Envie de se lamer

[Amande]

Je prends aussi des anti-psychotiques et c'est fou comment ça affecte ma fatigue (plus fatiguée qu'avant), plus à morphe, concentration zéro... avant je pouvais lire 5 romans par semaine... là j'en ai 5 en cours depuis plus d'un an, j'arrive plus à me concentrer assez pour lire plus longtemps que le temps de faire caca (amis du glamour bonjour). Et ça me gonfle parce que je veux les continuer mes bouquins.

Alors je comprends bien que t'aies du mal sur en plus un truc pas forcément des plus motivant..

Mais pour une concentration maximale, c'est 45 min de travail, 10 min de pause. Lève toi, prends toi un truc à boire, à manger, regarde dehors... tout pour décoller de tes fiches et de l'ordi pour vraiment d'aérer le cerveau ^^

[Lola Valérie]

Merci pour vos réponses.

Effectivement, je suis persuadée que je suis ralentie à cause des traitements que je prends. J'essaie de réduire en ce moment, même si ce n'est pas vraiment le bon moment mais je ne peux décemment pas me présenter à un concours complètement amorphe et désorientée.

Je sais aussi que je ne me définis pas par ces traitements mais je vis avec depuis tellement longtemps que j'ai l'impression qu'ils ont affecté de manière durable mes capacités... Avant, j'étais vraiment capable de retenir facilement les choses, de ne pas oublier instantanément ce que je lisais. Et c'est un sacré cercle vicieux car je réduis les médicaments pour mieux me concentrer mais l'angoisse remonte et m'empêche de travailler, me retrouvant enfouie sous la couette à trembler comme une feuille et si je continue à prendre le traitement autant qu'il le faudrait je me sens comme un zombie, dans l'incapacité totale de faire autre chose que s'endormir sur ses fiches... Du coup, je tente le juste milieu, réduire un peu, pas trop mais j'avoue que de ce fait j'ai beaucoup de mal à gérer mon traitement et l'impression de jouer à l'apprenti sorcier avec toutes ces molécules que je prends de manière relativement aléatoire. Donc dans la journée, par exemple le matin quand ça va relativement, je ne prends rien et le soir quand ça ne va pas du tout (c'est toujours le soir que je perds les pédales complètement) je surdose, histoire de m'assommer. En réalité, je ne gère pas...

Pour ce qui est de l'automutilation, je ne me suis pas blessée hier, même si les tentations étaient très fortes. Petite victoire quand même...

Et merci Aurore pour tes conseils relatifs au temps de travail/détente, je vais essayer d'appliquer cette méthode aujourd'hui, il faut impérativement que je sois plus efficace.

[Lola Valérie]

Je n'arrive pas à travailler ce matin, tout s'embrouille dans ma tête, je panique complètement...
Et dans ces moments-là, j'ai de très fortes envies d'automutilation, comme si ça pouvait arranger les choses

Je fais donc une petite pause ici, histoire d'expulser ce qui ne va pas.

Ce qui ne va pas, c'est ma foutue tête qui ne retient rien, qui ne pense qu'à ses pulsions autodestructrices, qui a envie de se vomir tellement elle se dégoûte. Ce qui ne va pas, c'est mon stress ingérable qui me conduit à faire n'importe quoi, c'est mon envie de pleurer alors que je n'y arrive tout bonnement pas, c'est mon coeur qui bat trop fort, trop vite, à en avoir des vertiges. Ce qui ne va pas, c'est juste ce concours pourri que je n'arriverai jamais à avoir et qui me met dans des états de tension tels que je voudrais disparaître. Ce qui ne va pas, c'est toute cette année où j'ai vraiment fait n'importe quoi au lieu de préparer ce maudit concours.

Mais les remords ne servent à rien, il faut juste que j'arrive à me concentrer maintenant, que j'arrête de flipper, de toute façon je vais m'y rendre à ces épreuves, malgré tout, malgré ma tête vide. Ce dont j'ai peur, c'est juste de complètement péter les plombs avant, céder à mes pulsions débiles, arriver devant les jurys dans un état pitoyable...

Oh mon Dieu, je n'y arriverais jamais

[Mélancolie]

Tu as bien raison de venir poser ici ce qui tourne dans ta tête. Je connais cette sensation, et rien de mieux pour se soulager que de jeter des mots sur une page blanche.

J'ai quand même envie de dire, au vu de tout ce que tu as écris, que le vrai problème dans cette histoire est comment tu aborde ce concours. Tu te fous beaucoup de pression quand même. Question : as-tu un plan B ? As-tu envisager ce que tu pourrais faire si tu ne l'avais pas ? Parce que j'ai l'impression que tu te dis que ta vie est finie si tu n'obtiens pas ce concours. Mais tsé que c'est pas exact, hein ?

[Lola Valérie]

Je sais que ce concours joue beaucoup dans l'état actuel et que ma manière de l'aborder est un facteur essentiel de ce qui ne va pas actuellement, ce maudit concours fait resurgir tous les vieux démons de leur boîte...

Après, j'ai effectivement l'impression que ma vie se joue sur ce concours. Que si je ne l'ai pas, ce sera la catastrophe intégrale et j'ai peur de ce que je pourrais m'infliger en cas d'échec. J'ai beaucoup de mal à gérer l'échec (je pense comme tout le monde mais chez moi, ça a tendance à prendre des proportions alarmantes).

Question plan de secours, le retenter l'année prochaine, parce que c'est vraiment ce que je veux faire. Le problème, c'est que maintenant le concours se déroule en première année de master (et j'en suis à la deuxième) donc je repartirais deux ans en arrière et je ne vois pas comment je pourrais le justifier vis-à-vis de mes parents qui ont financé généreusement ma reconversion (je faisais des ressources humaines avant). Je me sentirais coupable vis-à-vis d'eux, de tous les efforts qu'ils ont fourni alors que moi j'ai stupidement fait n'importe quoi, ne révisant pas, ne pensant qu'à me détruire plutôt que de penser à des choses constructives.

Et puis se pose la question du comment vivre financièrement si je ne l'ai pas cette année, parce que mes parents ne pourront pas me nourrir encore deux ans. Donc peut-être prendre des remplacements, si je peux, mais là encore c'est assez incertain, c'est un boulot très irrégulier, on peut être appelé pour quelques semaines et puis plus rien ensuite... Je n'ai pas trop réfléchi au plan B justement, c'est peut-être le problème... Et puis le concours est difficile donc bosser à côté compliquerait encore plus l'obtention du concours... Bref, je ne sais pas, je crois que je trouverais bien une solution (il y en a toujours) mais je ne vois pas laquelle en ce moment. Et c'est un peu le bordel dans ma tête actuellement, j'ai vraiment cette impression que je vais crever si je n'ai pas ce concours (c'est vraiment stupide...).

[Mélancolie]

Bon en tout cas, tu as l'air tout a fait au clair sur la situation. Je me demande si cela ne pourrait pas être une force pour lutter contre les envies d'AM. Tu pense que le coté rationnel pourrait avoir de l'influence ?

Je te conseillerais quand même de créer un topic dédié à ce concours, tes études, tes choix d'orientation, en parlant aussi de la problématique monétaire, de l'aide financière de tes parents etc.. tous ces trucs pratico-pratiques qui, j'en suis sûre, peuvent trouver solution. Avec les expériences de chacun et leurs conseils, je pense vraiment qu'il y'a moyen de résoudre cette situation qui te bouffe littéralement. Ici je n'ose pas trop parce qu'à la base c'est pour tes envies d'AM, et même si c'est lié à ce concours etc.. c'est trop global pour arriver à tout résoudre d'un coup. Qu'en dis-tu ? Prendre petit bout par petit bout ? Et si besoin je peux transférer tes derniers messages d'ici dans le nouveau topic (histoire de t'éviter de tout réexpliquer).

[Lola Valérie]

Tu as raison, je pense que le côté rationnel pourrait aider, mais j'aimerais juste qu'il pointe le bout de son nez un peu plus souvent ces derniers temps. je pense que je suis capable de rationaliser certaines choses mais le stress des concours, exams et autres réjouissances m'a toujours fait perdre ce côté rationnel qui existe pourtant en moi. Là, j'ai juste l'impression de voir ma vie défiler devant mes yeux en attendant de passer devant ce méchant jury...

Je sais que je mélange un peu tout dans mes posts, j'en suis désolée. Mais ce serait peut-être effectivement une bonne idée de créer un sujet sur le concours et les plans B (parce que oui, à la base ce topic traite d'automutilation). Je vais en créer un en expliquant clairement les choses, parce la situation n'apparaît sans doute pas clairement dans ce que j'écris. Merci de la suggestion en tout cas.

Et merci de répondre à mes messages, ça fait du bien

[Mélancolie]

T'inquiètes, je comprends largement que le côté rationnel ne prenne pas le dessus en cette période. Au moins tu sais qu'il existe en toi, et que si il est un peu absent en ce moment, il reviendra plus tard. C'est déjà ça.

[Lola Valérie]

Merci de ta réponse. Mon côté rationnel est en veille en ce moment mais il existe et je sais qu'il refera surface une fois les épreuves terminées, du moins j'espère. Je redoute quand même un peu le grand vide qui suit toujours un moment important, où on ne sait plus vraiment quoi faire de soi en attendant les résultats et où on rumine comment l'épreuve s'est passée, ce qu'on a raté, ce qu'on aurait pu faire de mieux. Mais bon, n'anticipons pas trop les choses, déjà tenir jusqu'au concours, on verra ensuite.

Pas de blessures à déplorer hier soir, j'ai résisté, suis allée me coucher quand l'appel de la lame devenait trop fort. Une toute petite victoire sur moi-même, c'est déjà ça de gagné.

Sinon, la date fatidique approche, inexorablement et le stress monte en conséquence... Et il ne faut pas que je me blesse avant le concours, c'est une promesse que je me suis faite à moi-même depuis la dernière blessure en date, il n'y a pas si longtemps, en mode c'est la dernière que tu t'autorises une blessure avant ces fichues épreuves. Mais dès le matin, l'envie monte, je regarde mes lames, je me dis que ça ma soulagerait un grand coup (c'est complètement débile parce que oui, ça fera sortir la pression mais qu'ensuite je culpabiliserais comme une folle genre tu ne tiens jamais tes promesses). Mais la tentation est là et ça m'obsède... Et du coup, je ne me concentre pas sur les millions de trucs qui me restent à voir avant le concours... Honte à moi...

[DizzyDance]

Ce n'est pas une petite victoire mais une victoire entière sur la base de laquelle tu peux en imaginer et concrétiser d'autres.

Les plus grands voyages commencent pas un pas. Sauf que le pas, c'est déjà un voyage en tant que tel. Tu n'es plus là où tu étais.