le trop. On a beau me dire que ça se voit pas, moi je le sais. Je me sens comme infidèle. Comme si j'avais une liaison secrète avec la bouffe dans le placard.
Je dois y aller.
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Scholl
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Re: Miam

Message par Scholl »

Je crois qu'il me faudrait une autre pensée marquage que la bouffe. La bouffe me sert un peu de repère dans une journée. De rythme. J'avoue aussi que y'a un gros côté occupation, parce que c'est vrai qu'à part les cours, je ne fais pas beaucoup de choses. Mais c'est vrai que je pense qu'à ça. Comme si manger permettait de faire avancer la journée. Une fois que le déjeuner est passé, on peut entamer le programme de l'après midi. Une fois le repas du soir passé, je peux dire que ma journée est finie, que je peux glander. Je dirais que manger est le truc le plus intense de ma journée. Le truc qui me procure le plus de sensations.
Y'a aussi le problème que j'ai l'impression d'avoir le cul entre deux chaises et qu'au final ça me nuit. Je suis trop entre le tout et le rien encore. Soit je fais des repas hypocaloriques, soit hypercaloriques. Et quand mes repas hypocaloriques qui sont quand même plus nombreux me gonflent parce que j'ai envie de manger chaud, ou autre chose, je passe en mode flemme tant je ne suis pas contente de manger plus. Et du coup, je vais bouffer des trucs rapides et hyper gras.
Et ouais, je suis hyper susceptible. Que ca vienne des autres ou de moi même. Je supporte pas la moindre réflexion sur ce que je mange. Parce que y'a une partie de moi qui hurle "je me suis privée pendant des plombes et je me prive encore des masses, alors putain je peux manger ce que je veux!". Et c'est pareil chaque fois que la balance m'affiche un poids plus important. Je trouve ça dégueulasse. A contrario je suis vraiment débile. Parce que quand je perds du poids et qu'ensuite je passe un week end en famille ou truc du genre, je vais faire que de bouffer en me disant, c'est pas grave, j'ai perdu.
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Re: Miam

Message par Scholl »

Il faut que je me remette à manger intelligemment. Si je me force à manger lentement je sais que je mange trois à quatre fois moins sans sensation de frustration. Parce que quand je mange lentement, j'ai du mal à finir mon assiette, j'ai donc la sensation de satiété dont j'ai besoin. Et ça dure assez longtemps pour que mon besoin de rythmer ma journée soit comblé. Il faut que je recommence à faire gaffe à l'eu que je bois parce que j'ai complètement arrêté de faire attention. Il faut que je me force à attendre, peut-être que je devrais me lancer des mini-défis, attendre un quart d'heure de plus chaque jour pour manger. Faire des choses en attendant pour me vider la tête. Et puis, faudrait que j'arrive à faire des courses équilibrées. Je m'étais améliorée mais ça reste toujours très compliqué d'aller au supermarché. Ca va faire deux ans que j'y ai pas mis les pieds toute seule pour commencer, et je m'en sens toujours autant incapable.
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Mélancolie
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Re: Miam

Message par Mélancolie »

J'ai rien à répondre de constructif.
Juste te dire que tu es lue. Et comprise.
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Scholl
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Re: Miam

Message par Scholl »

J'aimerais trouver un moyen d'aimer mes formes.
Je me sens là tout de suite, capable d'y arriver si je trouvais une solution.
C'est très douloureux de plus sentir mes os, et de trouver à la place cette chair (je vais éviter le mot graisse). Je me souviens d'un ami qui m'avait écrit y'a pas mal d'années, après que j'ai découvert mon oesophagite et repris du poids. J'avais dit que je me sentais mal et que mes os me manquaient. Il m'avait répondu qu'il me préférait comme ça. Et ça a beaucoup compté pour moi.
Et je comprends pas pourquoi je trouve les filles qui ont des formes jolies, et pourquoi pas moi. Pourquoi moi, je ne peux marcher la tête haute et me regarder dans un miroir que si rien ne dépasse de ce corps. Pourquoi j'en suis encore à entourer ma taille de mon manteau dans l'amphi. Pourquoi j'ai si peur que quelqu'un puisse voir mes hanches ou mon ventre? Pourtant je suis pas énorme. Pourquoi quand je pense à de potentielles IRL (ce qui me met en joie), j'ai aussi l'angoisse et la honte qu'on me revoit avec ce nouveau corps? Est-ce que je vais dormir toute ma vie avec quelque chose entre les jambes parce que je ne supporte pas qu'elles se touchent?
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